Il était temps que je mène l'enquête ! C'était très excitant de parcourir la ville de long en large à la recherche d'une personne disparus. J'avais très envie d'en savoir plus, car je savais au fond de moi que quelque chose clochait. Les gens ne se volatilisent pas comme ca dans seul coup sans crier gare ! A moins de tomber dans un terrier de lapin, mais ca c'est une autre histoire. A l'hôtel de ville, ils nous avaient répartis en groupe au vu du monde présent, mais je n'avais pas attendu qui que ce soit. La patience n'avait jamais été mon fort et j'avais des idées déjà bien arrêtées. Je m'étais donc éclipsée et avais traversé la ville en courant comme une folle jusqu'à arriver devant le fameux restaurant. Celui-ci devait avoir été fouillé de long en large mais peut-être que dans un coin un petit indice traînait encore. J'ouvrais la porte sans grande difficulté. Elle avait été laissé ouverte sachant pertinemment que les recherches allaient être faites. Je m'arrêtais quelques secondes sur le pas de la porte avant d'allumer la lumière. C'était si calme, si tranquille. J'eus un petit pincement au coeur. A Storybrooke c'est Granny's c'était un peu ma première maison ! Tout le monde l'aimait cette petite femme. Je me mis à jeter un coup d’œil un petit peu partout. Je passais derrière le bar. Je disparaissais rapidement derrière l'immense "meuble". Il y avait des tasses bien rangées, mais rien qui pourrait nous aider de quelques façons que ce soit. Et soudain je remarquais quelque chose de brillant sous le bar, hors de portée. Je soupirais lourdement en m'allongeant et tendais le bras. Impossible. J’aperçus du coin de l’œil un balai. Je haussais les épaules pourquoi pas. Je tentais à nouveau l'expérience. J'y étais presque  ! J'entendis un bruit. Je sursautais et me cognais la tête sur le rebord. _" Aïe !" Je posais ma main sur ma tête. Demain j'allais avoir une jolie bosse! Je plissais les yeux et fixais le nouvel arrivant. _"Oh Salut !" 

Granny avait disparu. La nouvelle ne l'avait nullement ému. Peut être avait-il tort, mais sa vie en marge de la ville l'avait peu à peu coupé de tout contact avec ses concitoyens. Jefferson, grand voyageur, ne s'était vraiment senti chez lui qu'aux côtés de sa fille ou encore lorsqu'il vivait une vie de fugitif aux côtés d'une dénommée Alice. Il n'était pas venu à la mairie croiser une foule apeurée et prête à accuser le premier innocent au regard trop suspect. À quoi bon ? Rejeter la faute sur les autres ne ferait en rien avancer le débat. Le débat ne ramènerait pas Granny. Et Granny était partie. L'affaire était close.

Pourtant l'homme se trouvait sur le trottoir en face du Granny's Dinner. Pourquoi rechercher une explication à ce qui dépassait toute logique ? Il se tenait juste là à regarder cette scène nocturne presque sinistre. Les habitants de Stroybrooke, une fois la réunion finie, devaient très certainement se morfondre dans leurs parfaites petites maisons ou prendre des airs de héros en partant à la recherche de la vieille grand-mère dans les bois, errer dans cette masse végétale, au risque de se perdre, ou pire, de disparaître à son tour.

Jefferson soupira, un sourire au coin des lèvres. Il ne s'était pas déplacé pour rien finalement. Une jeune fille blonde, du moins c'est ce que la pâle clarté de la lune permettait d'avancer, venait de se faufiler dans le restaurant. Qu'elle soit blonde, brune ou rousse n'avait aucune importance aux yeux du Chapelier. Pour lui, ce ne pouvait être qu'Alice pour agir ainsi : foncer tête baissée dans une affaire qui les dépassait tous. « Sacrée Alice. » pensa-t-il tout haut. Un inconnu pénétra à son tour dans le bâtiment. Jefferson n'attendit pas plus longtemps et s'élança d'un pas nonchalant vers la porte qu'on avait oubliée de fermer.

« Encore là toi ? » maugréa le personnage qui le précédait à l'attention de la jeune Alice. Il avait un couteau bien ancré dans sa main. Le Chapelier crut un instant avoir affaire à plus fou que lu et sentit son sang de glacé tandis que son cœur battait plus vite et plus fort. Il n'y a avait décidément que son amie pour se retrouver dans des situations dites « à risque ». Il ne put retenir l'émotion qui l'envahit : « Alice ! »

Pour la discrétion, il faudrait réessayer, maintenant l'homme au couteau connaissait sa présence. Les mains devant lui dans un geste d'apaisement, le Chapelier s'approcha doucement de la demoiselle sans pour autant tourner le dos une seule fois à ce qu'il percevait comme un danger. « Allons, ne faisons rien d'inconsidéré. » ajouta-t-il, une main posée sur la poche de son revolver. Force est de constater, qu'il avait lui-même toujours agir de manière inconsidérée. Cette nuit-là en était une nouvelle preuve. Il se dressait à présent entre les deux fouineurs.

Granny avait disparu. C'était un fait qu'aujourd'hui tout le monde connaissait. Je ne m'étais pas rendu avec les autres pour le débriefing concernant la disparition de la vieille femme. Enlèvement, meurtre ? Ca m'était complètement égal. Granny ? Je ne la connais pas. D'ailleurs, je ne connais pas vraiment grand monde. Ma seule relation positive est Wendy, fraichement retrouvée. Je sais que la jeune femme est elle aussi partie enquêter. Après tout, c'est en quelque sorte son métier. Détective privée … Mais où est donc passée la petite fille que j'ai connu il y a fort longtemps ? Elle au moins, avait réussit sa vie. Pas comme certains. Quant à Michael Darling …. Bah c'est Michael. Je crois que ça résume tout.

Enfin bref, étant toujours sans logement et sans travail, une idée farfelu me vint à l'esprit. Si je trouvais la vieille, il est évident que je serais remercier comme il se doit ! A moi la petite chambre bien confortable et adieu le fauteuil de la voiture ! Oh le petit lit douillet, j'ai même l'impression de le sentir déjà. Aider par intérêt ? Je plaide coupable, mais c'est un mal pour un bien.

Allez Sherlock Holmes, à toi de jouer !!! Et où commencer les investigations si ce n'est le lieu où Granny passait le plus clair de son temps ? C'est pourquoi je me rendis sans me presser au commerce de celle-ci. La pancarte affirmait bien entendu que le fastfood était fermé. Pas de problème, alors que je m'apprétais à ouvrir la porte à l'aide des épingles à cheveux piqués à Wendy quelques jours auparavant (oui, je ne pouvais plus vraiment casser de vitrines, sinon j'allais avoir la réputation de voleur ….. Ce n'est pas ce que je suis d'ailleurs ?), des voix attirèrent mon attention, me stoppant dans mon geste. Tient ? Il y avait des gens à l'intérieur. Gardant la capuche de mon sweet sur ma tête, je me redressais pour ouvrir la porte -qui au final n'était pas fermée à clés- d'un geste vif. Et quel spectacle s'offrit devant moi ? Un remake du film « Le bon, la brute et truand » … En effet, un trio était visible, l'un tenant un couteau, l'autre la main dans sa poche d'une manière suspecte (un arme ?) et la jeune fille qui regardait ….

Bon. Avec un soupire, je m'avançais vers l'homme armé d'un couteau. Un brun qui ne me disait absolument rien. Par ailleurs, c'est plutôt moi l'inconnu mais passons. J'attrapais son poignet pour lui arraché le couteau des mains, sans m'inquiéter d'être poignarder. Faut croire que depuis Neverland, je ne crains plus les lames … ou alors je suis devenu suicidaire, au choix.

« On se calme tout le monde. Ce n'est pas le moment de se battre. A moins que vous soyez les kidnappeurs de Granny, et dans ce cas là vous pouvez dire bonjour la prison, je suppose que vous êtes la pour la retrouver. Et ce n'est pas ainsi que vous allez avancer …. Si tout le monde pouvait rester en vie, ce serait pas mal. »

Je jetais le couteau sur le comptoir en soupirant de nouveau, blasé par la situation. Balayant la salle du regard, je vérifiais simplement que personne ne vienne me poignarder dans le dos, avant de m'éloigner derrière le dit comptoir, à la recherche d'éléments qui pourraient nous donner une piste concernant la disparition de Granny.

« Il doit bien y avoir des indices qui n'ont pas été trouvé par le Shérif Swan …. »

Sans vouloir remettre le travail d'Emma en cause, bien évidement. Mais il valait mieux vérifier une nouvelle fois plutôt que de manquer de vigilance.

« Au fait, je m'appelle Neal ... »

Se cogner la tête est souvent douloureux, mais il paraît que ça remet les idées en place. Je ne vois pas comment une idée pourrait être remise en place mais admettons. C'est ce que les grandes personnes disent toujours. Elles ne peuvent pas tout le temps avoir tord. Je me retrouvais face à Maxence. Il est raleur mais gentil. Je levais les yeux à sa remarque. Quel manque de sympathie. _"Bien sur que je l'ai vu comment aurais je pu entrer sans le voir! " Je ne pus me retenir de lui tirer la langue, une fois qu'il eut le dos tourné. Je me remis quelques instants à fouiller. Mais Jefferson fit irruption dans la pièce quelques secondes après le cuisinier. Je ne compris pas trop ce qu'il se passa. L'émotion avait une nouvelle fois envahie mon ami qui allait perdre la tête. Pas de panique, je savais toujours le calmer. J'eus enfin le déclic en voyant le couteau dans la main de Maxence. Ah ! Il s'approche de moi. _"Mais non c'est... " Je n'eus le temps de finir ma phrase qu'un autre homme entra, la capuche sur la tête. Immédiatement l'inconnu enleva le couteau des mains du cuisinier. J'eus un petit sourire amusé par la scène qui se déroulait devant moi. Les adultes se prenaient toujours trop la tête. Il alla déposer le couteau sur le comptoir. Je décidais de mettre les choses au clair.
_"Ce n'est que Maxence. Il n'est pas méchant voyons il est …" Je cherchais le meilleur qualificatif possible. Ce n'était pas quelque chose de simple. _"Râleur, rien de plus !" L'étranger se présenta. Je m'avançais immédiatement vers lui et lui tendais la main avec un grand sourire : _"Moi c'est Alice" J'aimais faire de nouvelles rencontres ! Sans plus attendre, autre chose attira mon attention. Je me désintéressais du groupe pour aller vers les fenêtres. Il y avait du monde dehors, autour de quelqu'un ! Granny ? Ni une ni deux je partais à toute vitesse dehors. Ma déception fut grande en voyant qu'il ne s'agissait que d'une femme que j'avais déjà aperçu par le passé. Son discours était plus intéressant. Je me faufilais un passage entre les gens. Son mari avait disparu. J'ouvrais la bouche mais la referme. Je n'osais pas dire ce qui me passe par la tête. Je me rapprochais du chapelier, et ajoutais _"Peut-être est-il lui aussi tomber dans un trou... Qu'en penses tu ? Ce ne serait pas la première fois ! " Je captais le regard des autres membres de la petite équipe improvisée. Les choses disparaissaient. C'était bizarre. Mais ce qui était encore plus bizarre c'est que du coin de l'oeil, j'avais l'impression que quelqu'un me suivait, ou quelque chose. Je voulais tourner la tête mais je n'y arrivais pas. Quelque chose me hurlait de ne pas le faire. Je plissais les yeux, m'éloignais des passants en faisant signe à mes coéquipier de venir et ajoutais d'une voix sérieuse : _" Est ce que vous sentez le même regard que moi … "

Storybrooke et son plaisant ramassis de contre-temps. Jefferson en écoutant sa jeune amie, s'apaisa. L'autre taré n'était selon elle pas dangereux. Peut-être pouvait-il se fier au bon jugement d'Alice, mais d'un autre côté son tempérament téméraire lui faisait la plupart du temps agir de manière inconsidérée. Le Chapelier jaugea un peu le boucher et tout son attirail de découpe. Attaquer ou être attaqué ? Un autre homme trancha le dilemme en venant tout bonnement désarmer le cuisinier. Un geste simple qui finit de le calmer. Un peu. Jefferson sourit faussement aux nouveaux venus :

« Bonsoir Messiers. Je suis... »

Mais déjà l'attention n'était plus sur lui. Alice était déjà dehors et les deux autres après s'être penché par l'entrée du restaurant en étaient finalement sorti. L'homme soupira et s'approcha nonchalamment d'une des fenêtres donnant sur la rue. Une femme paniquée venait de s'effondrer et, en pleurs, ameutait tout le quartier. Très vite, une foule commençait à s'amasser autour d'elle. Jefferson se décida finalement à rejoindre les autres mais en restant volontairement en retrait pour contempler une manifestation pratique de l'effet de masse. De ce qu'il avait compris, elle avait perdu son mari. Il leva les yeux au ciel. Avait-elle besoin de faire tant de bruit pour une éventualité pourtant si évidente. Les gens disparaissaient et ne cesseraient plus de s'évaporer. Il faudrait bien que tous ces habitants s'y habituent. Le Chapelier n'en était même plus attristé. Cette ville l'avait ignoré pendant plus de vingt-huit ans, pourquoi bougerait-il ne serait-ce que le petit doigt pour eux ou même essayer de compatir à leur malheur. Il ressentait la même chose que les autres, cette désagréable impression d'être observé par quelque chose de menaçant. Il le ressentait bien entendu, mais ne voulait pas le montrer.

« Restez avec la veuve éplorée si vous voulez. Moi j'ai un cul à botter. »

Jefferson releva la tête. Alice était partie et le dénommé Maxence, cet énergumène au caractère aussi à vif que les couteaux autour de son ceinturon la suivait de près. Il interrogea alors du regard l'autre garçon qui avait dit s'appeler Neal. Visiblement, lui aussi voulait suivre la marche. Le Chapelier haussa les épaules marcha dans le pas des deux autres.

« Ce n'est pas une bonne idée. »

Malgré ses dires, cela ne l'empêchait de continuer d'avancer vers cette force qui les submergeait tous. Il se faisait du soucis pour Alice et il savait ô combien elle avait un don pour se retrouver dans des situations périlleuses. Dans le cas présent, elle prenait même trop de risque à son goût. Jefferson connaissait le danger qui les guettait. Il regarda d'un air suspicieux la petite arme blanche que proposait le cuisinier à son amie.

« Non sérieusement ? C'est pas comme si on allait décortiquer un poulet ou découper une tarte aux prunes. »

J'agissais toujours à cent à l'heure. Je me désintéressais très rapidement d'une situation pour m'intéresser à une autre. Ainsi allait mon attention. J'avais remarqué du monde dehors, et je m'y étais pressé. Peut-être que quelqu'un avait retrouvé Granny ! Mais mes illusions s'envolèrent lorsque j'aperçu une dame en pleure. Elle disait avoir perdu son mari. Il s'était envolé. L'image dans ma tête était assez rigolote mais la situation grave. Je m'approchais dans un premier temps de Jefferson pour lui faire part de ma théorie même si celle-ci semblait un peu farfelu. Je sentais un regard se poser sur moi. Je cherchais du regard cette personne qui avait le regard si transpercent et qui me glaçait. Personne. Je demandais à mes "compagnons d'un jour" s'ils ressentaient la même chose que moi. C'était terriblement désagréable. Maxence fut le premier à répondre avec sa bonne humeur habituelle. Il me tendit un couteau dans son fourreau pour me défendre, je le supposais. Je plissais les yeux, n'en voyant pas vraiment l'intérêt mais je ne voulais pas le vexer. _" Merci. " Celui qui disait s'appeler je ne sais plus trop comment fit une petite remarque. Je fis un grand sourire, l’orgueil gonflait d'être armé et pas eux. _" Si je te le donnais tu pourrais te blesser ! " Ce n'était pas méchant, plutôt enfantin et très moqueur je l'avoue. Après tout il pouvait très bien être maladroit ! Je n'allais pas prendre ce risque. Je jetais un coup d'oeil sur chacun des garçons avant de partir en courant vers l'endroit du mystérieux regard.

Arrivé dans la ruelle je m'arrêtais net. Heureusement qu'ils avaient de bons réflexes car sinon nous nous serions empilés les uns sur les autres à cause de cet arrêt brutal. J'apercevais quelque chose au loin. Neal plaisanta. Je levais les yeux au ciel avant de tendre le doigt. _" Pas vraiment. " La silhouette noir s'échappa à nouveau. Je reprenais ma course folle : _" Par-là ! " Je n'attendis personne. Je voulais voir ce qui se cachait derrière tout ca. Une ombre ? Ca n'existe pas les ombres sans corps si ? Je finis par m'arrêter à bout de souffle. Nous nous étions apparemment plus ou moins séparé naturellement. Ou peut-être était-ce leur décision, peu m'importait. Je pouvais voir qu'il s'agissait de quelqu'un avec un capuchon. Je ne bougeais pas d'un poil. Observant cette forme, plissant les yeux. Je n'avais aucune envie de m'en approcher. C'était... effrayant !

Le noir partout. Mon coeur bat la chamade. J'ai toujours détesté le noir et ce rire sinistre n'arrange rien. Je tourne sur moi-même mais ne discerne que des ombres. Je sers très fort dans ma main le couteau encore dans son étui. Des murmures se firent entendre. Je recule, les larmes me montent aux yeux. Je recule encore et encore. Jusqu'à heurter quelque chose ou plutôt quelqu'un. Je m'accroche à cette personne peu importe de qui il peut s'agir. Je déteste ça. _" Mais qu'est ce qui se passe ?! " dis je d'une petite voix.