[Terminé] I'm not crazy... or am I? ∞ PV Jefferson
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Jefferson Madson
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Sujet: Re: [Terminé] I'm not crazy... or am I? ∞ PV Jefferson Ven 17 Mai - 0:26
Dire qu'il n'avait pas eût spécialement peur lorsqu'il avait pressé ses lèvres contre la joue de la jeune femme sans aucun a priori n'était pas loin de la vérité. Jefferson ne s'était, en effet, pas vraiment posé de question. Il voulait la taquiner, il voulait la tester, il voulait l'embrasser. Il s'était donc exécuté. Peut être voulait-il s'assurer que le Shérif était réel, en tâtant avec sa bouche la peau légèrement rosée de cette dernière. Du rose celle-ci virerait alors un peu au rouge pour souligner sa surprise et éventuellement son indignation. Il y avait aussi dans ce geste, en dehors d'un certain désir malsain de faire tourner en bourrique Emma Swan, une certaine candeur, comme si le Chapelier expérimentait le rapport affectif à autrui, grâce à elle. Il avait certes oublié certaines convenances, mais n'était pas non plus un parfait idiot. Et justement ! Pour éviter une quelconque vengeance de la part de sa victime, il avait jugé préférable de faire deux petits pas en arrière, qu'elle puisse retrouver son air, son calme et ses esprits si besoin. Il ne pouvait cependant pas s'empêcher de la narguer gentiment du regard. Il ne lâchait pas des yeux. Analysant chaque pli qu'elle pouvait former en fronçant un sourcil ou en esquissant un sourire par exemple. C'était un tout cas d'un oeil ahuri qu'elle le regarda en demeurant interdite. Lui se contentait de lui sourire et d'afficher ouvertement sa satisfaction. Elle finit par se détendre peu à peu en reconsidérant l'affaire. Il n'y avait effectivement pas mort d'homme dans cette histoire - du moins, pas pour le moment. Elle ne put toutefois s'empêcher de lui lancer une petite pique, sans doute en guise de geste d'affection. Il faut dire qu'Emma Swan avait toujours de drôle de façons, ou du moins Jefferson ne les comprenait presque jamais.
« Tu te flattes si tu penses que j’ai peur de toi, Jefferson. La dernière fois que tu as voulu me séquestrer, c’est pour toi que ça s’est mal fini je te rappelle. Tu es sûr que ce ne serait pas plutôt à toi de te méfier de moi, en fait ? »
Le Chapelier se souvenait très bien de la dernière fois. C'était d'ailleurs sa première rencontre avec le tout nouveau Shérif de Storybrooke. Il avait d'abord repéré Mary Margaret en train de s'enfuir dans les bois. Il lui avait suffit de la rattraper et de l'assommer sans ménagement. Il avait dû ensuite trainer le corps de l'institutrice jusque son imposante demeure. Il l'avait soigneusement bâillonnée puis ligotée sur une chaise afin qu'elle ne tente ni d'alerter les secours, ni de s'enfuir. Il ne lui restait plus qu'à surveiller les agissement d'Emma. Avec son télescope, il guettait la situation au commissariat et la vit se rendre compte de la disparition de sa captive, râler, fouiller la minuscule cellule - ce qui était bien inutile - et finalement courir comme une folle vers sa voiture pour chercher et suivre les traces de Ms Blanchard. Il s'était alors interposé, feignant d'avoir été blessé alors qu'elle avait failli le heurter. En bonne citoyenne modèle, elle avait accepté de le raccompagner chez lui et même de partager quelques potins autour d'une tasse de thé. Résultats des comptes : elle droguée, séquestrée, et lui défenestré... ! Il n'avait pas était très... délicat, il devait le concéder, mais il avait agi pour ce qu'il pensait être la bonne cause. La fin ne justifie-t-elle pas les moyens ? Ne dit-on pas également : "Un mal pour un bien." ? Si c'était à refaire, il n'aurait rien changé, si ce n'est, serrer plus fort les liens de la jolie blonde.
« Tu n'avais pas non plus très fière allure quand tu t'es effondrée sur mon canapé, tu sais. » il la fixa avec un petit air narquois. Jouer à se piquer avec Emma. En voilà un beau passe-temps ! Après le thé et la cocaïne, bien sûr ! « Enfin. Tout ça c'est le passé. Tu crois aux contes de fées maintenant. Mieux vaut tard que jamais, Emma», ajouta-t-il en lui faisant un petit clin d'oeil.
Emma Swan
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Sujet: Re: [Terminé] I'm not crazy... or am I? ∞ PV Jefferson Ven 17 Mai - 2:38
Si la blonde avait retrouvé sa contenance, elle n’en restait pas moins perturbée par le geste du chapelier. En vérité, à bien des égards, elle parvenait plus facilement à gérer des situations de stress qui requéraient du courage et de la poigne que ce genre de choses, plus délicates et plus personnelles. L’idée lui donna envie de se donner des gifles : quel genre de vie complètement dérangée vivait-elle pour trouver plus normal – ou en tout cas, mieux réagir au fait d’être kidnappé qu’à une marque d’affection ? Peut-être que ce n’était pas Jefferson qui était fou. Peut-être que c’était elle. Elle y avait plusieurs fois pensé, pour être honnête. Que Storybrooke n’existait pas, que tout ça se passait dans un coin de sa tête tandis qu’elle-même était enfermée dans un hôpital psychiatrique, fermée au monde, perdue dans un univers de contes dans lequel elle se serait réfugiée. Pas vraiment réconfortant, dans ce cas, au vu de ses dernières semaines. Mais après tout, un fou savait-il qu’il était fou ? Comment alors pouvait-elle jurer que tout cela était réel ? Et si tout cela était le fruit de son imagination, des contes dans lesquels elle se réfugiait toute petite pour oublier le reste ? Et si elle n’avait jamais retrouvé Henry, et si après la trahison de Neal elle avait simplement pété les plombs ? L’idée la terrifiait au-delà de toute mesure, et semblait d’autant plus probable qu’elle était absurde. Cela aurait expliqué tant de choses : au lieu de n’être que la banale Emma, qui avait grandi seule et sans amour, elle était soudain la fille de Snow White et Charming, l’incarnation parfaite du grand amour, et elle était une princesse. Mieux que ça : elle était l’espoir, elle était la sauveuse. Et bien évidemment, parce qu’au fond elle avait toujours été un peu garçon manquée, elle se serait éprise du Chasseur et s’apprêterait à vivre des aventures incroyables sur le bateau d’un certain pirate. Peut-être même irait-elle visiter Neverland, tiens ! Elle combattrait des dragons et deviendrait la mère qu’elle n’avait jamais acceptée d’être, transformant la mère adoptive en Méchante Reine pour mieux sauver son fils de ses griffes. Elle aurait des pouvoirs. Elle aurait enfin une vie qui méritait d’être vécue.
Mais non. Même dans cette réalité, il y avait trop de choses qui craignaient méchamment pour qu’elle les ait imaginés. La mort de Graham, pour commencer. Sans parler de tout ce qu’elle avait traversé depuis. Même si elle savait que pour être une héroïne acceptable il fallait traverser des obstacles, elle estimait avoir déjà largement eu sa part. Cela devait donc être réel. La souffrance qu’elle avait ressentie à la mort de Graham et lorsque Henry était tombé dans le coma l’était, en tout cas.
Se sentant scrutée et analysée par le regard insistant de Jefferson, elle le lui rendit avec une détermination étrange, une façon de dire qu’elle n’était pas intimidée par cette inspection qui n’avait pour seul but, comme bien souvent, que de cacher qu’en quelque sorte, elle l’était. Elle ne voulait pas qu’il devine trop d’elle, de ses doutes, de ses faiblesses, de ses incertitudes. Pour lui, et pour tous les autres, elle devait rester Emma, la femme forte et intrépide, digne fille de ses parents.
« Tu n'avais pas non plus très fière allure quand tu t'es effondrée sur mon canapé, tu sais. Enfin. Tout ça c'est le passé. Tu crois aux contes de fées maintenant. Mieux vaut tard que jamais, Emma. »
La provoquait-il ? Vraiment ? Etaient-ils tous deux en train de plaisanter sur sa tentative ratée d’enlèvement et de séquestration sur sa personne – et celle de sa mère ? Elle espérait vraiment que ce n’était pas sa façon de flirter avec elle, car sinon sa vie devait être encore plus dérangée qu’elle ne le pensait. Mais c’était elle qui avait ouvert le bal, après tout. Elle n’osait pas imaginer combien cette discussion devait être surréaliste vue par quelqu’un qui appartenait à ce monde. Pas de quoi s’étonner qu’elle ne l’ait pas cru. Personne de sensé ne l’aurait cru.
Mais, oui, elle croyait aux contes de fées à présent. Croyait-elle pour autant aux fins heureuses ? Cela restait à voir. Elle nota au passage qu’il avait utilisé son prénom. Un baiser sur la joue, et c’était le début des familiarités ! Étonnant, en y repensant, cela n’aurait pas dû la surprendre, après tout ils avaient pourtant resserrés les liens très vite… … …Non, ça c’était le pas de trop. Si elle commençait à plaisanter avec elle-même sur son kidnapping, rien n’allait plus. Emma, reprends-toi, ce n’est pas le moment de lâcher prise. Elle secoua la tête comme pour empêcher ses pensées de divaguer, revenant à l’instant présent.
« Si j’avais su, j’aurais tenté de m’évanouir avec un peu plus de grâce - j’y penserai la prochaine fois », rétorqua-t-elle, un mélange de sarcasme et de malice dans la voix. Puis, avant qu’il ne puisse dire quoique ce soit, elle ajouta rapidement : « Et ceci n’est pas une invitation. »
Elle plissa les yeux comme elle l’aurait fait en signalant une interdiction à Henry – une de celles qu’il se serait probablement dépêché d’ignorer – et reprit :
« Mais tu as raison, le passé est le passé. La preuve : cela fait plusieurs minutes que nous parlons, et tu ne m’as pas droguée, et je ne t’ai pas assommé. Je dirais qu’il y a définitivement du progrès. »
Spoiler:
OUI JE SAIS. C'est du n'importe quoi, ce rp. Pardonne-moi. Pour ma défense, il est plus de 3h ! (D'accord, ce n'est pas un argument chez moi.) Bref, je m'excuse platement
Jefferson Madson
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Sujet: Re: [Terminé] I'm not crazy... or am I? ∞ PV Jefferson Lun 20 Mai - 20:21
Emma avait tenté de le titiller en lui remémorant cette fraction de seconde où, ayant oublié sa vigilance alors qu'il les détenait en otage, il s'était vu propulsé hors de sa maison, pour un saut royal par la fenêtre. Mary Margaret lui avait en effet asséner un robuste coup de pied. A bien des égards, la mère était plus inquiétante que la fille. Blanche Neige feignait l'innocence alors qu'elle était une battante. Swan, elle, voulait paraître forte mais elle était emplie de faiblesses. Elle avait été abandonnée. Même si elle ne le montrait pas, Jefferson pouvait très bien deviner que cela devait la peiner, la fragiliser. Ce qui ne tue pas, rend plus fort ? Peut être. Plus rude, plus brutal, mais plus fragile parfois. Pour le Chapelier, le Shérif n'était qu'un colosse au pied d'argile qui, si elle se dressait trop en travers de la guerre entre les puissants de la ville qui se profilait à l'horizon, serait broyée, écrasée par son destin de sauveuse. A trop vouloir venir en aide aux autres, elle risquait de ne plus pouvoir aider grand monde au final. L'espoir tué dans son oeuf... Et puis, elle avait un point faible : Henry. Certes, les Mills ne tenteraient rien à l'encontre de l'enfant, mais Jefferson était incapable d'en dire autant d'autres personnes avides de nuire aux Charming.
« Si j’avais su, j’aurais tenté de m’évanouir avec un peu plus de grâce - j’y penserai la prochaine fois . Et ceci n’est pas une invitation. »
Il était impossible de dire si Swan plaisantait ou non. En tout cas, chose compréhensible, elle ne souhaitait nullement réitérer l'expérience de l'enlèvement. C'était amusant pour le Chapelier de constater que ce passage anodin dans sa vie avait pu autant marquer la jeune femme. Il n'y avait pas mort d'homme après tout ! En tout cas, la tournure de la conversation l'arrangeait. Elle oubliait peu à peu ce qu'elle voulait lui faire dire, tandis que lui abandonnait sa position de détresse vis-à-vis d'elle qui l'avait poussé à lui révéler ses plus douloureuses cicatrices du passé. Maintenant, il s'agissait d'un traumatisme propre à Emma, pas à lui. Il avait certes passé par la fenêtre, mais il s'en était très vite remis. Il trouvait même l'exercice amusant à présent. Et puis, d'un autre côté, cette petite discussion permettait éventuellement à l'ex victime de briser la glace et de vider son sac une bonne fois pour toute. Les deux compères ne resteraient ainsi pas sur une situation frustrante de non-dit, du moins quant à cette affaire en particulier. Chacun ses petits secrets après tout ! Le Chapelier la laissa donc poursuivre sans l'interrompre, tout en l'évaluant du regard.
« Mais tu as raison, le passé est le passé. La preuve : cela fait plusieurs minutes que nous parlons, et tu ne m’as pas droguée, et je ne t’ai pas assommé. Je dirais qu’il y a définitivement du progrès. »
Le sourire de Jefferson s'élargit, comme celui d'un certain chat, tandis que ses pupilles se dilatèrent légèrement. Emma l'amusait vraiment. Et il devait lutter pour ne pas lui crier la vérité tout la vérité et s'avouer en premier lieu qu'il commençait à l'appréciait, un peu. Regrettait-il ce qu'il avait fait ? Pas le moins du monde. Les regrets étaient faits pour les êtres passifs, soumis, déterminés à s'apitoyer sur leur sort. Elle et lui n'étaient pas de cette trempe-là, ils avaient besoin d'action, de ne pas rester inerte devant l'effritement de leur bonheur.
« Oh mais Swan, je ne peux pas te droguer si tu ne bois pas ce que j'ai à te proposer. » lui répondit-il finalement sur un ton de défi. "Par contre, rien ne t'empêche effectivement de me donner une correction, ce que tu n'as pas fait, on peut donc dire que tu es effectivement plus... civilisée, courtoise, aimable, charmante, sociable, ouverte. Toutes mes félicitations !"
Un vrai débile. Il pensait tellement de choses en bien sur la jeune femme qu'il ne trouvait rien de mieux, pour se protéger, de la charrier, encore et toujours. Suffisamment lucide, il finit par lui tendra sa main tremblante avec davantage d'humilité tout en lui murmurant :
"Bref. Sans rancune, Emma ?"
Emma Swan
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Sujet: Re: [Terminé] I'm not crazy... or am I? ∞ PV Jefferson Mar 21 Mai - 2:39
Emma, en dépit de tout, ne se définissait pas comme une victime. Peu importait combien de fois elle avait été abandonnée, trahie, menacée, défiée, peu importait les coups qu’elle avait pris et ceux qu’elle prendrait encore, et peu importait les cicatrices qu’elle en avait gardé. Elle n’était peut-être pas aussi forte qu’elle aurait aimé l’être, mais elle restait une battante dans l’âme, et le statut de victime ne lui convenait pas vraiment, tant et si bien qu’elle trouvait toujours un moyen, lorsqu’elle était dans une mauvaise posture, sinon d’inverser les rôles, au moins de se défaire du sien. En l’occurrence, l’épisode Jefferson avait laissé ses traces, car elle était une jeune femme normale, qui venait d’un monde normal, où les gens étaient normaux (c’était relatif, mais en comparaison, c’était indubitable) et ne kidnappaient pas des gens pour leur faire faire des chapeaux – car au final, elle avait été plus marquée par la folie de son ravisseur que par l’évènement en lui-même. Ce n’était pour elle rien d’autre qu’un fou furieux qui se prenait pour un personnage de contes, et même si elle avait eu une vie haute en couleur, vécu des évènements marquants et fréquentés des personnes pas forcément recommandables, tout ça, c’était une première. Mais elle s’en était relevée, et avait tourné la page. Jefferson ne lui faisait pas peur. Ce qui ne signifiait pas qu’elle avait oublié, ni pardonné, et c’était ainsi qu’elle s’était retrouvée à l’éviter autant que possible. Mais si elle lui en tenait rancune, très franchement, c’était surtout pour Mary-Margaret. Lorsque ses proches étaient impliqués, Emma avait une toute autre façon de réagir aux choses. Si cela n’avait été qu’elle, elle n’aurait pas eu un tel coup de sang en le voyant parler avec Henry. Mais elle ne supportait pas l’idée que ceux qu’elle aimait soient mis en danger, et encore moins par sa faute. C’était quelque chose qu’elle ne cautionnait pas, aussi bien chez Jefferson que Cora, Regina, Hook et tous ceux qui ne vivaient que pour leur vengeance : ils n’avaient pas peur de se salir les mains. D’impliquer des innocents. De se débarrasser de tous ceux qui se tenaient sur leur chemin, ou de s’en servir si cela pouvait les mener à ce qu’ils voulaient. En outre, elles s’en étaient peut-être sorties vivantes, mais ce n’était pas grâce au Chapelier qui se fichait probablement de leurs vies comme de sa dernière chemise. Et tandis qu’Emma comprenait le désir de revanche, elle ne pouvait définitivement pas comprendre ça. Elle se souciait probablement plus des autres qu’elle ne l’aurait voulu. Plus qu’il n’aurait fallu en tout cas, pour son propre bien. Mais elle n’aurait pas été la fille de Snow et Charming si elle avait été autrement. Elle acceptait simplement le fait qu’ils étaient de meilleures personnes qu’elle ne le serait jamais.
Jefferson l’écouta, son sourire s’élargissant progressivement, et il lui apparut que tout cet aparté les avait dévié de leur discussion initiale, mais au fond, ce n’était plus très important : elle savait ce qu’elle voulait savoir, le reste, elle pourrait toujours le soutirer d’Henry, mais pour le moment, elle n’avait pas vraiment besoin d’en apprendre plus. Connaître les alliances et les inimités de chacun des habitants de Storybrooke était aussi vital pour elle qu’incroyablement complexe : elle commençait à se dire qu’il lui faudrait faire un schéma pour l’aider à tout visualiser, mais elle avait comme dans l’idée qu’une fois celui-ci fini, il serait rendu proprement illisible par toutes les flèches qui partaient d’un point à l’autre et qui ricochaient probablement plus qu’elle ne l’aurait voulu sur sa propre famille. Le passé de toutes ces personnes était un véritable puzzle à reconstituer – puzzle auquel elle venait d’ajouter une pièce. Jefferson était en guerre ouverte contre Cora, et avait appris son arrivée à Storybrooke. De là, il n’était pas difficile de deviner ce qu’il avait bien pu vouloir à Henry qu’il n’avait pas d’abord obtenu d’elle, d’autant que le gosse était particulièrement doué pour se tenir au courant de tout ce qui se passait, et ce en dépit de ses efforts pour le tenir un minimum à l’écart. Sa curiosité et son côté fourre-tout, en plus de l’avantage considérable que représentait le fait d’être lié aux Charmings, à la maire et à la shérif de la ville, lui permettaient souvent d’en savoir autant sinon plus sur ce qu’il se passait qu’elle-même. Il était vraiment malin. La jeune femme s’autorisa à penser qu’il devait tenir ça de quelque part, et refusa de céder cela à Neal. Il y avait probablement d’autres choses que Jeff lui cachait – elle le devinait, c’était évident – mais elle ne pouvait pas vraiment le forcer à parler s’il ne le souhaitait pas (encore que…), et elle lui avait probablement déjà assez tiré les vers du nez pour aujourd’hui. Sa principale inquiétude – Henry – étant apaisée, le reste, pour elle, passait second.
« Oh mais Swan, je ne peux pas te droguer si tu ne bois pas ce que j'ai à te proposer. Par contre, rien ne t'empêche effectivement de me donner une correction, ce que tu n'as pas fait, on peut donc dire que tu es effectivement plus... civilisée, courtoise, aimable, charmante, sociable, ouverte. Toutes mes félicitations ! »
Emma leva les yeux au ciel d’un air faussement agacé. Il ne serait pas le premier, ni le dernier, à se moquer de son caractère affirmé – car elle ne s’y fiait pas, ce joli filet de compliments était clairement tout sauf sincère. Mais si elle ainsi, c’était pour une bonne raison, et elle avait juré de ne plus jamais passer par la bonne poire, tant pis si cela devait au contraire signifier qu’elle paraîtrait revêche ou caractérielle. Et puis, pour quiconque la connaissait réellement, elle n’était pas (toujours) aussi impulsive. Heureusement, le sarcasme était un langage qu’elle comprenait bien.
« Ne me tente pas, j’ai encore une cellule de libre, si tu veux vraiment voir à quel point je peux être aimable », rétorqua-t-elle aussitôt avec un sourire faussement courtois, même si la menace était creuse.
Jefferson lui tendit soudain sa main, et la blonde ne manqua pas de noter que celle-ci tremblait légèrement. Pas de peur clairement, ni de froid vu la température douce qui régnait dans le parc, ce qui ne laissait qu’une possibilité (parkinson exclu) : son corps était en manque. Pas difficile de comprendre de quoi : il venait de Wonderland, après tout, et elle avait lu Alice au pays des merveilles, ainsi que sa suite. La conclusion s’imposait d’elle-même. Mais cela ne la regardait probablement pas non plus, et elle ne fit aucun commentaire.
« Bref. Sans rancune, Emma ? »
Son regard passa de sa main ouverte à son visage. Il semblait sincère dans sa démarche, mais le geste ne manqua pas de lui rappeler la dernière fois que quelqu’un avait lui avait ainsi tendu la main et de la façon dont elle y avait répondu. Même là, le geste lui coûtait. Il y avait dans une poignée de main quelque chose comme un serment, une promesse qu’elle n’avait qu’une envie : briser. Tout plutôt que d’accepter de s’allier à quelqu’un qui pouvait à tout moment se retourner contre elle. Tout plutôt que faire confiance et abaisser ses défenses. Le geste était pourtant inoffensif, amical, même. Mais tandis qu’Emma regardait sa main sans réagir, elle pensait à tous les scénarios dans lesquels accepter cette main tendue pouvait être une erreur. Ce qui était absurde. Il ne lui demandait rien, ne l’engageait à rien. Il lui proposait simplement de faire table rase du passé. Elle pouvait faire ça. Avec une hésitation visible, elle glissa sa main dans celle du chapelier et tandis que sa prise se refermait sur la sienne, elle dû presque lutter pour ne pas en profiter pour lui retourner le bras dans le dos, le plaquer contre le tronc d’arbre et lui mettre des menottes aux main juste pour s’assurer qu'il ne serait pas un obstacle pour elle. Probable qu’elle ne se débarrasserait jamais de tels réflexes, même si c’était triste à dire. Non, ce que cela disait d’elle était triste. Mais peut-être aussi qu’elle pouvait changer. Elle avait déjà commencé, dans un sens. Elle laissa donc sa main là, comme incertaine, une pression infime mais bien présente contre la paume du chapelier.
« Sans rancune. Mais je préfèrerai quand même qu’à l’avenir tu évites de passer par Henry si tu as des questions. Je tâcherai d’être plus… disponible. »
Une façon comme une autre de lui dire qu’elle ne le fuirait plus, mais que même si elle ne craignait pas vraiment quoique ce soit de sa part contre son fils, elle n’avait pas pour autant envie de mêler Henry à ses affaires. Elle ne pouvait peut-être pas l’empêcher de mettre son nez partout, mais ce n’était pas une raison pour lui faciliter la tâche, et elle se disait que Jefferson pouvait comprendre ça. Il était père. Il n’avait probablement pas envie d’impliquer Paige – Grace – dans ses histoires non plus. Protéger un enfant passait aussi par là. Elle lui décocha un sourire qu’elle espéra ne pas être trop crispé, mais simplement sincère. Elle voulait bien faire des efforts, à condition que cela aille dans les deux sens.
Jefferson Madson
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Sujet: Re: [Terminé] I'm not crazy... or am I? ∞ PV Jefferson Ven 28 Juin - 13:58
Jefferson attendait calmement, la main tremblante au-dessus d'un vide qui le séparait du Shérif. Symboliquement il était pourtant gigantesque ; comme le gouffre qui avait dévoré la ville et défiguré ce charmant espace vert. Le Chapelier n'était après tout que comme Storybrooke, blessé. Emma hésitait. Elle n'oublierait donc pas. Il ne s'en formula pas vraiment. Déjà ses pensées s'envolaient ailleurs, tandis que seule sa paume restait connectée vers la réalité que représentait cette blonde sauvage. Cora. Danger. Manque. Grace. Résister. Vengeance. La légère pression d'une main qu'il n'entendait plus contre la sienne le ramena sur la terre ferme. L'homme gratifia alors ce geste d'un sourire fatigué tout en savourant les bienfaits d'une entente temporellement cordiale avec la jeune femme. Ils avaient déjà collaboré. Très récemment d'ailleurs. Pour venir en aide aux écoliers, à sa fille, à Henry aussi, ils s'étaient épaulés. Les lèvres du Chapelier se retroussèrent davantage pour élargir son timide sourire tandis que le Shérif rompait une nouvelle fois le silence :
« Sans rancune. Mais je préférerai quand même qu'à l'avenir tu évites de passer par Henry si tu as des questions. Je tâcherai d'être plus… disponible. »
De la bouche d'une femme aussi caractérielle qu'Emma Swam, ces mots n'étaient pas une préférence mais plutôt une condition à une éventuelle cohabitation sans accrocs. Elle restait une mère après tout. Une mère inquiète pour son fils. Il ne lui ferait rien. Et ne lui parlerait pas plus que nécessaire. Elle pouvait se rassurer. Il avait à présent d'autres chats à fouetter, dont une certaine maléfique vieille peau. Une mission particulièrement prenante pour la sécurité de tous et ses intérêts personnels aussi. Jefferson ne croyait pas à la générosité totalement désintéressé. La pure charité n'existait pas. Comme Rumpelstinskin se plaisait à le lui rappelait, tout avait un prix. Même l'amitié n'était qu'une condition pour parer la solitude. Le Chapelier retira doucement sa main de l'empoignade, ayant jugé le contact suffisamment long. Il n'aimait pas trop être touché par d'autres personnes et encore moins une femme autre que la sienne. Aussi reprit-il sur un ton plus distant et conventionnel :
« C'est entendu, Shérif, je laisserai votre petit. »
Nouvelle saute d'humeur. Il ne consentait pas à un véritable effort après tout. Il avait déjà tous les renseignements qu'il souhaitait. Il appréciait peut être un peu la compagnie du petit dont l'insouciance lui rappelait la sienne à son âge. Henry était un esprit naïf et vif à la fois. Il ne jugeait pas. Mais surtout, c'était un camarade de Grace. Le Chapelier ajusta fébrilement son foulard tandis que le vent se levait. Des nuages se profilaient déjà à l'horizon.
Emma Swan
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Sujet: Re: [Terminé] I'm not crazy... or am I? ∞ PV Jefferson Ven 28 Juin - 22:07
Il était encore moins facile à suivre qu’il n’en avait l’air, et ce n’était pourtant pas peu dire, considérant ce par quoi Emma était déjà passée avec lui. Il n’était, elle le savait, pas quelqu’un de fiable. Et ce n’était pas tant une question de confiance (elle avait toujours du mal à accorder sa confiance, mais elle venait de lui serrer la main en gage de paix, pour elle c’était déjà un grand pas) que de… stabilité. Oui, voilà, il n’était tout simplement pas stable. Et elle avait comme dans l’idée qu’il n’y avait pas que la drogue en cause. Mais on l’appelait bien le Chapelier Toqué, après tout. Il avait passé vingt-huit ans avec la dualité de ses deux identités se battant l’une contre l’autre. Et sa tête avait été coupée. Cela pouvait expliquer des choses. Elle supposa que pour avoir les détails, à défaut de pouvoir lui demander carrément (elle en avait probablement assez fait pour aujourd’hui et se lassait sérieusement des interrogatoires), il lui faudrait un jour lire le livre d’Henry de bout en bout, et elle se promit, une fois de plus, mais pas la dernière, qu’elle s’y plongerait dès qu’elle aurait quelques petites minutes pour elle (pas avant longtemps, lui souffla une voix, mesquine, dans sa tête).
Il lui accorda un léger sourire en sentant la pression de sa main contre la sienne, puis rompit rapidement le contact. Amusant, de la part de quelqu’un qui, lorsqu’il l’avait… "fait venir" chez lui, n’avait cessé d’empiéter sur son espace personnel. Elle se souvenait encore du fourmillement dans sa nuque quand il s’était penché vers elle pour souffler à son oreille qu’elle était la seule à pouvoir faire fonctionner son fichu chapeau. C’était habituellement elle qui détestait la proximité physique et les contacts rapprochés qui ne s’apparentaient pas à une déclinaison du genre elle bottant les fesses d’un quelconque voyou, mais il fallait dire que cette réticence avait été sacrément mise à mal depuis son arrivée à Storybrooke. Presque personne ici ne savait tenir ses distances. C’était dans ces moments là qu’elle affectionnait tout particulièrement Gold.
Mais il se fit bien vite distant, reprenant une attitude plus froide et contrôlée en lui répondant d’une façon qui ne lui plût pas vraiment pour une raison qu’elle ne pouvait expliquer :
« C'est entendu, Shérif, je laisserai votre petit. »
Emma poussa un soupir entre agacement et réelle fatigue, le genre de soupir qu'elle aurait réservé à un enfant difficile. Elle n’avait pas vraiment envie de jouer à ce genre de jeux, pas maintenant, pas ici, pas avec Jefferson, ni dans aucun autre contexte en vérité. Elle voulait rentrer en compagnie d’Henry, leur préparer deux chocolats chauds à la cannelle et s’installer devant la télé à regarder les quelconques dessins-animés qui passaient, rire avec lui comme le ferait une mère normale, sans se soucier d’une ville à sauver ou de grands méchants à éliminer, elle voulait laisser ça aux super-héros du petit écran, et juste passer du temps avec son fils, rattraper, si c’était possible, les dix années perdues. Etait-ce trop demander ? Pourquoi fallait-il que quelque chose d’aussi simple et banal devienne chez elle un remake de Mission Impossible sans Tom Cruise pour tout faire à sa place ?
« Jefferson… je ne t’interdis pas de l’approcher ni de lui parler. Juste… de le laisser en-dehors de tout ça. Il grandit déjà trop vite pour son âge… Je veux simplement le préserver autant que possible, je suis sûre que tu peux comprendre ça. »
Elle lui parlait de parent à parent, elle faisait appel à cet instinct de protection qu’il avait sûrement lui aussi pour sa fille ; c’était peut-être facile, mais elle ne voyait pas d’autres moyens de lui faire comprendre son point de vue. Lorsqu’ils s’étaient alliés dans l’école, ils l’avaient fait pour leurs enfants également, pourquoi cela devrait-il changer maintenant ? Et puis Grace et Henry semblaient bien s’entendre, ils leur devaient bien d’en faire autant. Henry semblait apprécier la compagnie du Chapelier, et de son côté, elle était presque certaine qu’il ne ferait pas de mal à son fils, précisément parce que c’était un enfant – mais peut-être se trompait-elle. D’une façon ou d’une autre, elle craignait plus de gâcher l’enfance de son fils en le mêlant à toutes sortes d’intrigues complexes et dangereuses qu’autre chose. Et elle avait peur d’avoir déjà échoué dans cet objectif de l’en tenir éloigné. En somme, elle ne voyait pas de problèmes à ce que Jefferson passe du temps avec lui, sous condition qu’il ne le fasse pas dans son dos à elle, et ne tente pas de le mêler à tout ça.
Elle réprima un frisson en sentant le vent se lever. Le ciel se couvrait doucement, faisant disparaître peu à peu les derniers rayons du soleil d’une journée qui avait été pourtant belle. L’intuition d’Emma ne put s’empêcher d’y lire de sombres présages du futur. Elle espéra que ce n’était qu’une impression un peu hasardeuse de sa part.
Jefferson Madson
WONDERLAND ∞ Take my heart
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Sujet: Re: [Terminé] I'm not crazy... or am I? ∞ PV Jefferson Ven 9 Aoû - 14:49
La messe était dite. Pas besoin qu'elle fusse annoncée en latin. Emma Swan était formelle. Elle ne souhaitait pas que le Chapelier s’immisce dans sa vie privée pour dénicher quelques informations. En résumé : ne pas toucher à Henry. Jefferson ne pouvait que trop bien comprendre ce sentiment d'inquiétude que partage tous les parents un jour ou l'autre. Cet ami est-il bien pour mon enfant ? Mon fils est-il en sécurité avec lui ? Je ne veux que le bonheur de ma fille… La psychologie parentale en quelques secondes. Même lui pouvait le comprendre. Pourtant, le shérif dans le cadre de sa fonction ne lui fermait pas totalement sa porte. S'il avait besoin d'informations, elle promettait de se montrer plus encline à lui en apporter, ou, tout du moins, ne pas le rejeter systématiquement. Mentait-elle ? Ou alors était-elle vraiment convaincue qu'elle réussirait à s'allier avec un homme qui avait su, l'espace d'une soirée, lui faire vivre une sorte de cauchemar éveillé. Au fond, pensait-elle vraiment passer au-dessus de tout ça ? Qui pourrait ignorer une crainte ou un dégoût aussi prononcé. Un mal pour un bien. Le Chapelier avait pensé bien agir à l'époque en l'obligeant à croire. Bien agir... dans son seul intérêt bien sûr ! La ville n'avait qu'à se débrouiller.
« Jefferson… je ne t’interdis pas de l’approcher ni de lui parler. Juste… de le laisser en-dehors de tout ça. Il grandit déjà trop vite pour son âge… Je veux simplement le préserver autant que possible, je suis sûre que tu peux comprendre ça. »
Jefferson comprenait bien cela. Le shérif était avant tout une mère en apprentissage dans ce nouveau rôle et elle ne voulait certainement pas mal fait dans le reste de l'éducation qu'elle se devait à ce titre lui apporter. Henry était un enfant très vif pour son âge et il avait, aux dires de certains, la fâcheuse tendance à se mettre dans le pétrin, pensant bien faire, et, le plus souvent réalisant ce qu'il fallait effectivement accomplir. Il n'avait même pas hésiter à se sacrifier et mangeait un chausson aux pommes empoisonné destiné à sa mère. L'homme sourit, l'air songeur. Ce petit garçon lui rappelait ses premières explorations, la découverte du chapeau et son premier voyage à Wonderland. Bien entendu, il se garda le luxe de ne pas révéler que le dit poison, Regina l'avait obtenu grâce à lui. Il finit par couper court à ses réflexions. Trop penser ne lui seyait guère.
« Je comprends parfaitement. Et je ne le mettrais jamais dans une combine qui pourrait lui nuire, susurra-t-il en observant le manège du garçon installé dans la voiturette jaune. »
Henry avait visiblement échangé sa place pour celle du conducteur, bien plus intrigante et donc intéressante pour un enfant de son âge. Il devait sans doute être en train de chercher le fonctionnement de tel bouton ou de telle manette. Peut être réussirait-il même à enlever le frein à main et laisser dégringoler la voiture le long de la rue en pente… Jefferson s'inquiéta et focalisa davantage son attention sur le véhicule. Finalement, il en émana simplement un son strident de vieux klaxon. Tous les enfants aimer les klaxons.
« Je crois qu'il s'impatiente, trancha-t-il finalement, soulagé. Je te souhaite une bonne journée. Mes amitiés à Henry et à Ms Blanchard. »
Hypocrisie ou véritable effort de courtoisie ? Dans tous les cas, le Chapelier la salua poliment avant de doucement tourner les talons.
Spoiler:
On considère ce Rp terminé ? Si c'est le cas, merci pour cette belle histoire et vivement le prochain ! :)Tu peux aussi poster un dernier message si tu veux.
Emma Swan
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Sujet: Re: [Terminé] I'm not crazy... or am I? ∞ PV Jefferson Dim 11 Aoû - 19:26
Peut-être parce qu’elle-même savait démêler le vrai du faux et qu’elle détestait qu’on lui mente, Emma Swan s’efforçait de rester honnête autant que possible. Elle ne faisait pas de promesses qu’elle savait ne pas pouvoir tenir, et ne mentait que lorsqu’elle l’estimait réellement nécessaire. En revanche, elle était plus prompte à cacher des choses, et plus habile à ce jeu là également. Mais en l’occurrence, elle était sincère en proposant à Jefferson de se montrer moins distante avec lui. Elle n’oublierait jamais ce qui s’était passé, mais il était plus facile pour elle de pardonner quelqu’un qui l’avait kidnappé dans l’espoir de récupérer sa fille, que quelqu’un qu’elle aimait et qui l’avait trahie et abandonnée. Encore une fois, la donnée dans cette équation qui la gênait le plus, c’était Mary Margaret. Il n’avait pas eu besoin d’elle, tout comme il n’aurait pas dû avoir besoin d’Henry. C’était dans les deux cas la crainte de son manque de coopération qui l’avait forcé à trouver un « back-up ». Un plan B. Dans un sens, la meilleure façon pour elle de s’assurer que Jefferson ne tenterait rien contre sa famille, c’était bien de cesser de le repousser. Elle était shérif, après tout. C’était son boulot d’être disponible, d’aider les citoyens comme elle le pouvait. Mais elle faisait aussi la part des choses entre vie professionnelle et vie privée. Jefferson était venu chercher des informations qu’elle n’avait pas eu l’intention de divulguer à qui que ce soit, lui ou un autre. Oui, cela concernait tous les habitants de Storybrooke, mais à quoi bon les affoler inutilement ? Ils étaient bien assez occupés à réparer les dégâts occasionnés par le tremblement de terre, et pour le moment il ne s’était rien passé d’autre de notable. Non pas que le tremblement ne le fut guère, mais Emma avait été convaincue par Gold qu’il ne s’agissait pas d’un coup de Cora ou Regina. D’une façon ou d’une autre, tant qu’elle n’en saurait pas plus, il était inutile de se mettre dans tous ses états. Elle préférait s’occuper de ce dont elle pouvait, et en l’occurrence, cela désignait avant tout Henry. Henry qui n’était pas exactement le genre d’enfant à rester les bras croisés en regardant tout le monde s’agiter autour de lui, en particulier quand il était question de le protéger. Et c’était pour ça, plus que tout, qu’il lui fallait le protéger.
Jefferson eut un sourire absent en dirigeant son regard vers sa coccinelle jaune, et elle le suivit, observant son fils se glisser habilement entre les sièges pour prendre la place du conducteur. La jeune femme n’était pas vraiment inquiète pour autant : il n’avait peut-être que dix ans, mais il était intelligent et étonnamment mature pour son âge. Elle n’oubliait pas pour autant que c’était encore un enfant et avait plus que tout le désir de ne pas lui voler cette enfance, de ne pas la gâcher comme la sienne l’avait été à vouloir grandir trop vite et se prendre sous sa propre responsabilité. Elle retourna son attention vers le chapelier qui répondit enfin à sa demande :
« Je comprends parfaitement. Et je ne le mettrais jamais dans une combine qui pourrait lui nuire. »
Il avait une façon de prononcer ces mots, presque avec détachement et ironie, qui n’était pas franchement rassurante, il fallait bien l’admettre, mais Emma ignora cette impression, persuadée que ce n’était là qu’un jeu pour Jefferson qui clairement aimait à la provoquer sur son instinct maternel. Un soudain bruit de klaxon dans son dos la fit esquisser un sourire à son tour. Il y avait une innocence dans les jeux d’enfants qu’elle ne se souvenait pas avoir connue, et cela la rendit vaguement nostalgique. Elle se tourna une nouvelle fois vers sa voiture, prenant le klaxon comme un rappel à l’ordre, et d’un signe de la main indiqua à son fils qu’elle n’en avait plus pour longtemps et qu’elle allait le rejoindre rapidement. Jefferson, se faisant probablement le même constat, fut le premier à conclure la conversation :
« Je crois qu'il s'impatiente. Je te souhaite une bonne journée. Mes amitiés à Henry et à Ms Blanchard. »
Une fois de plus, ses mots, malgré leur courtoisie (ou peut-être à cause d'elle) semblaient teintés d’une certaine moquerie, mais une fois de plus, Emma n’y prit pas garde. Elle avait envie de le croire, mais s’il tentait quoique ce soit malgré tout, il avait plutôt intérêt à en assumer les conséquences. Elle acquiesça doucement tandis qu’il tournait déjà les talons sans attendre de réponse de sa part, murmurant presque pour elle-même :
« Merci… bonne journée à toi aussi… chapelier. »
Elle resta là quelques secondes, immobile, puis elle l’imita et rejoignit sa voiture en quelques enjambées pour y retrouver un Henry tout excité l’assaillant de questions et de commentaires. Lui faisant gentiment mine de se décaler sur le siège passager, elle s’installa et fit démarrer la voiture, non sans jeter un dernier regard à Jefferson dans son rétroviseur alors qu’elle effectuait un demi-tour, direction la maison.
Spoiler:
Voilà, conclu de mon côté aussi ! J'ai beaucoup aimé ce rp aussi en tout cas, merci !
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Sujet: Re: [Terminé] I'm not crazy... or am I? ∞ PV Jefferson
[Terminé] I'm not crazy... or am I? ∞ PV Jefferson