En route pour Fantasia ! ♪ Mr. Gold (Analepse)

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L'homme arrêta subitement sa folle escapade nocturne. Depuis qu'il l'avait contacté pour un nouveau marché, il avait tôt fait de se préparer à rejoindre le lieu de rendez-vous. Grace déposée une énième fois chez les voisins, il s'enfuyait encore vers un autre travail loin de toutes ses responsabilités. Une liberté. L'aventurier releva la tête pour regarder le ciel encore sombre de la nuit recueillir les premières couleurs de l'aube et adopter peu à peu de tendres reflets rosés. Le soleil venait de se lever à l'horizon. Il esquissa un large sourire en se redressant. L'heure de l'entretien était à présent tout proche. Le Dark One était un homme très ponctuel, mais on ne le voyait jamais se montrer avant l'heure fatidique où il lui faudrait négocier. Ensuite l'étrange individu apparaissait comme venu de nulle part et les discussions importantes pouvaient commencer. Jefferson scrutait les alentours dans l'attente d'un quelconque indice sur la présence de ce fameux Rumpelstinskin. Déjà la voûte céleste reprenait sa belle couleur bleue des jours de beau temps tandis que quelques cumulus semblaient s'amuser avec les rayons du soleil.

« Vous avez failli arriver en retard, dit en souriant Jefferson à l'adresse d'une ombre qui venait de se faufiler derrière lui. »

Par réflexe, et, malgré son apparente nonchalante quiétude, il se retourna en resserrant l'emprise qu'exerçait sa main sur son étrange caissette. Il se retrouva nez-à-nez avec le dit Rumpelstinskin. L'individu était de taille moyenne et était aussi craint qu'admiré dans ces contrées, voire même dans le monde entier, pire, les mondes entiers. C'était un bon payeur et Jefferson n'avait jamais eu à se plaindre de son apparente honnêteté dans leurs affaires. Il fallait toutefois resté vigilant, car l'homme, si tant est qu'il en fut un un jour, était de nature à aimer la duplicité si elle pouvait servir ses intérêts. Il fallait toujours bien négocier avant d'agir avec lui.

« Pour ma part, j'ai fait aussi vite que possible, ajouta-t-il en lui serrant franchement la main pour ouvrir promptement leurs affaires. Avez-vous faits bon voyage mon cher Rumpelstinskin ? »

Difficile de lire derrière les traits hypocrites de cet étrange personnage. Mais le Dark One semblait visiblement de bonne humeur. Une séries de dents blanches illuminèrent d'ailleurs son visage placide marqué par la laideur. Ses yeux lorgnaient sur le fameux paquet que Jefferson gardait fermement dans son autre main.

« J'ai ramené le nécessaire, comme vous pouvez le remarquer. »

Spoiler:

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Nouveau Deal - En route pour Fantasia ! ♪ Mr. Gold (Analepse) 687963MadHatterSebastianStanwithRumpelstiltskin

C'était toujours intéressant de faire des affaires, Rumple était homme connu pour apprécier d'en faire, pour tout et n'importe quoi et avec n'importe qui. Du moins, semblait-il que l'homme ne suivait pas un cheminement fort logique, or, ce que les gens ne savaient pas, était qu'il avait un chemin déjà tout tracer dans sa tête. Un chemin bien précis pour retrouver son fils. De ce fait, le lutin, comment certaines personnes aimaient l’appeler, se préparait soigneusement dans son immense château ( Ce qui lui fit penser qu'une autre personne dans ledit château ne serait pas de trop, la poussière commençait à s'accumuler et l'endroit était tellement … vide !) bref …

Vêtu de ses plus bels effets (qui étaient donc le plus effrayant), toujours très pointilleux sur les moindres détails, le dark one n'attendit pas une seconde pour se téléporter. Voyager avec un cheval était trop barbare à son goût, il atterrit de ce fait à l'endroit précis de la transaction. Évidemment et pour son plus grand bonheur, Jefferson était déjà présent, l'homme était ponctuel, l'homme était quelqu'un de très agréable pour les affaires. Quelque chose l'attirait chez cet homme, non pas un sentiment d'amour ou autres, mais plutôt une impression de déjà vue, un homme, seul, avec un enfant à charge, un tableau si familier pour lui. Parfois, le petit homme en venait même à se demander si Jefferson aurait été capable d'aller aussi loin que lui-même, devenir un dark one.

Or, cela allait rester que questionnement, gardant toujours précautionneusement son poignard sur sa personne ou cacher dans un lieu secret ; personne, personne ne deviendrait le sorcier sombre à sa place, non ! Quoi qu'il en soit, l'homme avait apporté la fameuse caissette, Rumple en fut alors tellement ravi qu'un rire aigu s’échappa de sa gorge. Se déplaçant de façon à la fois théâtrale mais toujours avec grâce, le magicien s'approcha assez près pour mieux observer l'objet. Somme toute, ce n'était qu'une caissette toute simple, couleur d'argent, quelque de si simple, si banal, exerçant pourtant une forte attraction sur le lutin qui n'arrivait à en quitter le regard.

Ce fut son contenue en réalité, qui le fascinait autant, seulement, pour l'ouvrir, il fallait d'abord en passer par quelques civilités. De ce fait, releva-t-il la tête, reportant son attention sur son interlocuteur puis répondit de sa voix toujours aussi étrange :

« Mon ami, je fais toujours bon voyage saviez-vous ? Je vois en effet que vous avez apporté ce que je désirais, chéri, maintenant reste à savoir ce que vous désirez en retour ! »

Son sourire s’élargit, dévoila plus de dents et de plus en plus gâté, effet secondaire très curieux du pouvoir, comme si la malédiction du dark one envahissait également l'intérieur de sa bouche. Ses yeux, n'étaient pas mieux d'ailleurs, énormes, avec des pupilles inquiétantes, le sorcier ne possédait pas un physique facile mais qu'importe, il ne cherchait pas à se faire aimer. Que voudrait l'homme au chapeau pour un tel présent ? Le dark one pouvait tout exaucer, tout, sauf en ce qui concernait la mort malheureusement, la mort restait et resterait toujours la plus forte. En tout cas, faire des transactions avec cet homme était toujours intéressant, dans la mesure où l'homme réussit à trouver des objets que nul autre ne pouvait récupérer, dû à sa capacité à voyager entre les mondes (dommage que Bae ne soit pas dans un homme avec de la magie …).

Le ciel au-dessus était presque d'un bleu clair, les dernières étoiles persistant encore, l'endroit restait calme au demeurant. Les plaines sauvages n'étant pratiquement pas habitées, c'était ainsi le lieu idéal pour ce genre d'affaire, trop de monde un tant soit peu cultivé désireraient ce qu'il y avait dans la boîte, Rumple était impatient de l'ouvrir ! Or, il savait pertinemment que l'autre homme ne le permettrait pas, tant que le deal n'était pas conclu. Pourtant, comme cela serait si facile d'arracher la caissette des mains Jefferson, il ne pourrait lui résister, malheureusement, le petit homme était lié par un serment : nul ne brisait un deal, pas même sa propre personne ! Si lui-même commençait à briser des deals, alors plus personne ne les respecterait n'est-ce pas .

Une autre solution consistait à prendre les mains du chapelier par magie et les lui rendre s'il pouvait récupérer l'objet en question ; une méthode cruelle, gratuite, amusante au passage, mais qui ne servirait à rien, plus jamais l'homme ne voudrait faire de deal avec lui ensuite. Une vision concernant l'homme au chapeau lui était apparu, il avait encore besoin de ses services par la suite ....

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L'homme, si tout du moins on pouvait le qualifier ainsi émit un petit rictus aigu, perçant presque, le genre de rire qui pouvait devenir très rapidement agaçant mais avec lequel il fallait composer lorsqu'on faisait affaire avec Rumpelstinskin qui devait très certainement prendre beaucoup de plaisir à perturber la psyché de ses interlocuteurs avec ce son qu'on pourrait assimiler à un crissement de craie sur un tableau d'ardoise noire, ou un moustique particulièrement vorace bourdonnant contre l'oreille d'un garçon endormi avant de lui sucer le sang toute la nuit… Mais, dans n'importe quelle situation, il fallait se méfier du magicien. Il pouvait transformer n'importe qui en insecte si bon lui semblait. La mâchoire du Chapelier se crispa à cette seule pensée, mais professionnelle elle se contracta pour esquisser une sorte de sourire à l'adresse de son client, car c'était de ses services dont on avait besoin à présent.

« Mon ami, je fais toujours bon voyage saviez-vous ? Je vois en effet que vous avez apporté ce que je désirais, chéri, maintenant reste à savoir ce que vous désirez en retour ! »

Il est vrai que le lutin voyageait rapidement en se téléportant de son imposante demeure jusqu'à un lieu de rendez-vous quelconque dans tout le pays. Jefferson, bien qu'il savait voyager entre les mondes, n'avait jamais réussi à atteindre ce degré de perfection dans l'art téléportation. Et surtout, il avait besoin de son fameux chapeau dont il ne se séparait jamais. Mais Rumpelstinskin, malgré ses grands talents n'avait jamais su effectuer seul de tels voyages et les deux hommes concluaient souvent quelques arrangements pour se venir en aide mutuellement lors de quelques périlleuses expéditions. Le magicien était bon payeur d'ailleurs. Le Chapelier appréciait. Pourtant, peut être par manque d'ambition ou sage décision, il ne lui était jamais venu à l'idée d'envier le pouvoir maudit du Dark One. Le jeune homme sourit :

« Ma foi, voyager rapidement ne signifie pas forcément voyager confortablement, mais je veux bien vous croire. »

Il avait bien entendu ce que son client attendait de lui. Son chapeau qui leur ouvrirait un passage vers un autre endroit en un autre temps. Mais que désirait-il de son côté ? Le confort bien entendu ! Un peu d'or pour subvenir à ses caprices et aux besoins de son tout jeune enfant qu'il ne savait pas encore éduquer raisonnablement. Il lui faudrait bien un jour arrêter ses sombres activités pour pleinement s'occuper de Paige, mais à vrai dire il ne savait pas trop comment cesser un petit commerce qui lui plaisait plus que tout. Jefferson agissait en effet avant tout pour le plaisir de découvrir de nouvelle contrée, la soif de l'inconnu et le goût du frisson face au danger. Son sourire s'élargit en même temps que celui de l'homme au visage grêlé alors qu'il retirait son fameux chapeau de son sac :

« Allons Rumplestinskin ! La même chose que d'habitude ! Un peu d'or ! Beaucoup ! Mais surtout de l'aventure ! Où allons-nous cette fois-ci ? »

La tête pleine de rêves quant aux futures découvertes qu'ils feraient se traduisant une vive étincelle dans son regard, Jefferson guetta un quelconque signe du Dark One, prêt pour un nouveau voyage.

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Quel dommage que ce fameux chapeau, ne soit pas capable de mener aux mondes sans magies. Or, cela restait tout de même un très bon moyen de voyager entre les différents royaumes, d'ailleurs, le petit homme se demandait souvent où Jefferson c'était procurer un tel objet. Car, aussi curieux que cela puisse paraître, la trouvaille de ce chapeau n'était pas de son œuvre, à moins que ce soit le chapelier lui-même, qui avait confectionné le chapeau magique, peut-être. Quoiqu'il en fût, le chapeau en question serait très utile maintenant, afin d'aller dans un endroit tout à fait différent de celui où ils se trouvaient.

Prenant d'un geste théâtral le fameux objet, le Dealmaker le jeta à terre, ce qui fit réagir la magie contenue dans le chapeau et le fit tournoyer. Au fond de lui, le Dark One avait peur, eh bien, les choses tournoyantes ne lui rappelaient pas de bons souvenirs, c'était une peur stupide au demeurant, une peur qu'il ne montra pas. Si son associé apprenait cette peur, il se couvrirait de ridicule et ne serait plus jamais crédible, un comble pour une créature sensée inspiré de la peur, n'est ce pas. Portant de nouveau son attention sur Jefferson, celui-ci attendant sûrement une réponse, Rumple répondit alors :

« Je te laisse deviner mon cher, suis-moi si tu veux savoir ! »

Avec un dernier rire strident, le Dark One plongea dans le portail d'entre les mondes, à la façon d'un gosse insouciant, fort heureusement, le magicien était parfaitement conscient de ce qu'il faisait. Toutefois, le petit homme n'atterrit pas directement dans le monde en question mais, plutôt dans une sorte de salle ronde comportant de nombreuses portes. À partir d'ci, le maître de cérémonies serait l'homme au chapeau, car, lui seul savait parfaitement les différentes règles régent un tel voyage, le faire seul serait presque du suicide.

C'est ainsi, que le magicien attendit patiemment que son acolyte arrive, inspectant avec beaucoup d’intérêt les différentes portes. Des symboles se faisaient voir au-dessus de celles-ci, sûrement en signe d'indication des mondes auxquels elles menaient, rapidement Rumplestiltskin trouva la porte correspondant au royaume en question. Le symbole représentait deux serpents mêler l'un dans l'autre, une sorte de représentation du chaos ou encore de l'éternel recommencement, jamais de début, jamais de fin. Le sorcier savait une chose, le nom de cet endroit : Fantasia, à quoi devait-il s'attendre, il ne le savait pas vraiment, peut-être une aventure périlleuse ou tout à fait tranquille, cependant Jefferson semblait vouloir des sensations fortes (faire avec un pacte avec le Dark One apportait généralement ce genre de satisfactions).

Le petit homme savait également, que ce Pays fantastique, avait eu quelques problèmes (comment le savait-il, était là une autre histoire), il espéra que le tout ne soit pas détruit. En attendant, il repensa à ce qu'il désirait acquérir le bas, quelque chose qui lui serait fortement utile, utile à sa quête, et peut-être même trouverait-il en ce lieu, un moyen de voyager dans un royaume sans magie ? Malheureusement, le petit homme n'y croyait pas trop, cela ne serait que trop beau.

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Le lutin n'avait pas attendu plus longtemps et s'était élancé dans le tourbillon violacé du chapeau. Jefferson en sa qualité de passeur suivit son client de près et s'élança à son tour dans ce gouffre aux mille nuances de violet. La plupart des gens aurait trouvé cette expérience inquiétante, effrayante même, mais en réalité l'homme adorait ces voyages et ne saurait comment s'en passer. La requête de Rumpelstinskin était une nouvelle occasion de joindre l'utile à l'agréable pour le père de famille qui avait une bouche à nourrir et l'âtre d'une cheminée à garder chaud. Les lèvres légèrement pincées pour éviter d'avaler un peu de fumée, il se laissa tomber prestement vers le point de convergence de ce nuage de spirales. L'expérience n'avait rien de dangereuse, mais l'odeur âcre de la fumée n'était pas des plus agréables. En quelques instants, l'homme se retrouva dans la salle des portes qu'il avait maintes et maintes fois visitée. Le Dark one l'attendait avec une patience précipitée.

Jefferson balaya du regard les différentes entrées. La petite rouge bien proprette du Pays des Merveilles lui faisait de l’œil. Ou encore cette étrange porte en bois bleue dont l'encadrement brillait comme le miel au soleil. Il n'irait pas ici, ni là. Peut être là-bas ? Non. Ou par-ci ? Il se rapprocha de son complice et découvrit la réponse devant une façade aux serpents emmêlés s'avalant mutuellement la queue. Un Ouroboros ? L'Immuable commencement. L'Immuable fin. Une histoire sans fin. Fantasia.

Comment y accédait donc ? Quelles étaient les règles qui régissaient cette contrée fabuleuse de tous les possibles ? Rumpelstinskin l'interrogeait d'un regard impatient. Jefferson le comprenait parfaitement. La seule idée de ce pays attisait violemment sa curiosité. Il s'y était rendu une fois ou deux. Il ne savait plus très bien. Le temps avait tendance à se distendre et s'écouler différemment d'un endroit à l'autre. L'homme sourit en prenant une mine faussement boudeuse :

« Quoi ? On ne retourne plus dans cet atroce monde en noir et blanc ? »

Il remua énergiquement sa sauvage tignasse à la recherche du moyen de rentrer. Fantasia. Livre. Enfant. Imagination. Une clé ? Non. Comment le gamin avait réussi à faire le voyage ? Entrer n'était pas un problème en soi. Encore fallait-il être sûr des modalités pour en ressortir. Chaque monde avait ses règles et mieux valait les connaître avant d'entreprendre un voyage. ... ...

« Je sais ! s'écria l'heureux passeur en élevant théâtralement son bras droit dans une posture de victoire. Fantasia n'existe pas ! »

Devant la mine surprise mais visiblement intéressée du petit homme, Jefferson précisa le fond de sa pensée avec une fierté non dissimulée :

« C'est très simple Rumpelstinkin. Il n'existe pas. Il reste à l'inventer. Nous devons le faire exister dans nos têtes... euh... dans notre imagination, nos rêves ! C'est ça qui le fait apparaître. Je rêve d'un arbre, il y aura un arbre ! C'est follement excitant ! »

L'homme leva un index en signe d'avertissement et poursuivi ses explications :

« Mieux vaut toutefois ne pas s'y attarder. L'oubli est le pire danger là-bas. Il suffit de ne plus se rappeler un détail de notre histoire et le monde recommence à disparaître. Heureusement nous sommes deux, ce sera plus facile de se souvenir de la perception de cet univers. »

Jefferson s'arrêta là pour mettre directement en pratique son propos. Il posa une main sur la porte mystérieuse, ferma les yeux, un large sourire aux lèvres et commença à imaginer.

« Je vois un pays où l'herbe est verte et tendre et où les montagnes parlent... »

L'histoire commençait.

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L'histoire sans fin commençait en effet, mais pouvait parler d'un début lorsqu'une histoire ne ce fini jamais ? Fantasia mourrait, naissait, changeait, dans des cycles infinis, contrés sans frontières tant que les humains rêvaient, que se passerait-il alors si ceux-ci cessaient d'imaginer ? Rumplestiltskin ne pouvait le dire, de toute façon ce n'était pas son affaire en cet instant, il imaginait lui, imaginait avec son compagnon Jefferson et il vit des montagnes, vit des créatures étranges chevauchant des escargots ou des chauves-souris, vit un étrange dragon traversé le ciel.

C'était follement amusant et il fit part de ses idées au chapelier, accompagnant ses dires par un rire suraigu, vraiment, c'était la façon la plus amusante pour entrer dans un nouveau monde. Il imagina tout un tas d'autres choses, son esprit fleurissant d'idées tout aussi farfelue les unes que les autres, pourquoi pas des arbres doués de paroles, des oiseaux aux mille couleurs, des sorcières, des lutins férus d'astronomie, des paysages d'herbes infinies, de grandes forêts, des mers déchaînées ou calmes. Au fur et à mesure que les deux hommes créaient, le symbole au-dessus de la porte s'anima comme s'il était devenu soudainement vivant.

Eh bien, ce n'était pas tout à fait vrai, cela voulait seulement dire que le monde s'ouvrait à eux, que la magie faisait son œuvre, bientôt ils fouleraient l'herbe de ce monde fantastique. Le petit homme avait grand hâte de pouvoir le faire, sentir un nouveau soleil sur sa peau scintillante, respirer un tout autre air, rencontré les créatures qu'ils avaient tous deux crées (et surtout ne pas trop s'emballer, ne pas crées des monstres trop dangereux, quoique, cela puisse être distrayant). Quoi qu'il en soit, la porte s'anima à son tour, un trait apparaissant au milieu, créant deux battants qui s'ouvraient lentement.

Le cœur du magicien battait à la folie, son excitation montant d'un cran, le faisait monter comme sur des ressorts, le Dark One ne put s'empêcher de sautiller sur place, son rire s'accentuant, battant des mains. Parfois, Rumple pouvait avoir des manières d'enfant, les manières d'un gamin ayant un réel problème mental, ayant une bonne capacité à être flippant. Petit à petit, un paysage se faisait voir dernier la porte, un paysage qui était sorti tout droit de leur imagination n'est ce pas, s'il ne lui était resté encore un zeste de raison, le petit homme se serait alors jeter tête première dans ce monde merveilleux.

Or, il n'avait pas demandé l'aide de Jefferson pour rien, savait, reconnaissait, que sans son aide il ne tiendrait guère longtemps et que donc c'était à lui, le guide, à qui revenait le droit d'être le premier à fouler l'herbe. Cela avait un côté frustrant et une nouvelle fois, l'envie de voler le chapeau à l'autre homme traversa son esprit, seulement, des centaines et des centaines d'années à passer des deals sans les briser avait marqué son esprit, jamais il ne pourrait le faire, le deal ne comportait pas le vol de l'objet magique. Enfin, la porte fut grande ouverte, révélant tout ce qui avait derrière, un vent léger vint virevolter dans leurs cheveux, comme une invitation à entrer et découvrir.

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Une multitude d'images se bousculait dans la tête du passeur de mondes. Des couleurs chatoyantes caressaient joyeusement sa rétine. Ainsi leur Fantasia ne serait pas un triste monde fait de noir et de blanc, comme le pays de ce cher Frankenstein. L'univers dans lequel ils pénétraient été envahi d'un long ciel bleu où volaient de blanc nuages. L'insigne de la porte rayonnait d'une lueur brûlante à la manière d'une étoile naissante. Jefferson, ébloui, baissa les yeux et découvrit avec joie des herbes folles jalonnaient la terre. Autour de lui, tout n'était que forêts bavardes et montagnes chantantes, ruisseaux au ton clair et ciel parsemé d'oiseaux colorés. Il n'entendait qu'à peine le rire aigu de son acolyte pour ne faire qu'un avec l'immensité de ce nouveau monde. Plus qu'écouter, il vivait la symphonie qui se jouait devant lui. Il avait même l'impression d'appartenir à cet immense fresque comme s'il y avait toujours été. L'imagination des deux hommes croissait sous leurs yeux ébahis. Les images se faisaient sons, se faisaient sens. L'herbes sentait bon l'odeur du printemps et l'explorateur pouvait sentir le parfum de chaque fleurs sans même s'en approcher. C'était comme si les souvenirs agréables figés dans son esprit se cristallisaient tout autour de lui. Le cadre était tellement idyllique qu'il fut même surpris que Rumpelstinskin furent capable de créer un pays aussi joli, un nouvel Eden.

La porte s'ouvrit doucement comme un rideau dévoilerait le début d'un spectacle de marionnette et un monde nouveau qu'ils connaissaient comme s'il avait toujours existé s'offrit à eux. Il restait une dernière difficulté pour y accéder. Le lutin l'avait très bien compris et attendait avec une impatiente tranquillité que l'homme fasse le premier pas. Jefferson sourit devant tant de beauté. Au lieu de franchir la porte qui s'était ouverte, il lui tourna le dos et, tout en invitant son compagnon à le suivre, fit quelques pas et se retrouva au cœur de Fantasia. Ils l'avaient créé ; inutile de franchir une entrée aussi triviale, il y était déjà. Foulant la verdure à ses pieds, il s'approcha d'un imposant pommier. Il y prit une pomme bien rouge qu'il fourra dans sa poche. Il s'adossa au tronc et sourit à son passager :

« Et nous voilà arrivé à bon port si je puis dire. »

L'homme était rayonnant et fier de leur création. Il ajouta aussitôt en désignant le bel arbre fruitier :

« C'est moi qui l'ai imaginé. Ses fruits sont... particuliers. Une bouchée et le rêve prendra fin. On pourra ainsi rentrer sans trop d'encombre. Je ne voudrais pas rester bloquer ici quand la mémoire commencera à nous faire défaut. »

Il cueillit une des plus belles pommes et la lança à Rumpelstinskin, un sourire un brin provoquant sur le visage.

« C'est promis, ce n'est pas un piège. »

Son sourire s'élargit tandis qu'il ajoutait sans dissimuler son excitation :

« Où comptez-vous aller ? »

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Des pommes pour rentré à la maison, c'était original, cela changeait des haricots ou du chapeau, l'idée plus énormément au maléfique lutin. D'ailleurs, celui-ci montra son approbation en lâchant son éternel rire avant de se diriger tout droit vers les montagnes lointaines. Même s'ils venaient de créer ce monde, plus ou moins car Fantasia était et serait, toujours, le petit homme savait exactement ou aller. Ce qu'il désirait se cachait dans les profondes racines des monts enneigés, peut-être protéger par quelques créatures ou encore des pièges, peut-être pas, le Pays imaginaire pouvant être un lieu tout à fait imprévisible.

Quoiqu'il en fût, le Dark One se sentait plus excité qu'effrayer, ses pouvoirs fonctionnaient parfaitement ici, du moins le supposait-il, pourquoi en serait ce autrement ? Sa magie était elle réellement présente dans ces lieux d'imagination ? Un doute s'installa subitement dans son esprit, un doute qui le poussa à vérifier, tout simplement. C'est ainsi, que le magicien conjura une arme, une épée. Celle-ci apparut dans sa main, longue lame à la poignée dorée, ce qui le satisfit complètement, en effet sa magie n'avait aucune entrave ici. Or, cela ne l'empêcha pas de garder ladite épée, appréciant parfois de combattre à l'aide d'une lame au lieu de la magie pure, combattre avec des armes blanches préservant de tout prix.

Toutefois, rien pour le moment ne semblait vouloir leur nuire, des bruits de créatures en tous genres se faisant entendre certes mais, ne se montraient guère en réalité, ce qui déplut légèrement au dealmaker. Eh bien, tout comme son acolyte, le sorcier était avide de sensations fortes, de nouvelles découvertes, d'aventures, c'était une longue quête qu'il avait devant lui, autant qu'elle soit épique n'est ce pas. Peut-être se manifesteraient elle plus tard, il fallait l'espérer. En attendant, Rumple continua sa route, sachant parfaitement que le chapelier le suivait, peut-être voulait-il une arme ? Portant son attention sur l'autre homme, il le jugea du regard, se demandant soudainement si Jefferson était réellement quelqu'un de confiance.

Néanmoins, celui-ci n'était pas en mesure de lui causer du tort, seul son propre poignard pouvait être une arme mortelle, alors, pourquoi se méfier ! C'est ainsi, qu'il fit apparaître une autre épée, qu'il lança ensuite à son guide puis reprit tranquillement sa marche sans un mot. Le temps passa, quelques minutes ou quelques jours aller savoir (le temps en ce monde étrange étant tout à fait différent), jusqu'au moment où enfin (ou pas), un habitant de Fantasia se manifesta. C'était un homme, tout ce qu'il y avait de plus normal, à la peau aussi sombre que l'ébène, contrastant avec sa chevelure de neige cependant, le plus remarque fut qu'il soit monté sur une créature ressemblant à un bison, d'une taille respectable.

L'homme ne semblait pas particulièrement hostile au premier abord, juste curieux, curieux peut être de croiser deux hommes aussi différents l'un que l'autre, pendant un instant, le silence se fit. Rumplestiltskin décida, de rester calme, de ne montrer aucune agressivité au préalable, il était le Dark One certes, or, ce n'était pas une raison pour se comporter comme un sauvage ! Au lieu de ça, il détailla le nouveau venu, devait-il prendre la parole ? À moins que cela n'incombe au guide, après tout Jefferson était un habitué de ce genre de rencontre. Il se tourna donc vers le passeur du monde, un sourire éclairant son visage, ses grands yeux d'ambre brillant d'une lueur d'interrogation, de curiosité également, tandis que l'autochtone descendit de sa mouture, les jugeant également du regard.

Il était plus grand qu'eux deux, d'une bonne tête, était revêtu de cuir ainsi que d'acier, aucune arme ne se faisait voir sur sa personne. Qu'allait-il se passer maintenant ? Le temps semblait figé, comme si le monde retenait son souffle, ce qui était insensée, c'était une simple rencontre non ? Le lutin se fit soudainement la réflexion qu'aucun d'eux n'avait imaginé cet homme à la peau sombre, quoiqu'il ne pût savoir ce que Jefferson avait rêvé exactement, toutefois, il pouvait provenir des songes de quelqu'un d'autre. Les songes pouvaient-ils se mélanger ? C'était une bonne question à poser au chapelier mais, pas pour le moment non, pour l'heure, il fallait établir un contact ...

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Jefferson réceptionna l'épée que lui lança son compagnon et en contempla la lame parfaite. Le lutin ne lui avait pas révélé où il comptait se rendre, mais posséder une arme était toujours plus rassurant en quelque chose mais cela flattait également les ego. Rumpelstinskin pouvait ainsi être fier de sa création créée en aussi peu de temps. Et son guide pouvait jouer les nobles seigneurs avec un aussi bel instrument. Une fois ce petit détail réglé, ils se mirent en route sans que le magicien n'ait pour autant révéler la destination vers laquelle ils se rendaient inexorablement, car s'il avait pensé cette destination, ils finiraient tôt ou tard par l'atteindre. À moins qu'il ne souhaitait faire du tourisme ce dont le passeur doutait fortement.

Au détour d'une nouvelle prairie verdoyante – végétation dense et luxuriante, peut être trop idyllique qui commençait à lasser les voyageurs, un inconnu vint les interrompre de cette morne monotonie. Voyager dans un pays entièrement construit par sa propre imagination pouvait avoir en effet quelque chose d'ennuyant finalement. Ils s'arrêtèrent alors pour dévisager le nouveau venu. Jefferson le détailla avec soin de la tête au pied. L'homme était vêtu d'une armure dont les pièces étaient soit de cuir soit de fer. Sa peau était très sombre et ses cheveux à l'inverse tendaient à imiter la neige qui ne semblait pas exister dans cet étrange pays.

Il ne fallut pas plus de quelques secondes d'observation supplémentaire à Jefferson pour en déduire que l'étranger qui leur faisait face ne venait pas de son imagination. Il interrogea alors du regard son acolyte qui faisait de même à son encontre. C'est alors qu'il comprit que ce personnage ne venait de nulle part car il ne venait pas de leurs pensées. En somme, il n'aurait pas du être présent à ce moment précis, il n'aurait même pas du exister. C'était un fait des plus étranges, un léger contretemps qui rendait certes l'expédition plus excitante mais profondément moins prévisible. Le passeur murmura de telle façon que seule son compagnon l'entendit :
« Si ce n'est ni vous, ni moi qui l'avons imaginé. D’où vient-il alors ? »

L'espace d'un instant l'idée que Rumpelstinskin ait pu lui mentir le saisit. Mais après tout, le contretemps n'avait rien de bien menaçant et ne faisait que tromper l'ennui dans un pays qu'ils connaissaient comme leur poche sans s'y être rendus. Il fixa les cheveux blancs comme le blanc manteau de l'hiver et s'adressa finalement au mystérieux personnage :
« Bonjour monsieur ! Un temps rêvé pour voyager, n'est-ce pas ? »

À ses dires, et avant même que l'homme ait pu répondre quoique ce soit, Jefferson sentit quelque chose de froid se poser délicatement sur le sommet de son crâne et couler finalement le long de ses joues comme une larme serpenterait un visage en proie au chagrin. Il leva tendit la main et vit un flocon se poser dans le creux de celle-ci. Il leva alors la tête et remarqua que le soleil n'était plus et que du ciel tombaient maintenant par milliers la neige qu'il avait imaginée face à la chevelure de l'inconnu. Décidément, ce monde et leur imagination leur échappaient plus facilement que prévu...

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De la neige, de la belle neige blanche et pure tombant en gros flocon sur un paysage verdoyant blanchissant à vue d’œil, quel étrange spectacle. Le sorcier se sentait de plus en plus étonner pas cet étrange pays, qu'il avait pourtant créé de toutes pièces avec Jefferson. Que se passait-il ? Leur création leur échappait elle ? D'autres surprises allaient elles intervenir ? Quoi qu'il en soit, même si cela s'avérait être exacte, rien n'était changer au programme, il était venu ici pour récupérer un objet en particulier, quelque chose qui ne pouvait se trouver qu'à Fantasia alors, les interventions inattendues n'étaient que menus détail. Cela dit, l'homme semblait de plus en plus menaçant en fin de compte, d'une part il n'avait répondu à la remarque du chapelier (ou peut-être ne comprenait-il pas leur langue) mais, le plus important fut qu'une masse d'arme se trouvait désormais dans sa main gauche. Une masse d'arme semblant faite de glace, un bel ouvrage rien à y redire mais, terriblement intimidant si l'on n'était pas le Dark One.

Rumple ne comprenait pas cette soudaine tension dans l'air ni pourquoi cet inconnu semblait vouloir les attaquer, là maintenant sous cette neige abondante, lançant une première attaque. Toutefois, ce n'était rien qu'un détail n'est ce pas, d'un claquement de doigt il pourrait facilement se débarrasser de ce nouvel ennemi. Du moins, c'était ce qu'il crut au premier abord, sa magie faisait défaut, peut-être était ce la personne à l'origine de cette créature qu'il fallait détruire non pas la création en elle-même . En attendant, ils devaient se défendre autrement, le petit homme se félicita alors d'avoir eu la présence d'esprit de se munir d'épées, tout en se roulant par terre afin d'éviter le premier coup, il espéra que Jefferson eut la même idée. Oh, le magicien faisait confiance à son associer pour avoir de bon réflexe lui aussi, après tout cela ne devait pas être la première situation dangereuse qu'il devait affronter, normalement. L'homme couleur d'ébène porta une autre attaque, faisant tournoyer sa masse d'arme au-dessus de sa tête, n'ayant pas l'air tout à fait décider qui du lutin ou du chapelier il attaquerait de nouveau.

Le plus étrange fut que l'homme soit d'une curieuse lenteur, tout dans ses mouvements trahissait une certaine mollesse, comme s'il n'était pas tout à fait réveiller ou engluer dans l'air. Cela le rendait donc moins difficile à éviter, ce qui n'était pas négligeable compte tenu du fait que ses attaques étaient particulièrement agressive et forte surtout, au vu de l'arbre qui, venant de prendre un coup, avait purement et simplement explosé sous le choc. Inquiétant, très inquiétant tout cela et autre curiosité, l'animal lui c'était éloigner, comme si l'homme n'avait voulu qu'il prenne part à l'attaque ou … Ne voulait pas qu'il se prenne des coups d'épée ? Ou était-ce plus pratique d'attaquer deux hommes en ayant les deux pieds par terre ? Rumplestiltskin n'en avait pas la moindre idée, à vrai dire, l'ancien fileur était trop occupé à se défendre du mieux qu'il pouvait, portant des coups d'épée à la créature venue de nulle part. Certains de ces coups touchèrent l’ennemi, ne le blessant pas de manière conventionnelle, les blessures faisaient disparaître des parties de l'homme, infime partie, mais le faisait disparaître.

Un ennemi lent donc, disparaissant mais, si fort et déterminant, ce qui poussa Rumple à se demander où était la personne à l'origine de la créature et comment la trouver ? Une petite voix dans sa tête alors se demanda, tout pendant qu'il attaquait de nouveau avec tout autant de conviction que son ennemi, s'il ne serait pas plus intelligent de tout simplement disparaître et réapparaître ailleurs. Or, la magie était imprévisible ici, le lutin ne pouvait pas réellement calculer où ils atterriraient, peut-être dans un repaire d'hommes lents mais, monstrueusement fort. De plus, une silhouette incertaine se dessinait au loin, le coupable de cette création ? Cette nouvelle découverte, n'empêcha pas le dealmaker de continuer à donner de furieux coups d'épée, essayant tant bien que mal d'atteindre la tête, était ce lui où leur ennemi était plus grand que quelques minutes plus tôt ? Ou alors, il s'enfonçait dans la neige tout simplement, son camarade avait-il une idée pour se sortir du pétrin ? Le chapelier était un homme plein de ressources.

Soudainement, une voix caverneuse retenti dans l'air enneigée, tout autour d'eux, une voix les menaçant, une voix qui affirmait qu'ils n'auraient pas ce qu'ils cherchaient, ce qui était déconcertant tout en levant un voile de mystère, peut-être, la créature et la silhouette étaient ici dans le but de protéger l'objet visiblement, cela signifiait également que, d'autres embûches se trouveraient sur leur route … Pourtant, le Dark One se sentait confiant dans sa quête, juste agacer par ce malheureux contretemps.

Informations. : Messages : 1489 Date d'inscription : 26/02/2013

L'inconnu ne releva nullement les propos amicaux de Jefferson. Il se contenta de fixer la main qu'il lui avait tendue. Son regard semblait ailleurs, vide de toute sensation si bien qu'on aurait pu avoir la désagréable impression que soit l'étranger n'avait pas de véritable conscience à lui, soit il se fichait royalement de lui – ce qui était plutôt blessant. Le passeur passa alors doucement sa main derrière ses cheveux pour les remuer frénétiquement et feindre, mine de rien, qu'il n'avait jamais esquissé un geste envers le guerrier. Mais le résultat restait le même, il venait malheureusement de subir ce qu'on pourrait appeler un vent magistral qu'il ne pouvait sciemment ignoré et qui se manifesta violemment dans le paysage. En effet, une rafale folle et froide vint balayer son visage sans crier garde comme pour lui infliger une deuxième fois l'humiliation qu'il avait dû endurer. Jefferson essuya alors la neige qui avait été projetée sur son visage et, frissonnant, se maudit d'avoir pu penser, même involontairement, à un temps aussi peu clément.

Mais, le climat et sa dignité n'étaient à dire vrai que le cadet de ses soucis... Le guerrier à la peau mât et aux cheveux blancs semblaient s'être réveillé à nouveau, comme s'il venait enfin de remarquer une deuxième fois leur présence. Il fronça les sourcils et exhibant une masse d'arme qu'il n'avait pas jusqu'alors fendit l'air dans sa direction sans aucune retenue. Jefferson se jeta sur le côté pour éviter le coup qui aurait bien pu réduire sa tête en une espèce de bouillie informe et se tint en garde, l'épée devant son bras tendu pour le protéger. Leur adversaire, sous le poids d'une colère aussi soudaine qu'inconnue, semblait se métamorphoser en quelque chose de beaucoup plus inquiétant. Ses muscles se bandèrent pour doubler de volume tandis que la pigmentation de sa peau se faisait plus sombre que jamais. Ils n'avaient plus devant eux un homme mais un monstre bien décidé à les tuer et à ne surtout pas les épargner.

Il n'avait pas fallu davantage de démonstration d'animosité à leur égard pour que Rumpelstinskin n'en vienne à utiliser la magie pour se débarrasser de leur agresseur. Malgré les gestes qu'il venait d'effectuer, rien ne se produisit, et, paniqué, le passeur vit son acolyte charger sur la chose armée de son épée sans l'assistance de ses pouvoirs magiques. Quelque chose paraissait les bloquer et le combat pourrait très vite dégénérer et tourner à leur défaveur, bien qu'ils fussent initialement en supériorité numérique. Le lutin se battait plutôt bien pour un magicien et lui faisait même plusieurs entailles, de toute part du corps du colosse. Néanmoins, le monstre ne saignait nullement et à la place des endroits où le Dark One l'avait touché, à l'endroit où sa peau était blessée, il n'y avait plus rien, la chair semblait s'être évaporée. Jefferson prit part à son tour au combat à mort qui se déroulait dans ce paysage d'hiver déchiré par des vents violents qui ne cessaient d'amplifier. Il réussit à toucher leur adversaire au talon, puis à la cuisse et une nouvelle fois au talon, n'hésitant pas à rouler dans la neige pour éviter les attaques frontales du monstre qui ne semblait ressentir nullement la douleur.

L'homme regarda son compagnon et d'un seul coup d’œil compris ce que celui-ci projetait. Il prévoyait en effet de décapiter proprement le colosse. Ils s'élancèrent alors chacun d'un côté de l'adversaire dans l'espoir de réussir leur entreprise. Par chance – ou malchance puisque tout à Fantasia est relatif – l'attention du guerrier se porta plutôt sur Rumpelstinskin qui dut parer et esquiver les coups de massues qu'on lui assénait. Jefferson, de son côté, réussit à se glisser derrière l'ennemi et à se hisser sur ses épaules où il planta son épée pour lui trancher la gorge, ce qu'il ne réussit qu'à moitié. Le monstre se débattit alors et ,secouant vivement la tête, tenta de projeter son assaillant. Mais il tint bon, en tenant ferment le pommeau de son épée dont les motifs inutiles finissaient par entailler sa chair tant il serrait fort. Alors qu'il pensait lâcher prise, la lame glissa le long de la nuque du guerrier qui céda et tomba sur le sol où elle se désintégra automatiquement. Jefferson de son côté, à bout de souffle, se laissa choir sur l'immense tapis de neige et y demeura allongé pour reprendre ses esprits.

Mais, le bison qui jusque là s'était fait absent vint à la charge près à les encorner chacun leur tour. Sa course folle fut cependant arrêté par le corps du colosse qui l'attrapa brusquement, lui arracha la tête pour la poser sur le trou béant au-dessus de son cou. Et, comme une variété exotique de Minotaure fonça droit sur le passeur épuisé qui n'avait le temps d'esquivé. Il était désormais beaucoup plus rapide et ses cornes qui semblaient s'allonger et se multiplier en divers ramifications au fur et à mesure qu'il s'approchait de sa proie ne faisaient qu’accroître la menace qu'il représentait. Alors qu'il sentait sa dernière heure sonner, Jefferson ferma les yeux et eut une dernière pensée pour sa petite fille qu'il avait une nouvelle fois laissée seule à la maison.

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La situation dégénérait vraiment beaucoup trop, voila maintenant que le colosse avait désormais la tête d’un bison sur les épaules et fonçait tête baisser sur son acolyte, ses cornes devenant de plus en plus menaçante au fur et à mesure qu’il s’approchait. Oh, Jefferson aurait été quelqu’un d’autre, le magicien ne s’en serait pas soucier plus que ça, après toutes des pertes était toujours à prévoir dans ce genre d’expédition seulement, l’homme était utile pour revenir dans leur monde et … Rumplestiltskin n’était pas homme à laisser une pauvre petite fille sans père, que deviendrait Grace sans son cher papa ? De ce fait, faisant preuve d’un courage ou d’une témérité qui ne lui était guère familier, le petit homme fit rapidement apparaître une boule de feu qu’il projeta sur le dos du monstre.

Ne brûlant pas la bête, celle-ci eut au moins le mérite de détourner son attention, le faisant foncer sur lui-même au lieu du pauvre chapelier, lui donnant alors une chance de reprendre son souffle. Attendant le dernier moment pour s’esquiver par magie, le lutin disparu pour réapparaître derrière le dos de l’homme bison, rendant celui-ci quelque peut fou, désorienté. Rumple, ne cessa de le harceler, espérant peut-être l’épuiser tout en cherchant un moyen de le mettre à mort, peut-être en arrachant le cœur ? Toutefois, son petit manège ne dura guère longtemps, la ne voix retentissant de nouveau, plaidant pour que cela cesse, qu’il n’y avait pas d’issu à ce combat. D’où venait cette voix ? Le dealmaker ne chercha guère longtemps, la silhouette mystérieuse s’approchant assez près pour que finalement, ils puissent la voir dans toute sa splendeur.

Quelle splendeur en effet, ce n’était qu’un gosse, du moins avait ce l’air d’un gosse, un garçon d’âge moyen. Une telle créature aurait eu un indice sur elle, indiquant une certaine malignité pour contrôler un tel monstre ainsi que proféré de telles menaces, pourtant ni son visage, ni son regard ne trahissait un tel trait de personnalité. Ce n’était qu’un gamin qui semblait à la fois perdu et contrarier, la voix se fit alors à nouveau entendre, venant de la gorge frêle du garçonnet :

« Vous êtes vilains, vous allez casser mon jouet ! »

En attendant, le Minotaure c’était arrêter, regardant autour de lui de son air bovin, plus du tout menaçant. Le Dark One lui-même, ne savait plus ou donner de la tête, cet enfant était soi un piège, soi un enfant très perturbé, soi un être malin voulant se faire passer pour une petite chose innocente. Il ne savait décider quoi mais, se méfiait énormément, une petite voix dans sa tête lui murmurait que quelque chose clochait. La voix qui les avait menacé plus tôt, provenait elle de l’enfant aussi ? Ou d’une autre créature étrange ? Jetant regard complètement déconcerté à Jefferson, le petit homme s’approcha du petit garçon, voulant alors poser une main sur l’épaule de celui-ci, sa main le traversa tout bonnement.

De mieux en mieux, ce pays était donc vraiment bizarre n'est ce pas, heureusement que l’objet convoité en valait largement la peine, que faire maintenant ? Le dealmaker avait presque envie de tourner le dos aux deux entités et tout simplement continuer sa route en compagnie de son guide, or, que se passerait il a ce moment-là ? Le combat reprendrait-il ? Le gamin révélerait-il sa vraie nature ? Rien du tout ? Finalement, il demanda :

« Qui est tu ? »

Rumple, avait toujours eu une sorte de faible pour les enfants, sauf celui-ci, parce que celui-ci n’était peut-être pas un véritable enfant, quelque chose qui allait devenir un monstre hideux, finissant le travail de l’homme bison. L’homme en question d’ailleurs, c’était éloigné du groupe, dans une position grotesque afin de brouter l’herbe sous la neige immaculée, néanmoins sa tête était trop lourde pour son corps, le faisant alors bousculer vers l’avant. Le magicien ne savait s’il avait envie d’en rire ou de grimacer, quoi qu'il en soit, la neige elle continuait à tomber à gros flocons, était-ce l’enfant qui contrôlait ça aussi ? Que de questions qui lui brûlaient les lèvres, tout comme l’envie de faire disparaître ce môme, sa magie pourrait peut être fonctionné, même contre un ennemi intangible. Alors, discrètement, le magicien prépara quelque chose …

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« Je vois une foule en délire. »

Qu'est-ce que tu veux ?

L'homme avait cru voir sa dernière heure arrivée alors que la bête chargeait droit sur son corps étendu sur le sol. Son souffle lui revenait mais les cornes de la créature n'était déjà plus qu'à quelques mètres de sa tête. Alors que son sort semblait signé une bonne fois pour toute et que sa fin n'aurait rien de plaisante, une boule de feu vint se loger près du monstre, puis une autre. La chose tourna alors sa gueule vers le fautif et fonça droit sur Rumpelstinskin. Contre toute attente, son compagnon lui était venu en aide, risquant sa propre vie. Il n'avait jamais été question de se sauver l'un l'autre dans leur nombreux contrats et voyages entre les mondes. Mais d'un autre côté, ils s'étaient sortis ensemble de plus d'une situation périlleuse et celle-ci n'était peut être pas la pire après tout. L'espoir revint dans le cœur du passeur qui palpa doucement la neige qui l'entourait et s'appuya sur la terre gelée pour se redresser. Une fois sur pied, il se glissa à une distance raisonnable du combat afin d'analyser le plus calmement possible la situation – si tant est qu'on puisse réellement rester calme lors d'une pareille attaque. L'homme brandit une nouvelle fois son épée qu'il avait pensé à récupérer et se tenait prêt à repartir à l'assaut lorsqu'une fois plaintive le coupa dans son élan : « Vous êtes vilain. Vous allez casser mon jouet. »

Jefferson sursauta et se retourna avec hargne vers la silhouette qui venait de pousser cette plainte. Le timbre de sa voix était particulière et la peine qu'elle tentait d'exprimer semblait totalement feinte ce qui n'arrangea pas l'inquiétude de l'homme. Il se rapprocha et rejoignit Rumpelstinskin, l'air surpris face à ce qui ressemblait à un enfant mais ne semblait pas en être un. Le passeur le détailla de la tête au pie avec la plus grande curiosité et une certaine colère le saisit alors que son acolyte tendait à se montrer aimable à son encontre : « Qui es-tu ? ». La seule idée d'avoir failli y rester à cause des caprices d'un horrible morveux l'irritait au plus au point.

« Mais on s'en fiche de qui c'est ! Son jouet a failli nous tuer ! »

Le dit jouet se comportait désormais de manière pacifique et comme on attendrait d'un bison. L'espèce de minotaure broutait de l'herbe sous la neige ce qui lui donnait un air assez ridicule. Jefferson pointa un doigt accusateur sur la créature qui les avait dérangés dans leur voyage.

« Ton jouet-là, tu vois, c'était lui ou nous, le gronda-t-il. »

Il avait du mal à se remettre de l'affrontement et son caractère s'en était légèrement gâté. Le sourire narquois du gamin n'arrangeait rien à son humeur d'ailleurs. Ce garçon n'était pas normal pour la simple et bonne raison qu'il n'aurait jamais du exister comme il n'avait pas été imaginé. Jefferson croisa les bras et toisa avec dédain le garnement :

« Bon. Qu'est-ce que tu veux ? »

La tempête ne cessait pas d'empirer et le passeur commençait à souffrir de la subite baisse des températures.

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Rumplestiltskin, n’était pas certain que réprimander le gosse soit une bonne idée, après tout ils n’étaient pas sur de savoir ce qu’il était vraiment. En attendant, il ne pipa mot et continua de préparer son sort en cachette, derrière son dos, pensant à une sorte de cage ou des liens. Les gamins lui, semblaient entre les larmes et la colère, ses yeux s’agrandissant, son visage commençant à la fois à devenir hideux et inquiétant. Somme toute, le magicien sentait qu’il avait eu raison de se méfier d’une telle créature, même s’il avait voulu être aimable, eh bien, autant rester aimable face une chose capable de contrôler un monstre, n’est ce pas. D'ailleurs, le dit gamin ne répondit à sa question, semblant préparer quelque chose de son coté, la situation devenait sérieusement inconfortable.

De ce fait, avant que la chose ne puisse réagir, avant que quoi que ce soit de fâcheux ne se manifeste de nouveau, le Dark One, lança son propre sort. Ce fut un savant mélange entre une cage et des liens qui auraient pu passer pour de lourdes chaines en fer avec des barreaux solides tout autour de la silhouette entravée. Evidemment, le gamin n’approuva en aucun cas cette plaisanterie et hurla, hurla d’un cri abominable, quelque chose allant du grave au suraigu, qui en sortait donc pas d’une gorge humaine, ce n’était tout bonnement pas possible. Rumple, n’avait aucune idée de combien de temps son piège fonctionnerait et lançant un regard vers son compagnon, s’éloigna prestement, sans aucun regard en arrière.

L’enfant hurla d’autant plus, proférant de nouvelles malédictions, des insultes puis finit par passer dans une langue inconnue au dealmaker, ce qui était une surprise étant donné le nombre de langages qu’il connaissait. Sa magie, était différente ici, un instant l’idée de se téléporter directement à l’endroit de son désir effleura son esprit, peut-être pour la deuxième ou troisième fois depuis qu’ils se trouvaient dans ces lieux étranges. Quoi qu'il en soit, le Minotaure ne se souciait aucunement du sort de son maître, continuant vainement à chercher de l’herbe sous la couche de neige, avançant péniblement à cause de sa trop grosse tête. Aurait-il été dans un jour généreux, le lutin aurait changé l’homme bison entièrement en bison (et s’en serait peut-être servi comme monture) mais, il ne souhaitait pas user de sa magie pour rien.

Quels genres de dangers les attendaient-ils encore ? L’origine de la bête et de l’enfant serait-il découvert ? Reviendrait il a la charge ce gosse bizarre ? Rien ici n’était prévisible, visiblement, ce qui donnait un peu de piment à cette quête. Au loin, les montagnes se dessinaient, leur sommet glacé, leur base cacher par la neige continuant à tomber, de façon plus calme cependant. Les cris eux, ne se calmaient pas toutefois, gagnant en intensité même, le magicien se sentait contrarier, il n’aimait pas être contrarié. Le gosse finirait par ameuter d’autres monstres, des ennemis ou des amis, encore des choses qu’ils n’avaient pas imaginé . L’enfant aurait été fait de chaire, il lui aurait arraché les cœurs or, l’emprisonner relevait déjà de l’exploit, étant donné que des liens et une cage ordinaire, ils les auraient traversés comme du vide.

Soupirant, le petit homme décida de tenter autre chose, de faire disparaître tout simplement cette menace. Malheureusement, ce n’était pas aussi simple qu’il n’y paraissait, ils n’étaient pas la forêt enchantée ici, il lui suffisait pas de claquer des doigts (oh, comme c’était pratique de bêtement claquer des doigts). Se concentrant, Rumple se surprit à entrer en confrontation avec l’enfant monstre, celui-ci rétorquant avec la même force, ce qui était à la fois déconcertant et effrayant, pourtant il se trouvait encore dans sa cage. Le lutin, se concentra, les minutes passèrent et les attaques contre sa personne se faisaient plus vicieuses, il finirait par être blesser au bout d'un moment !

D’un point de vue extérieur, cela ne devait pas paraître très impressionnant, à part ce long ruban de magie couleur mauve se dirigeant tout droit vers la cage. Du sang perla sur son front, sa cheville se réveilla après des siècles, le torturant, une grande fatigue s’installa sur ses épaules à la façon d’une chape de plomb. Un peut plus et, le lutin aurait disparu, à la place du gamin, qui laissa alors derrière lui un long cri déchirant, plus atroce que tous les autres, promettant avec une conviction terrible qu’il reviendrait. L’emplacement qu’il occupa quelques secondes auparavant était désormais occupé par, une ombre, celle de l’enfant probablement.

Le sorcier se sentit alors légèrement mal à l’aise, il connaissait que trop bien les ombres, n’en avait pas un souvenir très agréable. Or, celles-ci ne désiraient en aucun cas le conflit, du moins était-ce l’impression qu’elle donnait, à rester là immobile, recroqueviller sur elle-même. Ils pouvaient reprendre leur route, ce qu’il fit sans un mot, ne voulant pas montrer à quel point cette confrontation avec l’entité l’avait affecté. Oh, il ne pensait pas que cela soit permanent, juste un vilain moment à passer. Reportant son attention sur Jefferson, le dealmaker s’exclama alors, de sa voix toujours aussi délirante :

« Nous voilà enfin débarrassés de cette chose, je n’aurais pas cru que l’on puisse tomber sur un tel phénomène, croyez-vous qu’il existe d'autres personnes capables de voyager entre les mondes ? Peut-être qu’il existe d’autres possibilité, autre que le chapeau ou les haricots. »

Intéressante perspective, à creuser si cela était à leur porter, d’autres moyens de rejoindre Bae sans crée la malédiction ? Cela ne serait peut-être pas une mauvaise chose. En tout cas, le temps changea, la neige s’arrêtant doucement, un trou perçant les nuages, faisant alors réapparaître le soleil ainsi que la lune, astres lointains et indifférents à leurs préoccupations …

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En route pour Fantasia !

On fait moins le fier maintenant !

Jefferson craquait littéralement. Le rire suraigu du garçonnet avait le don de le mettre hors de lui. Cette façon de se plaindre en se moquant ouvertement d'eux. Si encore son jouet n'avait pas tenté de le tuer, il aurait peut être consenti à prendre sur lui pour rester de meilleure humeur. Mais ce n'était pas le cas, et l'homme ne se sentait nullement touché par cette chose au visage enfantin. Il n'eut même pas un pincement au cœur lorsque, sans crier garde, Rumpelstinskin fit apparaître une prison de liens autour du garnement. L'idée le séduisit même et il ne put s'empêcher de laisser ressortir pleinement le plaisir qu'il en ressentait sur son visage. Déjà le petit monstre ressemblait davantage à ce que le passeur le soupçonnait d'être. Ses traits s'étirèrent au point de le rendre encore plus hideux qu'il ne l'était déjà. Pour dire, il était même devenu plus laid que le Dark One en personne ! Le sourire de Jefferson s'élargit tandis que l'envie non dissimulée de le traiter de « Tête de Rumpelstinskin » le saisit et le força à réprimer un rire. Il ne fallait pas vexer son compagnon après tout. Il se pencha pour bien regarder la chose qui ne cessait de se déformer et à geindre dans des tonalités de plus en plus ascendantes et irritantes. Mais qu'importait, il l'appréçiait bien plus dans une cage bien qu'il fût plus bruyant.

« Alors ? Alors ? l'apostropha d'un air faussement bon enfant le voyageur en lui désignant les liens qui le retenaient, On fait moins le fier maintenant ! Il est bien aussi notre jouet, n'est-ce pas ? »

Les cris de l'abominable enfant des bois doublèrent de volume. Jefferson haussa les épaules et remua nonchalamment sa tête en rejoignant son camarade. Il ne comprenait rien à ce que la chose pouvait pester mais il se doutait largement que cela n'avait rien de plaisant. Pourtant, la rage profonde dans laquelle se morfondait le prisonnier le combla de joie plus qu'autre chose et il concéda volontiers supporter toutes ses manifestations de colères tant elles témoignaient de son incapacité à se libérer. L'arroseur venait de se faire, non pas arroser, mais asperger puis noyer au fond d'un lac. Voyager avec l'un des mages les plus puissants de la Forêt enchantée pouvait avoir de bons côtés après tout. Celui-ci dans une chorégraphie très travaillée et inquiétante mis feu à la prison de lianes et Jefferson put observer avec un certain écœurement un des bûchers les plus bruyants de l'histoire de l'humanité. Il salua cependant la prouesse du magicien par quelques claquements de mains. Une fois consumé, la chose n'était plus mais demeurait tout de même, figée dans une grimace colérique son ombre comme si, la rapidité de la combustion du corps, n'avait pu permettre à celle-ci de se dissiper. Le passeur en eut froid dans le dos mais se contenta de hausser une nouvelle fois les épaules et de suivre son compagnon. D'autres épreuves les attendraient sûrement...

« Nous voilà enfin débarrassés de cette chose, je n’aurais pas cru que l’on puisse tomber sur un tel phénomène, croyez-vous qu’il existe d'autres personnes capables de voyager entre les mondes ? Peut-être qu’il existe d’autres possibilité, autre que le chapeau ou les haricots. »

L'homme accompagna les dires de son acolyte avec un certain sourire pincé en prenant bien soin d'éluder sa question. D'autres personnes pouvaient assurément voyager entre les mondes. Mais une seule personne maîtrisait vraiment cet art et dictait sa loi pour chaque périple : le Passeur. Bien entendu, Jefferson ne lui en toucha mot. Si Rumpelstinskin avait connu l'existence d'un tel personnage, l'histoire qui devait s'écrire aurait été toute autre.

« Il y a certainement d'autres personnes qui peuvent se jouer comme nous des lois de la nature. Mais autant voyager avec quelqu'un qui connaît les règles de la magie, n'est-ce pas ? Il élargit son sourire pour montrer ses dents blanches. » Bien entendu, il parlait de lui et célébrait son art. Il ajouta alors avec un peu plus de sérieux : « Mais que cherchons-nous donc à la fin ? »

Devant eux se dessinaient à une présent les pentes escarpées de montagne entièrement recouverte de neige, un mur naturel qu'il leur faudrait franchir afin de poursuivre leur route.

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Son acolyte désirait savoir ce qu'ils cherchaient, le magicien se demandait s'il était sage de lui répondre ou plutôt de le laisser dans le flou total. Laisser planer le mystère serait amusant, le dealmaker avait toujours apprécié laissé planer le mystère sur ses agissements et, de toute manière le commun des mortels n'avait aucun besoin de savoir le pourquoi du comment, du moins de son humble avis. Cependant, après ce qu'ils venaient de vivre, Jefferson avoir le droit d'avoir un indice, au moins, après tout il avait répondu à sa question, même si ce n'était pas très précis. De ce fait, le petit homme se tourna vers le chapelier, répondant :

« Ce que je cherche est d'un objet vraiment précieux, source d'une magie très rare voir totalement inconnue dans notre monde, c'est la raison de ma venue ici, cet objet me sera très utile … »

Il n'alla pas plus loin dans son explication, peut-être en donnerait plus d'avantage plus tard, peut-être pas, cela dépendrait de son humeur à vrai dire. Son attention se reportant sur le paysage tout autour de lui et, pour quelqu'un ayant déjà pas mal voyagé, le lutin du s'avouer que ce n'était pas banal. Il savait que cela venait de son esprit ainsi que celui de son compagnon, qu'à eux deux ils étaient capables de beaucoup d'imagination, alors il ne s'étonna pas mais … S'émerveilla plutôt des arbres géants traversant tranquillement la plaine sans leur prêter la moindre attention, des dragons aux écailles scintillantes planant dans le ciel, de ses animaux inconnus mais magnifiques surgissant ici et là, pur produit de leur esprit hein, où ils avaient pu chercher tout ça ?

Même les fées semblaient plus belles, plus magiques que les horribles fées de la forêt, celles-ci de mille couleurs, nues (eh non, il n'était pas un pervers, juste, il était un homme aussi), toutes petites, riant à leur passage. Quoi qu'il en soit, plus ils s'enfonçaient dans la plaine, plus ils croisaient des créatures vivantes, non pas hostile comme l'ignoble enfant, juste curieuse de leur passage parfois ou totalement indifférente. Tout cela lui fit repenser à Bae et à comment cet endroit aurait pu plaire au garçon, ce qui le fit sourire brièvement, son regard brillant d'une façon plus humaine pour une fraction de seconde, lui donnant moins l'air d'un monstre, plus l'air d'un gars normal.

De loin, se dessinèrent des formes plus humaines, la peau de ces êtres avait la couleur de l'herbe, ils chevauchaient des chevaux visiblement, des nomades, du moins l'un d'eux avait voulu des nomades (parfois, c'était difficile de savoir qui avait imaginé quoi, en tout cas, Rumple ne se souvenait pas de tout). Les nomades bougèrent lorsqu'ils les repérèrent néanmoins, encore une fois, ce n'était nullement dans l'intention de les attaquer, à croire que l'enfant n'avait été qu'un incident isolé . Il ne pouvait guère le deviner, aller savoir, possible que d'autres monstres se cachent quelque part. La neige était toujours présente, du moins au sol, ayant pris une couleur d'un bleu très clair, c'était à la fois beau et quelque peut déroutant, or, n'était-il pas dans un monde empli de magie ?

Oui, ce monde était empli de magie, d'une magie que le Dark One n'avait encore pratiquée, quelque chose qu'il pouvait sentir tout autour, dans l'air, et c'était sûrement pour cela que la sienne ne fonctionnait pas de la même manière, peut-être. En attendant, ils commençaient à être bien plus proche des montagnes, comme s'ils avaient parcouru des lieux et des lieux. Encore une chose différente de la forêt enchantée, ici, les notions de temps et d'espace, ils pourraient parcourir une grande distance en un rien de temps, ce qui n'était pas négligeable et très pratique (quoiqu'il fallût espérer que les années n'aient pas défilées dans leur monde d'origine, ce qui serait fâcheux pour sa quête et vraiment horrible pour Jefferson).

Une construction, donnant l'impression d'être faite de cristal, se fit voir percher dans les hauts sommets. C'était une sorte de château, très délicate, tellement délicate que l'idée même que ce soit de construction humaine, était impossible. Le dealmaker sourit alors, sachant que ce qu'il cherchait se trouvait dans ce château, un lieu tout à fait enchanteur. Un écrin vraiment approprier pour les merveilles qu'il cachait, en plus de l'objet magique et précieux ...

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En route pour Fantasia !

Rumpelstinskin ?
Est-ce que tout va bien ?

Le lutin recherchait un objet qui ne pouvait qu'être doté d'une puissante magie. Sans pour autant éviter de lui répondre, celui-ci n'apportait toutefois que bien peu de détails intéressants. Il lui semblait même au passeur que Rumpelstinskin ne faisait qu'éluder la nature profonde de ce qu'il aspirait à posséder. Jefferson n'insista pas et ne hasarda nullement dans une série de questions qui pourrait irriter son compagnon et lui faire perdre patience. Dans le fond, l'affaire ne le regardait pas, il n'était qu'une guide dans les voyages entre les mondes, il se contentait de conduire un client d'un endroit à un autre en faisant en sorte que chacun revînt en entier bien à l'abri chez soi. La petite Grace devait très certainement l'attendre impatiemment, malgré la présence de la voisine pour s'occuper d'elle. À l'évocation de cette seule image, l'homme sentit son cœur se serrer. Faisait-il un aussi mauvais père ? Il lui semblait que tous les personnages qu'il croisait avaient le visage de la fillette et le fusillaient sévèrement de sa couardise. Même les fleurs qui perçaient à travers la neige semblait le condamner sans ménagement. Estimant qu'il ne pouvait pas se laisser aller ainsi au remord et à la mélancolie, pas en expédition où l'imaginaire pouvait très vite dégénérer et se retourner contre eux, il étouffa toute pensée de son enfant, comme chaque fois qu'il la quittait encore assoupie dans son petit lit pour parcourir d'autres horizons. Les visions s'estompèrent et les arbres dansants redevinrent des arbres dansants, les dragons des dragons et les fleurs de timides pâquerettes que cueillaient de jolies fées pour en tresser de jolie couronnes florales. Le paysage fantastique qui l'entourait ne le surprenait déjà plus, tant le trouble d'avoir cru y voir Grace avait été l'émotion la plus forte qui l'avait étreint avec force. Les montagnes aux pentes abruptes qui se présentaient devant lui avait désormais toute son attention comme l'ascension qui les attendait lui semblait presque impossible, et, à mesure qu'il s'en approchait, il lui semblait que les cimes ne cessaient de croître encore davantage jusqu'à approcher un soleil blanc comme pour les décourager dans leur entreprise. Au cœur de cette chaîne rocheuse s'élevait fièrement comme un Saint-Graal une sublime colonne lumineuse, une tour d'un blanc éclatant dont le passeur ne saurait se risquer à en déduire la matière tant elle lui semblait pure et donc inédite.

Une fois au pied d'une paroi abrupte, Jefferson se tourna vers Rumpelstinskin pour le sonder du regard, savoir s'il avait un plan pour franchir cette incroyable frontière naturelle, car, à moins de s'envoler dans les airs, l'escalade semblait plus que risquée et leur quête deviendrait vaine en cas de chute. Mais quelle ne fit pas sa surprise lorsqu'il vit la joue du Dark One. Elle semblait moins grêlée, maladive et comme plus humaine qu'elle ne l'avait jamais été depuis qu'ils se connaissaient. Le passeur fronça les sourcils et focalisa davantage son attention sur son camarade : il avait l'air d'être redevenu homme. Avait-il par le même fait perdu momentanément ses pouvoirs ? Il ne put taire plus longtemps sa surprise : « Rumpelstinskin ? Est-ce que tout va bien ? » Peut être que lui aussi avait été victime de son imagination après tout. À leurs pieds, un passage sembla s'ouvrir entre les entrailles de la montagne, chemin de fortune vers l'étrange tour où l'objet tant convoité devait certainement se trouver.

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Il ne répondit pas à la question de son acolyte, non pas qu'il n'y voyait pas d’intérêt, eh bien il se sentait bien de toute manière mais, parce qu'il réfléchissait au moyen de monter. La paroi était abrupte, le palais de cristal très très haut, il ne pouvait dire la hauteur exactement, juste qu'il paraissait tout petit vu d'en bas et qu'en réalité, c'était une construction d'assez bonne taille. Restait plus que la solution de la magie, juste un petit sort de rien du tout, juste quelque chose de terriblement simple, de terriblement amusant, suffisait de ne pas avoir le vertige. Se concentrant quelques instants, parce que la magie était différente ici il se devait de faire quelques ajustements mentaux, réfléchir était donc chose indispensable.

Au bout d'un certain temps, qui ne fut quoi, quelques minutes tout au plus, le visage du petit homme s'éclaircit. Reportant son attention sur Jefferson, Rumple pointa une main vers lui et d'un coup le dos de son camarade fit affubler d'aile. C'était des ailes tout à fait banales, faite de plumes, assez grande en tout cas pour soulever le corps d'un homme. Aussitôt fait, il s'en affubla lui-même, des ailes, tout aussi robustes que celles de son guide. Certes, ils auraient tout aussi bien s'élever de terre et voler sans l'aide d'elle mais, d'une part c'était une question de style : classe de voler avec des ailes, non ? D'autre part, c'était plus prudent de cette manière. Quoi qu'il en soit, les deux hommes étaient désormais pourvu d'ailes, suffisait désormais de s'en servir.

C'était une sensation légèrement perturbante que d'avoir de nouveaux membres, il fallut plusieurs secondes au magicien pour réajuster son cerveau au fait qu'il devait battre des ailes et non des bras. Fort heureusement, il finit par réussir et la sensation de quitter le sol fut très effrayante or, il ne le montra pas, ne voulait pas le montrer, était rassuré que Jefferson soit à ses côtés. Le Dark one se sentit affreusement désappointer, il était un puissant magicien, craint dans la forêt enchantée, et pourtant il avait toujours le vertige, ce n'était vraiment pas drôle. Alors, pourquoi ne pas bêtement se téléporter jusqu'au palais ? Parce qu'il craignait à un piège, au moins en arrivant par la voix des airs, ils auraient le temps d'observer la battisse de plus près.

Au fur et à mesure que le sol s'éloignait de ses pieds, le petit homme senti sa gorge se serrer, son estomac se tourner, il avait presque envie que l'autre homme prenne sa main, c'était un sentiment ridicule, il n'arrivait pas à le chasser. Le lutin avait vraiment cru avoir combattu cette peur depuis longtemps, vraiment, il avait eu tort ; ce qui était dommage car, le paysage se dessinant sous eux se révélait magnifique vu de plus haut. En attendant, il ne devait pas perdre de vu son objectif, par perdre de vue la raison de sa venue ici ni pourquoi il subissait cette horrible épreuve alors, il fit preuve de courage. Il garda son expression de folie mêler une assurance inébranlable, du moins en surface, et se tournant vers son compagnon, souri de toutes ses dents. Plus haut, le palais translucide se fit voir de plus en plus, tandis qu'ils s'approchaient ....

Informations. : Messages : 1489 Date d'inscription : 26/02/2013

En route pour Fantasia !

Où suis-je ?

La tour se dressait, blanche, au milieu de tous ses écueils rocheux et semblait les narguer dans toute sa hauteur et toute sa pureté. De là où il était l'homme ne pouvait distinguer qu'une impression plutôt flou de ce que devait représenter l'édifice qu'il percevait comme une colonne lumineuse s'élevant vers les cieux ou peut être descendant du ciel nuageux, lumière céleste venue éclairée une terre de merveilles. La terre s'ouvrait à leur pied comme pour leur offrir un accès qu'il n'avait osé espéré. Jefferson s'en approcha prudemment. Il semblait y émaner l'odeur sulfureuse des entrailles de la terre. La nuit profonde y régnait en maîtresse absolue. Comment un chemin de ténèbres pourrait mener au cœur de l'éclat cristallin de l'édifice qu'ils voulaient infiltrer ? Ce monde avait un tel potentiel que même s'il y revenait encore et encore il y serait toujours autant surpris et égaré comme un étranger découvrant avec délice les us et les coutumes d'une contrée des plus exotiques. Rumpelstinskin était aussi silencieux que lui et paraissait avoir volontairement fait le choix de ne pas briser un silence précieux, presque religieux en ne répondant pas à ses interrogations. Allaient-ils descendre pour ensuite mieux s'élever ? Vivre l'expérience d'une nuit sans lune, d'une pseudo mort sous la terre pour mieux revivre à la lumière de la tour au bout du voyage ? Voyager avec le lutin avait une part d'impondérable très marquée qui, alors qu'il pourrait paraître inquiétant, s'avérait surtout excitant. Jefferson adorait plus que tout découvrir de nouvelles contrées, vivre de nouvelles aventures. Pourtant, dans son cœur le père qui sommeillait en lui prenait de plus en plus de place, l'enjoignant à prendre moins de risques pour préserver sa vie et rentrer à la maison où l'attendait une joyeuse petite fille. Peu à peu, la méfiance se distillerait dans son esprit et le goût même du voyage se tairait un peu tout en restant suffisant fort pour le faire repartir une dernière fois, à chaque fois.

Le passeur qui avait laissé vagabondé son esprit dans un ailleurs où le sérieux et le l’insouciance faisaient bon ménage releva doucement la tête. Rumpelstinskin s'élevait dans les airs emporté par de grandes ailes qu'il maniait avec grâce. Nouveau prodige de cet étrange compagnon ! Alors que ses pouvoirs semblaient s'être annulés de par la nature exceptionnel de l'endroit, il avait finalement su en reprendre un parfait contrôle. Jefferson remua un peu sur la gauche et sur la droite et constata qu'il ne l'avait pas oublié. Lui aussi avait de douces plumes blanches, presque cotonneuses, dans le dos. Son sourire s'élargit. Voler. Quelle merveilleuse idée ! Mais pouvait-il faire confiance à la magie du Dark One qui depuis qu'ils étaient arrivés à Fantasia avait connu quelque aléas, tantôt docile, tantôt inefficace. Que se passerait-il si son compagnon en perdait une nouvelle fois le contrôle alors qu'il côtoierait les nuages ? La chute ne leur serait-elle pas fatale ? Face à tous ces dangers mais aussi à la séduisante promesse de danser avec le vent, Jefferson fit le pari que tout irait bien et après avoir pris son élan s'élança à son tour vers l'infini azur. Le trou dans la terre se refermait rageusement sur la terre à mesure qu'il rejoignait les oiseaux.

Curieusement, contrôler ces ailes ne s'avéra pas un exercice difficile et l'homme put suivre sans trop de difficulté son compagnon. Le vent même semblait leur être favorable. Aucun nuage noir à l'horizon ne venait menacer leur avancée. La chose qui avait tenter de s'opposer à leur projet s'était-elle résignée à leur nuire aussi facilement ? La tour se faisait de plus en plus proche et ravit les yeux de Jefferson qui ne cessait de s'émerveillait à mesure qu'il s'en rapprochait et qu'il pouvait dès lors en observer de nouveaux détails. Le blanc était encore plus pur que ce qu'on aurait pu appelé quelque chose de blanc. Il choisit de la baptiser Tour Immaculée pour la pureté de son absence de pigment. Elle ne semblait toutefois pas avoir de fenêtre ou autre ouverture. Comment feraient-ils pour pénétrer sa sainte enceinte dans ce cas ? Ne risquaient-ils pas de s'écraser le long de sa paroi parfaite. Le cœur du passeur s'affola encore à mesure que, comme un oiseau ivre, il risquait de se rompre le cou contre le verre. Il se sentait comme un explorateur venu colonisé le soleil contre lequel il brûlerait s'il ne pouvait s'empêcher de laisser son admiration le précipiter tout contre. Il ferma les yeux et heurta la paroi de cristal.

Le choc ne vint pas. Il lui semblait même sortir d'un rêve sans sommeil duquel il sortait peu à peu, lentement avec la nonchalance de celui qui préférait s'endormir encore une heure ou deux. « Où... suis-je ? bafouilla-t-il. » Silence. Autour de lui, tout n'était que lumière vive et pure. Son regard avait du mal à s'habituer à tout ce blanc immaculé. Il devait certainement se trouver dans la fameuse tour. Prisonnier volontaire d'une Beauté inexprimable.

« Il y a de la pureté dans ton cœur corrompu, murmura doucement une voix qui lui parut chaude et bien agréable alors que ses paupières ne parvenaient toujours pas à s'ouvrir totalement tant il était ébloui. »

Pureté.

Informations. : Messages : 783 Date d'inscription : 23/04/2013

Intéressant, il était resté coincé à l'extérieur. En fait non, ce n'était pas intéressant, c'était carrément dérangeant, pourquoi était-il rester en dehors de la tour ? Rumple ne se rappelait plus exactement des derniers instants de vol, tant envahi par son vertige, sa peur du vide, qu'il avait tout simplement fermer les yeux, c'est ainsi qu'il n'avait pas vraiment vu la tour arrivée pour être honnête. Seulement maintenant, il se trouvait bêtement devant et sans Jefferson, ce qui était fort dérangeant et lui faisait comprendre que le chapelier avait réussi à traverser, lui.

Pourquoi ? C'était injuste, l'homme le suivait qu'en qualité de guide, il s'en fichait de la chose à l'intérieur, du moins le dark One en avait cru ainsi. Son compagnon l'avait-il trahi ? Avait-il décidé d'être plus malin et de trouver un passage ? Cela n'avait aucun sens, Jefferson n'était pas comme ça, aux yeux du dealmaker l'homme avait toujours paru intelligent et, les gens intelligents ne s'amusent pas à mettre le sorcier noir en colère.

Pourtant, c'était ce qui arrivait désormais, le lutin se sentait devenir fou de rage, pendant quelques instants. Il jura à en faire pâlir un marin, fit exploser quelques pierres, voulu s'en prendre aux murs extérieurs du bâtiment en lançant des boules de feu. Ce qui n'était guère efficace, les boules feues atteignaient bien les murs, explosaient mais, aucune trace ne se faisait voir. Bien, le mieux était de réfléchir plus posément, n'est ce pas. Réfléchir, reprendre ses esprits, oui, se serait mieux et tellement plus constructif, il n'y avait pas de raison pour qu'il ne puisse pas entrer, ce qui serait si injuste.

Poussant un soupir le dark One s'approcha de la bâtisse, notant mentalement qu'elle était d'une grande finesse, d'une grande beauté, quelque chose qui n'était certainement pas construit de la main de l'homme. Mais, peut-être était-ce la raison de sa présence à l'extérieur, un être tel que lui n'avait peut-être pas l'autorisation d'entrer dans une telle pureté. Or, ni rien ni personne n'avait le droit de contrer le dark One, ou encore seulement deux personnes, son fils et sa Belle (qui n'étaient pas là en ce moment même, alors cette tour n'aurait pas le dernier mot, bon sang).

Il était donc tout près maintenant et aucune ouverture ne se faisait voir, cependant, c'était une grande construction, il décida alors d'en faire le tour. Cela lui prit un certain temps et la surface restait lisse, pure, d'une telle blancheur de neige que cela faisait presque mal aux yeux. Rien qui ressemblait à une ouverture, pas de porte, pas de fenêtre, pas même une putain de fissure, c'était incroyable ainsi qu'un peut déprimant. La magie, enfin sa magie en tout cas, ne semblait pas fonctionner et rien aux alentours n'était susceptible de briser de tels murs (de plus, ne serait ce pas un blasphème que de défigurer une si belle œuvre ?

S’embarrassait il réellement de ce genre de considération, non pas vraiment). Néenmoins, Rumple était un homme persévérant, patient, il trouverait, il le savait, ce n'était qu'une question de temps ...

Informations. : Messages : 1489 Date d'inscription : 26/02/2013

En route pour Fantasia !

Qui êtes-vous ?

Une étrange lueur se présentait devant le passeur. La lumière était telle qu'il lui paraissait qu'il ne pourrait jamais s'y habituer et sombrer à jamais dans la cécité. Quel éclat ! Jefferson plissa les yeux. Il les cligna aussi, tenant vainement de distinguer ce qui tenter d'entrer en contact avec lui. Restait-il condamné à seulement percevoir le monde qu'il l'entourait par le biais de la voix féminine qui s'adressait à lui. Qui était cette femme d'ailleurs ? Un nouveau piège dressé sur leur chemin ? L'objet de la quête de Rumpelstinskin ? Tout ça pour... une femme qu'on ne pouvait même pas voir ? Si l'homme ne connaissait pas mieux son acolyte, il aurait pu croire que c'était une affaire de cœur, ou, plus vraisemblablement de fantasme malsain et mal assouvi. Une rapt en bonne et due forme. Mais le lutin n'était guère de cette trempe-là. Il devait très certainement y avoir quelque chose de magique dans l'équation, une histoire de pouvoir ou encore de... vengeance. Jefferson, jusqu'alors profondément perturbé de ne pouvoir voir dans tout ce blanc, s'était laissé décontenancé par la douceur et la force de cette voix. Mais la surprise passée, il prit sur lui et protesta, la voix tremblante : « Qui êtes-vous ? Parlez ! »

La demoiselle ne répondit rien dans un premier temps. Jefferson savait bien qu'elle n'était pas partie. Il entendait encore son souffle doux remplir l'atmosphère de la pièce. Le bruit de ses pas vint même jusqu'à ses oreilles. Elle se déplaçait. Il lui semblait même qu'elle s'approchait de lui, sans rien dire. L'homme, déstabilisé dans la nuit blanche répéta ses directives avec moins d'assurance : « Qui êtes-vous ? Que voulez-vous ? » Une main se posa sans violence sur son épaule, ne manquant pas, malgré tout, de le faire sursauter. Il força une nouvelle ses yeux à s'ouvrir face à l'immensité du blanc qui semblait vouloir le dévorer et, miracle, il parvint peu à peu à recouvrir la vue. Un beau visage enfantin se tenait devant lui. Le visage d'une jeune fille blonde aux yeux très bleus, aux joues tendrement roses et aux lèvres tristement pâles. C'était presque encore une enfant. Le père de famille se rappela alors aussitôt de l'enfant qu'il avait laissée derrière lui pour ce petit voyage.

« Abandonne les ténèbres que tu as amenées ici et rejoins-la sans plus attendre, murmura lentement cette espèce de petite princesse qui avait l'air de lire dans ses pensées et dans ses craintes. Elle a besoin de son père. »

Jefferson surpris et peiné dans son cœur recula. Cherchait-on à le menacer par le biais de ses proches, de sa petite Grace ? Il ne pouvait pas accepter cela. Pourtant, la douceur du ton de la demoiselle n'avait rien d'agressif. Que penser ? Que faire ? Que dire ? Le passeur n'en savait rien et se contentait de regarder ses mains en tremblant. Il se contenta de réitérer ses précédentes tentatives : « Qui êtes-vous ? »

« Je suis la Petite Impératrice, soupira-t-elle en prenant un air chagriné devant tant de méfiance. »

L'homme fronça les sourcils. Elle devait être, en quelque sorte, la reine de cet étrange endroit et peut-être même de cet incroyable pays. C'était donc une personne très importante. Rumpelstinskin voulait-il la prendre en otage pour en soutirer quelque rançon intéressante ? Il regarda autour de lui. La pièce semblait comme faite d'ivoire tant elle s'avérait, jusque dans les moindres détails, d'une éclatante pureté. Elle était immaculée. Mais, tout à coup, tout un pan du mur se mit à trembler, rompant définitivement la quiétude du lieu. Les secousses s'intensifièrent rapidement et la Petite Impératrice s'agrippa à son bras l'air apeurée.

« Ne laisse pas les ténèbres entrer, Jefferson ! l'implora-t-elle. Souhaite de rentrer chez toi avec ce fléau ! Imagine seulement et tout sera fini. S'il te plaît... »

Son ton était tellement implorant que le bon père ne savait comment réagir. Devait-il obtempérer ? Quel était ce mal ? Si tout était annihilé, il n'y aurait plus rien à récupérer pour le Dark One. Dark... N'était-ce pas justement son employeur qui était la menace en question ? Jefferson se souvenait l'avoir laissé à l'extérieur de la tour. Peut-être essayait-il seulement d'y pénétrer. Or, on ne rompait pas un contrat avec Rumpelstinskin. Tiraillé entre ce qu'il faudrait faire et ce qu'il devait faire, le passeur se massa les temps en fronçant les sourcils.

« Le Dark One entra dans la tour, mais un mur invisible l'empêchera de rejoindre la Petite Impératrice et son hôte. Ils pourront alors s'expliquer, conclut-il en imaginant la suite du récit qui s'écrivait et dont la dirigeante de ce monde lui avait confié les clés, pensant qu'il lui viendrait en aide. »

Un trou béant se dessina aussitôt dans le mur tandis qu'une parois de verre sortait du carrelage en damier et divisait la pièce en deux. Il ne trahissait ni l'un ni l'autre finalement.

Mot d'excuse:

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Bloquer, tout était encore bloqué, ce mur d'un blanc lisse semblait se moquer de lui.

Rumple senti que s'il n'arrivait à rentrer dans la prochaine minute, il deviendrait fou et, s'il deviendrait fou (enfin plus dingue qu'à l'ordinaire) ce ne serait pas bon du tout. Or, avant que la folie ne vienne prendre possession de sa personne, une porte se dessina enfin, qui ressemblait plus à un trou qu'à une porte d'ailleurs mais, peu importe. C'était merveilleux, c'était ce qu'il voulait ardemment cependant, le lutin se doutait que cela n'était pas de son fait. Quelqu'un avait dû intervenir, un habitant de ce monde peut être ou Jefferson, ce qui valait mieux pour sa tête. Le magicien entra alors, non sans rester sur ses gardes néanmoins, rien ne semblait vouloir lui tomber dessus, aucun sort ne se déchaîna, rien ne se produisit, ce qui était un peu déconcertant au fond.

Peu importe, le dark One put apprécier l'intérieur de la Tour et, malgré ce qu'il pouvait montrer de l'extérieur, fut toucher par la grâce, la beauté de l'environnement. Toutefois, il n'était pas venu jusqu'ici pour s'émerveiller devant la beauté de Fantasia mais, pour récupérer un objet qui se révélerait important dans sa quête. N'empêche que, quelque chose devait forcément clocher, pourquoi lui refuser l'accès pour ensuite lui permettre d'entrée, sans aucune raison ? Le sorcier eut très rapidement d'autres questions en têtes, en réalité, tandis qu'il repérait les deux personnes déjà présentes, Jefferson ainsi qu'une jeune femme inconnue, un mur invisible l'arrêta net, surgissant de nul par, si bien qu'il s'en fracassa presque le nez dessus. Il jura, des mots qui ne convenaient pas à un lieu aussi pur, il ne s'en souciait pas, non car, sa colère venait de monter d'un cran.

Il n'explosa pas de rage toutefois, jetant seulement un regard noir aux deux autres se trouvant derrière l’obstacle, bien en sécurité les malins.

Il pinça l'arête de son nez, poussant un soupir histoire d'essayer de se calmer puis, reporta son attention sur les jeunes gens (jeunes gens en apparence, la jeune femme pouvait bien avoir l'âge de ce monde étrange). Il demanda, d'une voix et d'un ton qui se voulait contrôler, malgré la colère sourde grondante au fond de sa gorge :

« J'aimerais savoir, ce qui sa passe ici, Jefferson comment as tu réussi à entrer ? D'ailleurs, tu ne fais pas les présentations ? »

Il sourit, d'un sourire qui n’atteignit pas ses grands yeux inquiétants, un sourire dévoilant toutes ses dents gâtées. Quoi qui ce passait ici, les choses seraient vite réglées, calmement ou non. Pourquoi le chapelier avait eu le privilège d'entrée ? Ce n'était pas juste ! Or, une hypothèse germa soudainement dans son esprit, l'entrée lui avait peut-être été refuser à cause de sa nature. Dans un lieu aussi blanc, aussi pure, presque virginale, quoi de plus logique que d'éloigner tout ce qui représente le mal, la sombre, la magie noire ? C'était l'explication la plus plausible, cependant, si c'était réellement ça, Rumple s'en sentirait encore plus énerver. En effet, malgré l’obscurité qui l'habitait, le magicien n'était pas homme à faire du mal gratuitement. Au fond, il n'était venu que pour un malheureux objet, non pas pour tuer tout le monde.

De rage, sachant qu'un tel geste ne servait strictement à rien, le lutin frappa le mur translucide de sa main. Un comportement qui n'était pas en sa faveur néanmoins, cela lui passa tout à fait par-dessus la tête, qu'ils aient peur de lui tient, il finirait bien par trouver une solution. Car, le dark One, trouve toujours une solution, n'est ce pas .

Informations. : Messages : 1489 Date d'inscription : 26/02/2013

En route pour Fantasia !

Elle dit s'appeler la Petite Impératrice.

Il était des fois on chaque entreprise perdait de son sens. Jefferson, auprès de cette enfant si majestueuse, toute de blanc vêtue, ne savait plus exactement ce qu'il devait faire. Celle que l'on appelait la Petite Impératrice était aussi mystérieuse que son aura était impérieuse. Tant de blanc, face au passeur et au Dark One. L'homme ne savait trop que penser, la blancheur l'éblouissait et il se sentait aussi rassuré qu'apeuré. Il avait tout de même souhaité que son acolyte put pénétrer dans cette tour imprenable, infernale et pure. Rumpelstinskin avait donc fait son apparition par un plaie béante dans cette hauteur jusque-là immaculée. Le trou s'était très vite refermé derrière lui. L'entrevue pourrait finalement avoir lieu.

Le lutin s'avança en direction de son compagnon de route et de l'intacte souveraine, mais il se heurta très vite à la barrière invisible souhaitée par l'homme au chapeau en guise de protection dans le cas où les choses dégénéreraient. Il n'avait pas le cœur à laisser son employeur faire du mal à une enfant, une jolie fillette blonde et joufflue. Jefferson se tourna vers elle pour la surveiller, elle aussi. Il se retrouva alors en face d'une copie conforme de Grace. Sa Grace, qu'il avait laissée seule à la maison. Ce ne pouvait qu'être le fruit de son imagination mais le subterfuge était des plus réussis et le père dévoré par les remords tapi au fond de lui refaisait inévitablement surface face à une telle ressemblance.

Rumpelstinskin protesta et demanda des explications à son acolyte avec son sourire carnassier habituel. Il dévoilait alors ses affreuses dents jaunes et gâtées, comme s'il montrait poliment les crocs avant d'attaquer. Il désirait que Jefferson s'expliquât sur la raison de sa présence à l'intérieur et qu'il s'occupât de faire les présentations. Mais qui était réellement l'enfant qui le troublait tant ? Ce n'était pas Grace... mais... La paroi invisible demeura intacte entre les deux partis malgré tout.

« Je ne sais pas vraiment.., hésita le passeur. Elle dit s'appeler la Petite Impératrice... Elle ressemble tellement à ma fille.... Mais pourquoi ne pas vous adresser directement à elle ? »

Il ne pouvait décemment pas jouer les intermédiaires éternellement entre ces deux fortes personnalités qui n'avaient, visiblement, nullement l'intention d'échanger des paroles courtoises. Le blanc contre le noir... C'était comme si une partie d'échecs – jeu auquel il ne comprenait pas grand chose – venait de se jouer et que le fou noir venait déclarait assaillir la reine blanche pour une lutte finale en dehors de toutes règles. Attaquer une enfant ? Vraiment ?

« Que sommes-nous venus chercher Rumpelstinskin ? se risqua-t-il finalement, voyant que la confrontation entre l'Immaculée et le Dark One ne menait nulle part. »

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En route pour Fantasia ! ♪ Mr. Gold (Analepse)

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