Surprit ? Agacé ? Jaloux ? Sans doute un mélange des trois. Voila maintenant plusieurs jours que M. Gold était suivit par son propre fils, sans que le préteur sur gage sache son identité. Et le fils en question, vous l’aurez compris, c’était moi. Pendant mes journées de recherche, j’avais pu apprendre quelque chose d’intéressant. Il existait bien une personne capable d’attendrir de cœur de Rumplestiltskin. Elle se prénomme Lacey … ou plutôt Belle. Belle qui est tombée amoureuse de la bête et qui a su changer son cœur à tout jamais. Comment s’y est-elle prit ? C’est tout de même avec un pincement au cœur que je constatais que cette jeune femme avait réussit, là où j’avais échoué. Mon père a préféré plutôt m’abandonner que de retrouver son cœur. Alors pourquoi ce n’était pas le cas avec elle ? Je ne lui souhaitais pas du malheur, loin de là. Mais il n’empêche que je suis dans une totale incompréhension.

Puis en les observant, la réponse m’était venue naturellement. Il l’aime. Certainement bien plus qu’il a aimé Mère. Pour elle, il était surement prêt à tout. Belle est sa famille. Tout comme Hook avait proposé d’être celle de Bae. Mais lorsqu’on voit comment ça c’est terminé pour moi, j’espère qu’eux ne prendront pas le même chemin. Et ce n’est pas de la part de cette femme dont je crains une trahison. Mais plutôt de mon père. Chassez le naturel, il revient au galop.

Pourtant, en les observant, il avait l’air de bien se comporter avec elle, et d’être sincère. Gold désire la protéger. Je te protégerais toujours Bae. Mais bien sur !!! Si tu es aussi sincère envers elle que tu l’as été envers moi, la pauvre. Mais la vérité me frappa en plein visage, il est vraiment sincère. Lorsque je m’en suis rendu compte, j’avais fuis. Pris d’une douleur à la poitrine, je suis retourné dans ma voiture, que j’ai conduite jusqu’à la sortie de Storybrooke. Frustration. Les émotions que j’avais refoulées pendant tellement d’années refaisaient surfaces. Et je ne voulais pas. C’est mal d’être ainsi jaloux, mais le voir sincère et aimer une femme, alors que moi je ne fais tout simplement plus partie de sa vie, après qu’il m’ait tout simplement abandonné, ça fait mal.

Et pourtant …. Pourtant j’ai fais demi tour. Je ne peux pas partir. Emma. Je suis là pour elle, pour rattraper mes erreurs. La protéger. Je lui dois bien ça. Je ne peux partir comme un lâche. Je suis donc retourné à Storybrooke. Ce que j’aimerais ? C’est avoir un cœur de pierre et de ne plus penser à tout ça. Mais je sais bien qu’en étant ici, c’est tout simplement impossible.

Alors malgré moi, j’ai continué mes petites affaires d’espionnage. Bon je me suis fait prendre par Gold. Alors plutôt que d’attirer encore plus son attention sur moi, j’ai décidé de changer de tactique, ou plutôt de cible. Belle. Il fallait que je sache quel genre de femme est « ma belle mère ». M’assurant que mon père n’était pas dans les environs, c’est avec un soupire de dépit que j’entrais dans la bibliothèque.

Voila maintenant une bonne demi-heure que je farfouillais dans les étagères, à la recherche d’un livre imaginaire, jetant des coups d’œil rapide à la bibliothécaire. Rah, Neal, qu’est-ce que tu as l’air fin ! Bon allez, va donc l’aborder !! Pfff quel idiot !

Trainant les pieds jusqu’à la jeune femme, je la regardais un instant, avant de prendre la parole.

« Excusez-moi …. Je cherche un livre …. »

Bravo Neal ! Qu’est-ce que tu veux chercher d’autres dans une bibliothèque ?! Abruti !

« Je n’ai pas d’idées précises …. Une histoire fantastique peut-être. Vous aimez les aventures ? Je m’appelle Neal … Neal Cassidy. Je suis le nouveau, l’étranger qui vient d’arriver. …. Un ami d’Emma. »

Précisais-je pour la mettre en confiance. Matthys m’avait qu’Emma est un peu le héros de Storybrooke.

Un peu étonné, je regardais les différentes émotions se succéder au visage de Belle. On aurait du que je venais de lui offrir un fabuleux trésor. D’ailleurs, ça me faisait un peu penser à ma réaction le jour où Hook m’avait fait comprendre qu’on irait chercher un trésor, il y a bien des années, pensais-je avec mélancolie. Rah, cesse un peu de ressasser le passé ! Depuis que tu es à Storybrooke, tu n’arrêtes pas de dérailler mon pauvre. Ressaisie toi.

Belle se présenta sous le nom de Lacey. Tient, ce ne sont donc pas des présentations officielles. Evidemment, elle n’allait pas dévoiler son identité à un inconnu. Heureusement que j’avais déjà mené mon enquête. Et bien oui, je voulais m’assurer que mon père fréquentait quelqu’un de bien. Dans le cas contraire, qu’est-ce que j’aurais fais ? Des tonnes d’idées me venaient à l’esprit mais tout aussi invraisemblables les unes que les autres. Hmm, j’ai sans doute trop fréquenté les pirates et les Perdus.

Donc heureusement pour elle, à l’heure où je lui parlais, Belle me semblait être une personne de qualité. Elle me faisait bonne impression. Elle me faisait un peu penser à Wendy en fait. Passionnée par les livres d’aventures, et un cœur pur. Un doux s’afficha sur mes lèvres, alors que mes pensées vagabondaient dans ce lointain passé. Aaah Wendy.

Toujours sans un mot, je me contentais de la suivre à travers les vieilles étagères, où l’odeur des vieux livres me piquait le nez. J’étais le premier client à passer ici ou quoi ? Gardant cette question pour moi-même, afin d’éviter d’être vexant, je pris le livre que Lacey me tendit, en la gratifiant d’un sourire.

Le seigneur des anneaux.

« Je connais oui. Je suis allé voir les films au cinéma. »

Et sans payer en plus. Quel rebelle je fais. Evidemment, je n’allais pas lui dévoiler cette précision, elle risquait de penser que je veux voler les livres. Idée qui ne m’a pas traversé l’esprit. Puis même si je suis toujours un pauvre type au moins je ne suis plus voleur … enfin seulement en cas de nécessité.

Est-ce que je me plaisais à Storybrooke ? Hmm disons que j’ai croisé toutes les personnes que je ne voulais pas voir, à commencé par mon père.

« Et bien … Storybrooke est une ville étrange. Mais je suppose qu’on s’y fait. Je ne crains pas la magie. »

Non, je ne la crains pas, mais je la déteste. Elle a toujours un prix et ne veut généralement pas du bien. Du moins, je n’ai jamais vu le bon côté de la magie et pourtant j’ai de l’expérience dans le domaine. Mais là encore, je n’allais pas dire ça à la compagne de mon père.

« Pour ce qui est de Granny’s … Je n’ai même pas de quoi me payer l’hôtel, je dors dans ma voiture. Tant pis pour l’hamburger, ça m’ouvre pourtant l’appétit. »

Attirer la pitié pour juger le caractère de la personne. Bonne tactique Neal !

« Ca fait longtemps que vous travaillez ici ? J’ai l’impression que ces livres n’ont jamais été ouvert … »

L’idée de me faire payer un repas –même s’il n’était pas trop cher- me rendait assez mal à l’aise. Surtout par une femme. Normalement, n’était-ce pas l’homme qui paie le repas à la femme ? Voyons Neal, depuis quand as-tu des bonnes manières ? Contente-toi de profiter. Et puis ainsi, je pourrais en savoir d’avantage sur cette jolie femme qui fréquentait mon père. Si elle était la seule à avoir un effet positif sur Gold, je n’avais aucune raison de la détester ou de me méfier d’elle. J’étais seulement intrigué. Alors bon, pourquoi pas. Je soupirais, avant de prendre ma décision.
 
« C’est d’accord. Mais je vous rembourserais lorsque j’aurais trouvé un travail. Laissez tomber pour le logement, je n’aime pas m’imposer, et puis mine de rien, ma voiture est très confortable. Et elle n’a pas subi de dégâts lors du tremblement de terre. Il faut croire que la chance était avec moi ce jour là. »
 
La conversation retourna sur la bibliothèque. Belle ne l’avait pas depuis bien longtemps, mais elle passait son temps à lire. Un petit sourire étira mes lèvres, alors que mon esprit partait dans de lointains souvenirs, à l’époque où ma famille était à peu près normale, où Milah était toujours là, et Rumplestiltskin n’était pas encore le Ténébreux. Une époque qui me semblait tellement lointaine et même imaginaire. Comme si elle n’avait jamais eu lieu. Et pourtant, je me souvenais parfaitement de ces temps là, qui maintenant sonnaient tellement faux.
 
« Je comprends … Lorsque j’étais petit, mon père me lisait beaucoup d’histoires. »
 
STOP ! Le passé, c’est le passé, laisse-le, là où il est. Je semblais soudainement bien mal à l’aise. Et puis il ne manquait plus que Belle comprenne mon identité. Je savais que l’imagination des grandes lectrices pouvait être surdéveloppée et je n’allais pas la laisser mettre la main sur mon secret. Donc immédiatement, je me refermais comme une huitre à l’évocation de mon père. Ce qui n’était pas forcément une bonne idée, mais c’était plus fort que moi.
 
Puis Belle m’interrogea sur ce que je savais sur la magie. Tient, elle essaie d’en savoir plus sur moi. Hmm, qu’est-ce que je pouvais dire et ne pas dire ? C’est drôle, parce que durant ces dernières années, j’ai su préservé mon secret et depuis que je suis ici, j’ai déjà révélé mon identité à Mattys, et je l’ai sous-entendu à mon père. C’était comme si je perdais le contrôle de mes émotions, et je n’aimais pas ça. Si je suis venu ici c’est pour Emma et non pour Baelfire. Bae est mort, tout ça c’est du passé. Mais voila, j’étais face à ce passé …. Et également face au futur. Car je suppose que Belle fera partie de mon futur. Quelque chose me disait qu’elle avait un grand rôle à  jouer.
 
Finalement, je décidais de jouer franc jeu, sans pour autant trop en dévoiler sur moi. Seulement montrer que je ne suis pas un ennemi.
 
« Je ne désire par nuire à Rumplestiltskin, si c’est ce dont vous avez peur. J’avoue que je ne suis pas venu ici sans arrière pensée. J’aimerais que Gold cesse d’utiliser la magie, qu’il redevienne comme il l’était il y a bien longtemps. Et Belle, vous êtes la seule qui puisse faire cela. …. Si je vous demande de l’aide, autant être honnête avec vous. Vous avez peut-être entendu parler de moi …. Je suis Baelfire. »
 
…… Ne pas trop en dévoiler ? Bah voyons ! Bon sang, Neal !!! Qu’est-ce que tu viens de faire ? Soit c’était une bonne idée, soit la pire des erreurs. Mais j’avais raison dans ce que je disais. Belle était la seule à pouvoir rendre l’humanité de mon père. Elle réussissait là où moi j’échouais. Par conséquence, elle était donc la seule qui pouvait encore m’aider. Et pour avoir son aide, le mieux était d’être franc. Comment faire équipe s’il n’y a aucune confiance ? J’espère cependant que ce que je viens de dévoiler ne se retournerait pas contre moi ….
 
« Je vous demanderais cependant de ne rien dire à mon père … Je veux l’aider en tant que Neal, et non en tant que Baelfire. Ca, c’est du passé. Et vous êtes son avenir. »
 

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