Halloween … Une fête que Michael avait toujours apprécié et fêté. Pour faire peur aux enfants (et se faire peur à lui-même), il était toujours le premier. Il parait, du moins les habitants de Storybrooke le disent, qu’il a un humour particulièrement décalé. En fait Michael se comporte comme un enfant. Innocent et parfois même très naïf, un rien pour l’amuser ou le faire paniquer. Qui aurait cru que derrière ce gentil (mais ô combien pénible) gamin, se cachait un pirate ? Personne ne l’aurait cru s’il l’avait crié sur les toits. Mais pour une raison qui lui échappait à lui-même, Michael avait gardé cette information pour lui.
Toujours est-il que la période d’Halloween était le moment où sa boutique marchait le mieux. Il recevait la visite de nombreux enfants (et donc aussi parents, parce que les sous ne tombent pas du ciel) qui venaient acheter costumes, faux sangs et autres bibelots les plus loufoques les uns que les autres. Il recevait également régulièrement la visite de notre chère Snow, qui était toujours inquiète de voir ce grand enfant si seul. Même si Michael s’entendait plus au moins avec tout le monde, il avait un grand côté solitaire, surtout depuis que la malédiction était rompue. Mais la douleur d’avoir perdue sa famille avait vite été soignée et oubliée par le retour de Wendy ainsi que celui de son capitaine Papa Ours.

Avec le bénéfice qu’il avait réussi à acquérir au magasin ces derniers temps, Michael avait pu quitter sa petite chambre prêtée par Granny et Ruby, pour louer un studio pas trop cher. C’est pourquoi ce soir-là, il avait décidé de ne pas fêter Halloween. Non il venait tout juste de s’installer et préférait rester simplement chez lui, à profiter de ce nouvel appartement, à regarder un film. De plus, dans sa dernière aventure avec Hook qui remontait à quelques jours, il s’était blessé au bras, et le docteur avait dit qu’il était préférable qu’il reste calme. Rester calme … Michael. Ah ah ah cherchez l’intrus. Cependant pour le moment, il avait l’air de prendre au sérieux ce conseil et de se tenir tranquille … pour le moment !

Donc Michael était allongé sur son canapé, en boule dans une couverture. Il avait allumé la télé et préparé plusieurs films d’horreur. Le blondinet commençait par Freddy, les griffes de la nuit. Le jeune Darling était un vrai peureux c’est bien connu, mais il aime tout de même avoir peur. Plusieurs fois pendant le film, il poussa des cris de terreur en serrant son nounours dans ses bras, ou alors en se cachant le visage dans son oreiller. Puis soudainement, son téléphone se mit à sonner.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH …….. Ah non c’est le téléphone. »

Un peu lunatique dans son comportement, Michael sautilla jusqu’à son portable et décrocha.

« Ouiiiiiiiii ? …. Noooooon ! Non mais je regarde un film, je ne veux pas sortir ! Oui oui c’est ça …. Attend je passe dans un tunnel je t’entends mal ……. ….. Euh oui ben j’ai bien le droit de regarder un film dans un tunnel si ça me plait !!! …. Aaaaaaah ça couuuupe au revoiiiiiiiiir ! »

Michael raccrocha et sautilla de nouveau jusqu’à son canapé, se réfugiant dans sa couverture. Rien, juste Wendy qui voulait sortir pour Halloween. Mais non, le médecin a dit de ne pas bouger … Et accessoirement, il n’a pas dit à sa sœur qu’il s’était blessé. Et puis, puisque le médecin l’a dit, on ne bouge pas, c’est tout !! … Bah tient. Le jeune pirate remit son film en route et suça son pouce en regardant avec de grands yeux terrifier, le brulé au chapeau faire grincer ses griffes sur le mur. Mon dieu, c’était presque réel ! …. Hé mais attendez, minute !! Prit d’un doute, Michael attrapa une nouvelle fois la télécommande et mit pause. Il attendit mais aucun bruit.

« Ahahahaha c’était juste mon imaginat- … »

Ploc.

« …… »

Non, c’était un hasard.
Ploc.
Cette fois-ci, Michael tressaillit et retient sa respiration.
Ploooooc fichiouuuuuuu ploooooooc.

« AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!!!!! »

Des drôles de bruits retentissaient dans la pièce, raisonnant dans les murs. Le blondinet lâcha la télécommande et bondit de son canapé, avant de courir, attraper ses clés, claquer la porte et partir dans la rue. C’est en chaussette qu’il traversa les quelques rues –dans une vitesse impressionnante- qui séparaient son studio du commissariat de police. Il ignora les enfants qui lui demandaient des bonbons et se rua dans l’établissement. Se fichant pas mal des officiers qui le regardaient étonnés –oui un type en chaussette, c’est louche !- , Michael débarqua dans le bureau d’Emma et s’arrêta devant elle pour reprendre son souffle et la regarder un instant.

« Bonsoiiiiiiiiiir ……….  AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!!! »

Après son petit bonsoir enjoué (et une certaine schizophrénie avancée), il se remit à crier à plein poumons, tapant des pieds en s’agitant, tremblant de tous ses membres. De grosses larmes de crocodiles, peut-être un peu trop excessives coulaient le long de ses joues, le regard complètement apeuré.

« Emmaaaaaaaaaaaaaaaaa !!!! Il faut que tu m'aiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiides !!! Y’a des fantômes chez moi et en plus ce n’est pas une blague !!!! Je les ai vu !!! »

Ou presque !

Heureusement Emma était toujours aussi efficace. Pas question de laisser ne serait-ce qu'un seul habitant de Storybrooke en danger n'est-ce pas ? Surtout si cette personne a été son voisin de chambre durant de longs mois. Aussi pénible soit-il, il fallait le sauver, n'est-ce pas ? Michael admirait beaucoup le courage de la jolie blonde, et il la regardait avec de grands émerveillés alors qu'elle le calmait. Il respira profondément comme elle lui avait demandé, bien qu'il le fit d'une manière extrême et poussée, accentuant son habituel air loufoque. Le blondinet fut rassuré de savoir qu'Emma allait prendre les choses en mains et venir chasser les fantômes qui venaient hanter sa maison. Ce n'est pas juste ça, il venait juste de louer son appartement que déjà, des personnes invisibles voulaient l'éjecter.

« Merci Emma … Parce que si les fantômes gagnent, je vais devoir reprendre ma chambre chez Granny ! »

Une perspective qui ne devait pas réjouir Emma. Autant qu'elle puisse savourer ses moments de tranquillité le plus longtemps possible, n'est-ce pas ? Mais Michael se demandait comment est-ce qu'il arriverait à tout gérer tout seul. Déjà qu'avec des araignées, ses réactions étaient démesurées, mais si en plus les fantômes s'y mettaient aussi, ça allait être l'apocalypse. Le jeune restait soucieux. Son appartement n'était pas loin du commissariat certes, mais la journée il était dans sa boutique, et il se doutait qu'Emma ne pas passait pas toutes ses nuits au commissariat. Et le temps qu'il l'appelle pour qu'elle vienne … il aurait le temps de mourir 3 fois, si ce n'est plus.

Ce grand enfant enfermé dans un corps d'adulte avait beaucoup de mal à prendre ses responsabilités, à se comporter comme un adulte. Neverland lui avait laissé de nombreuses séquelles, surtout psychologique. La solitude était un sentiment qu'il ne pouvait pas accepter, ni supporter, ça l'angoissait au plus haut point. Il avait besoin d'être entouré, et surtout d'adultes pour se sentir en sécurité. Et pourtant, il se doutait que son précieux Papa Ours ne serait pas toujours derrière lui et qu'Emma ne viendrait pas toujours avec un balai pour chasser les petites bêtes …. Michael savait qu'un jour, il devrait ranger son ourson dans un placard …. Mais qu'on soit bien d'accord, ce jour est loin d'être arrivé, bien entendu !!

Il resterait pendant encore bien longtemps ce grand gamin surexcité, dynamique et excentrique. Alors qu'Emma lui tenait le bras pour le calmer un peu, ça ne l'empêcher de gigoter des jambes, les bougeant dans tous les sens, ce qui faisait d'ailleurs un gros contraste entre le haut de son corps figé et les jambes en mouvements constants.

Ils se retrouvèrent de nouveau dehors, Emma ouvrant la marche, Michael derrière elle, ou plutôt collé à elle, terrorisé, comme s'il s'attendait à ce qu'un monstre surgisse devant eux. Ce qui était par ailleurs fort probable en cette nuit d'Halloween. Est-ce bien le même garçon qui tient une boutique de farce et attrape ? On pouvait se demander si parfois Michael ne souffrait pas de schizophrénie. En tout cas cas, ce n'était pas possible d'être aussi peureux. Son corps tremblait tellement qu'on pouvait se demander s'il ne le faisait pas exprès. Ce qui était probablement le cas, sans qu'il ne s'en aperçoive lui même.

Qu'as tu vu exactement ? Oui Mimi, qu'as tu vu ? Bah rien, c'est justement ça le problème. Mais le jeune Anderson ne pouvait pas lui répondre ça, sinon Emma allait faire demi tour dans son bureau. Il fit la moue comme un enfant, tout en réfléchissant rapidement à une réponse. Finalement il décida d'improvisé et de laisser son imagination parler.

« J'ai vu …. Des formes !!! Elles étaient presque transparente … Ce n'est pas un enfant qui me jouait un tour, non non non ! Ce n'était pas humain ! Il y avait ….. Nana !!! Le fantôme de Nana ! Elle essayait de me lécher la joue …. Elle voulait que je monte sur son dos comme quand j'étais petit ….. Et quand j'ai refusé … Elle …. Elle a grandit ses griffes et elle les faisaient grincer sur les murs … Elle s'est mise debout … si si ….. Et elle chantait … Un deux Nana te coupera en deux, trois quatre remonte chez toi quatre à quatre …. cinq six, n'oublie pas ton crucifix … sept huit, surtout ne dort plus la nuit …. neuf dix, elle est cachée sous ton lit …. »

Parfait mélange avec le film qu'il avait regardé, n'est-ce pas ? Si Nana savait qu'il le comparait avec Freddy, sa chienne lui mordrait certainement les mollets. Le jeune homme frissonna, se faisant peur à lui même avec ses bêtises. Il n'empêche que même si cette histoire était fausse, il y avait tout de même quelque chose chez lui. Les bruits bizarres qu'il avait entendu ne venaient pas de son imagination.

Ils finirent par arriver devant son appartement et Michael sortir les clés pour entrer chez lui avec précaution. Il passa sa petite blonde dans l'entrebâillement de la porte et ne voyant rien de suspect, il consentit à entrer. Les cartons trainaient encore sur le sol de son studio. Sur le mur, à côté de la télé, on pouvait voir un très grand poster avec le Capitaine Crochet du film de Disney. Michael avait bien pensé à prendre Hook en photo et la faire développer en géant forma, mais quelque chose lui disait que son Capitaine Papa Ours y prendrait très mal. Donc il s'était consoler comme il pouvait. Et encore, il n'était pas impossible que si un jour, Hook mettait les pieds chez lui, qu'il déchire le poster en morceaux. Vie injuste, c'est moche ! Il y avait aussi un vieux dessin qu'il avait fait lorsqu'il était petit, en 1914. Dessin niveau gamin de 4 ans, comportant Wendy, John, ses parents, Nana, son nounours et lui …. Et sans oublier leur dernier passager, Bae. Le papier était tellement usé que Michael l'avait mit dans un cadre pour le préserver. Son regard s'attarda un instant sur la petite tête bouclée avec son chapeau, Baelfire, personnage inconnu des contes.

Michael sauta sur son lit, canapé et regarda autour de lui, à la recherche du fantôme.

« Tu peux t'assoir Emma ! »

De toute façon, il n'y avait pas encore de tables ou de chaises, donc bon, elle n'allait pas s'assoir par terre hein. Autant qu'elle s'assoit sur le lit. Et puis il n'y avait rien de bizarre, ce n'était pas Michael qui allait tenter quoi que ce soit. Loin d'être un pervers, étant encore un enfant dans sa tête, s'il voyait un couple s'embrasser, il était bien capable de crier « aaaaah beuuuurk ». A-t-il vraiment été pirate ? Et pourtant si !

Le jeune homme attrapa deux verres et servit du jus d'orange. Il donna un verre à la Sherif et se rassit. Ses yeux fichés sur les murs, il buvait en silence, aux aguets, lorsque subitement, un grincement retentit sous son lit. Michael se figea brusquement et retient son souffle. Le grincement retentit de nouveau; Cette fois-ci il laissa tomber son verre sur la couverture, et attrapa son vieil ourson qu'il serra dans ses bras. Le grincement retentit une troisième fois et cette fois-ci, il posa son regard terrorisé vers Emma, avant d'exploser.

« C'EST LE CROQUE MITAINE !!!! IL VA NOUS MANGER !!!! NE BOUGE PAS !!!! »

Voilà, il savait, sa maison était hanté, ils étaient venu le chercher et ….. oh …. le chercher …. à moins que ….. que …. Oh non pas encore ….. Le jeune homme se stoppa net et blémit brusquement, une horrible hypothèse se frayant un chemin dans son cerveau. Ce fut les quelques secondes silence avant l'apocalypse.

« C'EST L'OMBRE DE PAN !!! NON NON NON NON !!! PAS ENCORE !!! IL EST VENU ME RECUPERER !!! C'EST L'OMBRE DE PAN !!!! »

Horrifié, le jeune homme gesticula, le verre tomba et se brisa sur le sol. Michael attrapa la couverture et s'enroula dedans en continuant d'hurler, finalement, il fut totalement caché par la dite couverture.