Raaaah! Les cartes, ils y en avaient trop devant elle et aucune n'étaient assez récentes pour lui donner les réponses dont elle avait besoin. Lors de leur dernière escale, elle avait entendu parler d'une breloque magique qui aurait des pouvoirs de guérison qu'un noble rechercherait à tout prix, mais l'objet en question était réputé n'être qu'une légende et tous ceux qui seraient partis à sa recherche auraient mystérieusement disparus. Le genre d'histoire qui attirait inexorablement Jim Hawkins et avec la possibilité d'une énorme récompense à la clé, elle avait tout de suite réussi à mettre la main sur quelques cartes qui devraient indiquer les endroits possibles où l'objet pourrait se trouver. Sauf qu'aucune des cartes ne semblaient donner d'information cohérente. Elles étaient toutes très anciennes et probablement codées. Alors Jim avait passé les dernières 24 heures à essayer de les décrypter, omettant même de dormir, son ventre l'avait obligé à sortir manger un peu, mais elle était maintenant de nouveau plongée dans ses pensées, penchée au-dessus de la table avec une plume, de l'encre et les divers documents. Sur le dossier de sa chaise de bois, Pepito, son perroquet, se déplaçait de gauche à droite gaiement, jusqu'à se que la porte de la cabine s'ouvre à la volée pour révéler le coq et son plateau de thé.

L'oiseau prit son envol d'un coup et tournoya autour de la pièce avant d'aller se poser sur le rebord de la fenêtre ouverte, croassant un "attention, grognon, danger"  en parlant du cuisinier qui lui était déjà tomber dessus, même si ce n'était qu'un volatile, mais Pepito avait retenu la leçon et la signification de "volatile pour souper". Malgré toute l'agitation, Jim resta concentrée sur ce qu'elle faisait, perdue dans ses pensées. La plume volant sur les papiers tandis qu'elle prenait des notes de ses observations. Enfin, jusqu'à ce que Janot décide qu'une pause s'imposait et déplace le tout, une partie tombant au sol. D'abord choquée, Jim identifia rapidement le cuistot par son ordre brusque qui suivit et un sourire s'installa rapidement son visage. Elle releva le visage de ses documents déplacées et regarda le cuisinier avec un sourire amusée, ce qui l'avait poussé à vouloir le jeter par dessus bord quand elle l'avait rencontré, l'amusait maintenant sans fin.

Il tira le fauteuil de la pièce à son intention. Janot était toujours du genre brusque et relativement désagréable, mais en même temps, il tenait toujours à ce que tout soit parfait quand il servait une personne qu'il appréciait, on s'en rendait compte quand on apprenait à le connaître. Par contre, Jim s'amusait incroyablement à provoquer des réactions chez lui ou encore à simplement désobéir à ce qu'il demandait - ordonnait - , tel était la nature de la jeune femme. Aussi, quand le fauteuil fut assez près, elle ne fit que déposer ses bottes poussiéreuses dessus et utilisa sa propre chaise pour se pencher vers l'arrière, tout en regardant Janot avec un grand sourire provocateur. Quand il se retourna avec le thé, elle l'accepta avec plaisir, sentant déjà l'odeur délicate de la concoction créé par le cuisinier.

-Alors, ça planche pour nous mener dans une nouvelle catastrophe ? demanda-t-il avec sérieux.

Jim ne put s'empêcher de prendre un air offusqué. Voyons! Elle, les mener vers une catastrophe? Ce n'était pas son genre, elle était plutôt du genre à les mener d'aventure en aventure et de richesses en richesses. Qui ne risque rien, n'a rien, après tout, et l'équipage était généralement prêt à la suivre.

« Catastrophe? Moi? Tu y vas un peu fort, après tout personne n'est mort par le passé. Tu me fais de la peine à me dire ça.»

Elle ponctua ses paroles d'une moue déçue avant de finalement venir porter la tasse de thé à ses lèvres, l'odeur faisant frémir ses narines légèrement à l'avance. Elle prit lentement une gorgée du liquide chaud pour ne pas se brûler et immédiatement elle ferma les yeux pour apprécier pleinement le goût du thé. Janot était probablement l'une des meilleurs choses étant arrivé au Leviathan, comment il pouvait transformer des repas ordinaires en buffet de roi, jamais elle ne le comprendrait.

« Le jour où j'apporterai une catastrophe sera le jour où tu souriras mon cher! En passant, ton thé est vraiment délicieux... Qu'est ce que tu as mis dedans cette fois? »

Aaah, Janot, il était une perle sur le navire, bon, un perle avec du mordant, mais Jim ne l'échangerait contre aucun autre. Il avait probablement le caractère le plus exécrable que la capitaine ait jamais rencontré, mais une fois qu'on apprenait à le connaître, c'était si facile de jouer avec lui. Et elle appréciait chacune de ses réactions. Oh, elle voyait bien son envie de lui rendre la monnaie de sa pièce, mais la nourriture qu'il préparait était beaucoup trop précieuse pour le coq. Heureusement, parce que Jim n'avait pas vraiment envie de se retrouver ébouillantée aujourd'hui. Quel plaisir de jouer avec toutes ses petites facettes du cuisinier, aussi elle répondit avec un sourire à son tic qui l'empêchait d'interrompre une personne en train de manger. Ça égaillait ses journées de pouvoir jouer avec lui de la sorte et même celle de l'équipage, même s'il ne se gênait jamais de leur faire sentir le fer chaud de son caractère par après.

- De l'eau de mer et le sang de nos ennemis, dit-il on ne peut plus sarcastique et Jim décida de jouer le jeu.

D'un mouvement de dégoût exagéré, elle éloigna la tasse d'elle et lui jeta un regard plus qu'expressif, accompagné d'une moue équivalente. Son regard se promena entre le thé et son créateur, avant de finalement s'arrêter sur ce dernier et soulever un sourcil.

« Peux-tu me rappeler lequel de nos ennemis avait le sang violet? Je ne me souviens pas de cette... particularité, » dit-elle avec amusement, oh, Janot avait peut-être été sarcastique dans sa remarque, mais Jim ne s'arrêtait plus à ça et aimait ridiculiser ses commentaires. « Il faudrait peut-être retrouver sa famille, parce que ce serait dommage de n'avoir qu'un stock limité de ce breuvage. »

Et elle ramena la tasse une fois de plus à ses lèvres pour savourer le précieux liquide qu'elle contenait avant qu'il ne refroidisse. Peu importe à quel point il pouvait être délicieux, du thé froid... n'était pas vraiment sa tasse de thé. Bon, elle savait qu'au final, Janot ne lui dirait pas quels ingrédients il avait utilisé dans la conception du thé et ça ne la dérangeait pas vraiment, certaines fois, ils restaient tellement peu de choses dans la cale que c'était mieux de ne pas avoir de vraies réponses sur la conception de ses mets, même s'ils restaient excellents. Tandis qu'elle continuait à siroter le liquide chaud, elle vit l'homme jeter un coup d'oeil au papier sur lesquels elle travaillait et ne réagit pas, si Janot excellait dans la cuisine, il avait encore beaucoup de choses à apprendre sur un bateau et il était mieux de commencer par les plus simples que d'essayer de lire et comprendre des cartes maritimes codées. De toute façon, Jim n'hésiterait jamais une seconde à mettre sa vie entre les mains de n'importe lequel de ses membres d'équipage, elle les mettait à l'épreuve éventuellement, d'une façon ou d'une autre pour s'assurer de leur loyauté.

- Tu devrais te reposer. Ou on me prendra vraiment à sourire un jour.

« Aww, tu es trop gentil. Je n'aimerais vraiment pas te voir dépressif à mon lit, ça voudrait dire que ma mort ne t'affecterait pas. À force d'être de mauvaise humeur tout le temps, tes émotions doivent sûrement être échangé et ta bonne humeur voudra que tu déplores mon départ. Tu es vraiment chou, » dit-elle sur un ton légèrement infantilisant, la voix plus aigüe qu'à l'habitude, il n'aurait manqué qu'une main sur la joue pour compéter le portrait.

De la fenêtre un croassement retentit, Pepito tentait d'avoir un peu d'attention du coq avant de lancer un : « Biscuit? Biscuit pour Pepito? ». Le petit pique-assiette avait identifier la tasse de thé et ne pouvait évidemment pas résister à la possibilité d'avoir un biscuit pour lui aussi. Riant, la capitaine lâcha un petit sifflement et le perroquet bleu s'envola pour venir se poser sur son épaule et elle sortit un biscuit de sa poche qu'elle donna au volatile qui la remercia avant de se tourner sur son épaule pour commencer à grignoter le biscuit sans faire de miettes sur sa maîtresse. Il n'y avait pas de questions se poser sur pourquoi elle le gardait, l'oiseau était vraiment plus intelligent que la majorité des animaux et il l'aidait dans les tâches sur le navire, entre autre faire le guet. Retournant finalement son attention à Janot, elle fit un geste d'une main comme pour faire disparaître sa dernière remarque.

« C'est seulement un peu de fatigue, rien de bien méchant. Une bonne nuit de sommeil et hop! Ça ne paraîtra plus. »

Elle parlait avec légèreté, mais en réalité, cela faisait quelques jours que la jeune femme ne se sentait pas au meilleure de forme, mais elle l'ignorait totalement et faisait même des nuits blanches, ce qui ne l'aidait réellement pas. La capitaine voulait à tout prix comprendre et résoudre le mystère de cette breloque magique pour une autre raison que seulement l'argent, mais elle ne voulait pas se l'avouer, alors elle se faisait du mal plus que du bien à se concentrer sur le problème... D'ailleurs c'était une chance que l'éclairage à l'intérieur de la cabine ne soit pas aussi optimal que celui de l'extérieur, car sa pâleur n'était pas aussi apparente et ses cernes pouvaient peut-être être causé pas les jeux d'ombres. Elle alla prendre l'un des documents sur la table pour avoir une meilleure vue dessus.

« Ces cartes devraient nous mener à un objet magique, je ne suis pas certaine c'est quoi, un collier ou un bracelet, peut-être des boucles d'oreilles ou une bague, » dit-elle pour tenter de changer de sujet, « enfin, ce truc est supposé être capable de guérir certaines maladies et un vieux noble de Noiroc est prêt à payer beaucoup pour l'avoir, mais les informations sont incohérentes. Ils y en a qui sont soient fausses, soient extrêmement bien codées par leur créateur. »

Elle fit une grimace en retroussant son nez, ça l'agaçait réellement de ne pas réussir à mettre ces cartes à jour.

« Personnellement, j'opterais pour de fausses informations, mais dans ce cas, je ne veux pas risquer de nous mettre sur une mauvaise route. »

Jim Hawkins pouvait être une tête brûlée, impétueuse, impatiente et impulsive, mais jamais elle ne ferait quelque chose qui mettrait  son équipage en danger... Ok, ce n'était pas vrai, ça elle le faisait assez souvent en fait, mais jamais sans porte de sortie. Si elle entreprenait une aventure, il y avait toujours un moyen pour que le navire et les gens à bord puissent survivre, même si elle devait laisser sa vie pour qu'eux survivre. La jeune femme était assez inconsciente pour ne pas se soucier de sa propre vie, mais pas aux risques de celle de ses précieux amis.

Jim gratta distraitement le dos de Pepito tandis que Janot la servait une nouvelle fois. Son regard rivé sur les papiers devant, perdue un moment dans ses pensées, avant de regarder de nouveau le coq pour voir son regard porté vers Pepito. Un regard plutôt inquiétant... La capitaine avait tenté par le passé d'apprendre à l'oiseau de ne pas aller vers les cuisines, mais même s'il restait très intelligent, Pepito était un animal et la nourriture l'attirait. Elle devrait faire confiance à Janot, car elle ne pouvait pas contrôler l'oiseau en permanence, mais ce regard... Au moins le perroquet savait qu'il devait rester loin de l'homme.

Jim ignora superbement le commentaire du cuisinier sur le fait qu'elle devrait dormir. Elle continua simplement à siroter le thé chaud comme si aucun commentaire n'avait été dit, elle ne voulait rien entendre de cela. La jeune femme dormirait simplement quand le moment serait venu et ce n'était pas encore le cas. Jim était têtue, elle trouverait la solution et après seulement, elle aurait droit au repos.

« 'Guérir certaines maladies', hein? Là d'où je viens on a ça. Ça s'appelle la soupe de poulet. On pourrait penser que quelqu'un en saurait un peu plus sur ce pour quoi il va déverser son argent. »

Le commentaire lui arracha indéniablement un sourire accompagné d'un rire cristallin. Soupe de poulet, hein? Ça serait étonnant que la soupe de poulet puisse guérir ces maladies précises, mais c'était vrai que Jim était restée assez vague sur 'les maladies' dont il était question. En fait, elle était restée simplement vague dans ses dires. En fait, elle devait pouvoir partager un minimum d'information sans trop se dévoiler...

« Je ne crois pas que ta soupe de poulet, aussi délicieuse qu'elle puisse être, réussisse à guérir les maladies que cet objet peut. C'est des maladies magiques. Apparemment sa fille se serait fait mordre par un... bylphès. Un animal magique assez rare, c'est un mélange entre un gros chien et un lézard, très agressif, sa morsure est mortelle, mais la mort est extrêmement lente. Le poison n'est pas très douloureux, il affaiblit lentement la personne, finit par l'empêcher de bouger, même de manger et de boire. Apparemment, à la toute fin, la personne est incapable de faire quoi que ce soit par elle-même et meurt complètement paralysée. Personne n'a encore trouvé de remède, mais cet objet pourrait bien être capable de guérir ce poison. »

Elle prit une nouvelle carte dans ses mains qu'elle observa longuement, les traits étaient diffus par l'âge, mais toujours présents, ce qu'elle ne comprenait pas c'était que certaines places ne ressemblaient à rien de connu et les points de repère sur la carte était totalement illogique. Janot la tira de ses pensées.

« Écoutes Jim. Si tu viens me chercher moi pour t'aider, clairement t'as fait tout ce que tu pouvais. C'est bien beau la paperasse, mais c'est pas là que tu trouveras ce que tu cherches. Il est peut-être temps de se bouger le gouvernail et d'aller voir nous-même si ces cartes sont vraies. »

Le cuistot marquait un point, s'il était impossible de le surpasser dans la cuisine, sur un navire c'était bien le seul endroit où il excellait, il n'était pas un marin comme elle ou Ben. Il était plus comme Livesey, extrêmement doué dans son domaine, mais plus ou moins utile ailleurs sur le bateau, malgré tout Jim ne les changerait pour rien au monde.

« Tu as raison, j'imagine qu'il serait temps de s'y mettre, » elle tenait toujours une carte en main quand elle remarqua finalement quelque chose malgré son esprit embrumé de sommeil.

Il y avait une rose des vents sur chaque carte, évidemment, mais elle avait semblé biaisé, sauf si on regardait toutes les cartes en même temps. Descendant ses pieds de sur la chaise où elle les avait déposé, la capitaine se pencha par-dessus les cartes qu'elle plaça devant de manière à pouvoir toutes les voir. Son regard fatigué soudain renouvelé d'une détermination et concentration nouvelles. Oui, ça serait possible, si ses cartes devaient plutôt être utilisées toutes ensembles plutôt que séparément... Ce qui semblait illogique semblait gagné une certaine logique et les roses des vents qui semblaient avoir été manqué s'additionnaient! Les cartes s'utilisaient comme un  tout et dans un ordre précis. Ahaha! Le marin qui les avait conçu avait dû être très malin pour penser à ça. Jim prit les cartes et les disposa exactement comme elles devaient l'être, la présence de Janot oublié complètement. Elle lit les cartes une après l'autre, lâchant des petits sons de triomphe.

« Je l'ai. Je comprends les cartes, il ne reste plus qu'à y aller! »

Rapidement, la capitaine se leva pour se diriger au gouvernail, mais un étourdissement la saisie et sa cabine commença à tourner sur elle-même, tandis que sa jambe gauche manquait soudainement de force. À peine trois pas, Jim n'avait fait que trois pas avant qu'elle ne s'effondre au sol, sans faire aucun mouvement pour se retenir. La pièce tournait tout autour d'elle et des nausées lui donnèrent quelques haut-le-coeur, mais elle ne renvoya rien. Allongée sur son côté, la jeune femme ferma les yeux pour tenter de faire partir le malaise.

Deux bras la serraient et la bougeaient, un peu trop vite à goût. Tout tournait, le haut était le bas, le bas était à sa gauche, sa gauche était à droite et sa droite le haut. Sa respiration s'accélérait doucement, mais sûrement et elle était brûlante, ou du moins, elle en avait la sensation. Oh, ces nausées qui la prenaient... Finalement, elle sentit une surface moelleuse sur laquelle on la déposait plus ou moins en douceur. Il y avait une voix qu'elle entendait lointaine... Que ce passait-il? Où était-elle? La confusion s'emparait de son esprit lentement. Jim la combattit. Elle était Jim Hawkins, capitaine du Léviathan, elle se trouvait en pleine mer, plus précisément au quatrième septentrion de la mer d'Arasen. La jeune femme se répéta quelques fois ses informations avant de finalement retrouver le chemin de son esprit. Elle sortit des brumes de la faiblesse en clignant des yeux plusieurs fois. Son regard se posa sur l'homme à côté de son lit. Janot. Son cuisinier. Que s'était-il passé...

« Que... » Jim porta une main à ses yeux pour les cacher de la lumière ambiante, qui n'était pourtant pas très forte. Elle avait se creuser les méninges, il semblait y avoir un trou dans sa mémoire, elle se souvenait avoir déchiffrer les cartes, s'être levée et... plus rien. Ou presque. Une faiblesse, sa jambe gauche avait manqué de force, sa jambe gauche... « Je suis restée couchée combien de temps? » demanda-t-elle un peu nerveuse.

Ça ne devait pas être très longtemps, Janot avait encore l'air assez énervé. Tant mieux! Elle devait mettre le bateau en route. La capitaine se releva avec douceur toutefois, elle sentait toujours sa tête légère et la pièce semblait tanguer un peu plus que d'ordinaire. Avec raison. Une fois assise, les nausées la reprirent et elle porta rapidement une main à sa bouche tandis qu'elle se penchait vers l'avant. Ooouuuhh... À son souvenir, jamais elle ne s'était sentie aussi mal. Jim prit quelques grandes respirations, puis releva la tête vers Janot, un faible sourire amusé sur ses lèvres.

« Je crois bien que tu vas gagner pour une fois, M. le ronchonneur. Je vais me reposer, mais avant je vais aller donner les coordonnées de route à Ben Gunn, » dit-elle, en tentant de son mieux pour dissimuler son malaise.

Elle sentait des sueurs froides commencer à former sur ses tempes tandis qu'une nouvelle bouffée de chaleur la prenait. Une main sur le mur pour l'aider à se lever, une aide discrète, elle espérait, par contre, la pauvre Jim n'était pas au bout de ses peines. Son corps allait la trahir une nouvelle fois.

« Aaah! » Le cri de douleur fut instantanée quand elle déposa son pied gauche au sol. Une douleur aigue et pulsatile émanait de sa jambe et la renvoya directement s'asseoir sur le lit, tandis qu'involontairement, la jeune femme ramenait sa jambe contre elle pour frotter l'origine de la douleur. Sous ses mouvements, son pantalon se releva pour révéler le blanc teinté légèrement de rouge d'un bandage.

Lentement, la douleur se dissipa ainsi que le reste de la crise. La capitaine pouvait sentir le regard du coq peser sur elle. Jim avait essayé de cacher son état à l'équipage et voilà que c'était son corps qui la trahissait au pire des moments... Plus du tout souriante et ne jetant aucun regard au cuistot, elle déposa lentement son pied au sol et testa sa jambe pour voir s'il y avait encore de la douleur. Tout semblait avoir disparu. Sans un mot, elle descendit son pantalon pour dissimuler de nouveau le bandage, qu'elle devrait d'ailleurs changer bientôt et  se leva pour se diriger vers la porte. La jeune femme savait qu'elle devait des explications à Janot, mais elle ne tenait pas vraiment à le faire. De la chaise où il s'était réfugié, le perroquet bleu lâcha un cri sonore avant d'ajouter : « Jim malade. Jim besoin aide. »