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« Ce sont les étoiles, les étoiles tout là-haut qui gouvernent notre existence. » Empty
MessageSujet: « Ce sont les étoiles, les étoiles tout là-haut qui gouvernent notre existence. » « Ce sont les étoiles, les étoiles tout là-haut qui gouvernent notre existence. » Icon_minitimeLun 22 Juil - 16:43


Darkness Falls Across The Land
Elle courrait dans la végétation luxuriante de la forêt, faisant s'envoler au passage de majestueux oiseaux. Elle se laissa porter au gré de leurs ailes qui fendaient l'air avec une facilité déconcertante et elle se surprit à vouloir un jour voler aussi, rallier la terre au soleil en quelques secondes. Et elle était restée ainsi à observer le fascinant cycle de la vie et à rêver d'un avenir bien trop lointain pour être réel. Et lorsque la jeune femme sortit de sa torpeur, elle reprit sa course effrénée à travers la forêt. Son arc fouetta de hautes herbes sauvages et les embouts plumeux de ses flèches lui chatouillaient la nuque. D'un geste rapide de la main, elle les écarta de la main. Chose vaine puisqu'ils vinrent de nouveau flirter avec sa peau. Elle aurait pu s'énerver, mais elle avait pris l'habitude de ces désagréments. Ça faisait partie intégrante de sa vie de vagabonde des forêts, après tout. C'est une partie d'elle-même et se séparer de son carquois revenait à la dévêtir au su de tous, à la condamner à une mort certaine. Lorsqu'elle déboucha aux abords d'un lac, elle le trouva, cet animal qu'elle poursuivait. Un sourire immense illumina son visage tanné par le soleil. Ses yeux marron pétillaient de malice, comme depuis sa plus tendre enfance. Elle remarqua un mouvement fugace, au centre d'un îlot qui trônait fièrement au milieu de cette immense étendue d'eau. Sur cet îlot, un saule pleureur, d'une ampleur gigantesque, dont les branches balayaient le sol et caressaient la surface de l'eau. Mais, parmi les mouvements amples et gracieux de cet arbre maintes fois centenaire, une chose bougeait brutalement, brisant la magie de l'endroit. La jeune femme s'arrêta et observa la végétation alentours. Rien. Pas un bruit, pas un souffle de vents. Seul un cri d'oiseau retentit au loin. Quand elle se remit en mouvement, elle ne courrait pas. Juste marcher. Elle commençait à être épuisée. Mais cela ne l'empêchait pas de continuer. Elle avisa un petit pont qui semblait branlant et s'y engagea. Lorsqu'elle arriva à la moitié dudit pont, celui-ci se cassa et la jeune femme passa au travers. Au lieu d'atterrir dans l'eau, elle plongea dans un précipice sans fin, un précipice ponctué par d'atroces cris, un précipice qui lui montrait d'affreuses images et au fond duquel l'attendait un doux tapis de ronces. Des épines s'enfonçant dans sa peau bronzée, déchirant sa chair. La jeune femme hurla à la mort.
Et elle se redressa. Aspen transpirait à grottes gouttes. Encore un énième cauchemar. Son pays lui manquait. Son ancienne vie lui manquait. Elle ferma les yeux quelques secondes et tenta de se projeter là-bas, où le saule pleureur de son enfance l'avait bercé. Une larme roula sur sa joue. Son père savait-il où elle était ? La cherchait-il ou avait-il abandonné toutes tentatives de la revoir un jour ? A cette pensée, le cœur de la jeune femme se serra douloureusement. Bien sûr, elle avait toujours implicitement affirmé avoir un goût prononcé pour l'indépendance. Petite déjà, elle aimait être libre comme l'air du vent et on avait appris à la laisser faire. Son père se chargeait de la sanctionner en temps voulu. Longtemps elle s'était convaincue qu'il ne voulait que la faire régresser, que la faire tomber, la rendre inutile, bête et la laisser de côté, mais au fond d'elle-même – maintenant, elle le savait – son père était la personne la plus importante à ses yeux et à son cœur. Son mari passait en second plan. Et d'ailleurs, que faisait-il, lui ? Il était parti avec elle, dans ce nouveau pays, dans ce nouveau monde. Elle ne l'avait encore pas vu. Qu'en était-il advenu ? Est-il mort ou bien encore vivant ? La ville est petite et elle ne l'avait encore pas vu. Est-ce qu'il la réclamait ? Est-ce qu'il l'aimerait encore, malgré cet accoutrement qu'elle trouvait encore parfois sauvage et vulgaire ? Et si malgré tout ce temps qui avait passé, et s'il ne l'aimait plus, qu'en serait-il de leur avenir ? De leur mariage ? A cette pensée, Aspen se leva, tremblante, bouleversée.
La nuit n'était pas tout à fait terminé et le jour n'était pas tout à fait commencé. Quelques étoiles illuminaient le ciel encore d'un noir d'encre, mais on voyait tout de même poindre à l'horizon une fine ligne bleutée. La jeune femme tourna son regard vers cette nature endormie et un sourire vague et nostalgique se dessina sur ses lèvres. Pourquoi devoir impérativement s'enfermer lorsque vient la nuit ? Il faisait tellement bon vivre dehors, que rester coincer dans un lit, lui-même coincé dans une pièce entourée de multiples autres pièces, c'était du suicide. Aspen se dirigea vers la salle de bain et se passa un coup d'eau froide sur son visage bouillant. Elle était plus pâle que d'habitude. Ces nuits d'insomnie, ça allait la rendre folle. Un jour, elle n'hésiterait plus à passer par une fenêtre ou à franchir cette ligne pour tout oublier. Ne serait-ce pas la meilleure des solutions ? Tout oublier de nouveau pour tout recommencer, sans se soucier du reste ? Ce serait tellement facile. Tellement. S'installer dans un nouvel appartement, s'inventer une nouvelle vie, avoir de nouveaux souvenirs. Tout effacer pour tout réécrire. Déconstruction du soi pour une reconstruction différente. Ce serait tellement facile... La jeune femme attrapa une serviette et s'épongea le visage avant de se détourner du miroir sans se jeter un ultime regard. Dans son armoire, elle prit un jean noir, des plus simples qu'elle avait, et le premier haut qui lui venait sous la main. Aujourd'hui, elle ne ferait pas d'efforts vestimentaires. Les yeux marrons de la jeune demoiselle se scruta sous tous les angles. Sans faire de fioritures supplémentaires à son visage, elle se dirigea vivement vers l'entrée, saisissant au passage sa veste et son sac. L'air frais de la nuit l'aiderait peut-être à l'apaiser.
Une fois dehors, Aspen s'assit en tailleur sur un banc et offrit son visage au ciel encore constellé d'étoiles.



codes par shyvana - citation-titre de Shakespeare
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Emma Swan

Emma Swan
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MessageSujet: Re: « Ce sont les étoiles, les étoiles tout là-haut qui gouvernent notre existence. » « Ce sont les étoiles, les étoiles tout là-haut qui gouvernent notre existence. » Icon_minitimeJeu 1 Aoû - 18:16


Les yeux ouverts, rivés sur le plafond qu’elle fixait depuis de longues minutes, Emma n’osa se tourner vers sa table de chevet pour lire l’heure sur son réveil : il était ou trop tard ou trop tôt, et cela ne ferait probablement qu’aggraver son insomnie que de savoir depuis combien de temps elle tournait et se retournait ainsi sous ses couvertures. Le sommeil la fuyait. Ce n’était pas qu’elle n’était pas fatiguée, au contraire : elle aurait pu hiberner pendant des mois tant elle n’avait pas connu de vraie nuit de sommeil depuis longtemps. Depuis la nuit qu’elle avait passée sur le Jolly Roger, en fait. Il ne s’était peut-être rien passé, mais la seule présence du pirate à ses côtés lui avait suffit à plonger dans un sommeil sans rêves, à se laisser aller aux bras de Morphée sans réfléchir. Mais il s’était écoulée plus d’une semaine depuis et à peine parvenait-elle à dérober deux ou trois heures de repos chaque nuit. A ce rythme là, elle finirait rapidement sur les rotules, elle le savait. Mais que pouvait-elle faire ? Elle avait tout essayé, même les somnifères. Elle était simplement trop préoccupée par tout ce qui se passait autour d’elle et sur quoi elle n’avait pas de contrôle. Elle avait à peine eu le temps d’accepter tout ce qui s’était passé depuis son arrivée à Storybrooke que tout s’enchaînait à un rythme plus infernal que jamais. Sa tête bouillonnait, elle essayait tant bien que mal d’être partout, mais son corps protestait chaque jour un peu plus et elle se sentait terriblement lasse. Elle puisait ses dernières réserves, elle le savait.

Soupirant, elle rejeta ses couvertures d’un geste ample. Inutile de lutter, le sommeil ne viendrait pas à elle ce soir. Décidant plutôt de prendre l’air, elle alla se passer un peu d’eau sur la figure, enfila rapidement un jean et une chemise, prit ses bottes dans une main, et descendit l’escalier en catimini pour ne pas réveiller ses parents en sortant. Ce ne fut qu’une fois la porte d’entrée fermée derrière elle qu’elle se chaussa, puis quitta le bâtiment en inspirant profondément l’air frais de la nuit. Storybrooke était encore endormie.
La rue était calme, silencieuse, et le ciel était encore sombre même si on pouvait deviner à l’est qu’il commençait déjà peu à peu à s’éclairer. Il y avait un petit vent frais qui fit frissonner la shérif qui ne portait pas de veste, mais c’était plutôt appréciable après avoir passé des heures à chercher le sommeil dans l’air étouffant de sa chambre. Glissant ses pouces dans les ourlets de son jean, elle se mit à descendre la rue un peu sans but, appréciant le fait que cette partie de Storybrooke fut encore relativement intacte suite au tremblement de terre. Elle songea un instant à se rendre aux docks, mais ce n’était probablement pas une bonne idée, et pour être honnête une partie d’elle était toujours fâchée contre le pirate. Elle avait du mal à faire confiance, et lorsqu’elle l’accordait, la trahir était la pire chose à faire car la jeune femme ne faisait pas la même erreur deux fois. Elle avait envie de s’en remettre à lui, mais en l’état, elle ne le pouvait pas. Il ne changerait pas du jour au lendemain, c’était évident et elle ne s’attendait pas à autre chose. Mais elle réalisait surtout que ce serait plus long et plus difficile qu’elle ne l’avait pensé. Enfin, après tout, ce n’était pas comme si sa vie lui avait souvent offert des solutions de facilité, et elle avait appris à faire avec. Pour le moment, mieux valait simplement attendre que les choses se tassent.

Hélas, le b&b de Granny, quant à lui, n’ouvrirait pas encore avant une bonne heure : elle ne pouvait nier qu’un café lui aurait fait du bien. Prenant néanmoins la direction du centre-ville sans se presser, elle exhala doucement, observant son souffle se cristalliser dans l’air nocturne sous ses yeux pendant quelques secondes avant de disparaître. Elle tourna aléatoirement dans une rue, et aperçut une silhouette assise en tailleur sur un banc, le visage offert aux rayons de la lune. A cette heure-ci ? Etrange. En s’approchant, elle constata qu’il s’agissait d’une jeune femme, mais ne reconnut pas son visage. Elle aurait pu l’ignorer – ce qu’elle aurait probablement fait en temps normal -, mais en vérité elle avait bien envie de s’asseoir elle aussi, et décida donc de la rejoindre, s’asseyant à ses côtés sans un mot avant de lever à son tour les yeux vers les étoiles. A ce stade de la nuit elles étaient particulièrement visibles, mais Emma ne reconnut aucune des constellations qu’elle connaissait. Cela ne la surprit pas plus que ça. Elle était à Storybrooke après tout. Une ville qui n’existait pas. Fermant les yeux, elle laissa le léger vent venu de la côte caresser sa peau et jouer avec ses mèches blondes désordonnées, puis se tourna pour étudier discrètement le profil de la jeune femme à ses côtés. Elle ne ressentait pas vraiment le besoin de parler, mais après un long silence, elle se détourna et murmura rêveusement, presque pour elle-même :
« Je crois que je préfère Storybrooke de nuit. »
Oui, dommage que pour apprécier cette tranquillité il lui fallut payer de son sommeil.

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